Crédits photo : Montage Pure Charts Bestimage
Les
Victoires de la Musique 2020 fêtent leurs 35 ans ! Et le mot d'ordre de cette nouvelle édition se voulait être clairement celui de «
l'ouverture ». Au public surtout qui a été
intégré à l'Académie des votants pour la première fois depuis la création de la cérémonie, et qui élira également - en direct ou sur Internet - trois catégories : Chanson originale, Concert et Création audiovisuelle. Décrit comme «
un acteur fondamental et incontournable dans le développement de la carrière des artistes », le public français va donc avoir un rôle majeur, tandis que les catégories sont passées de 13 à 8. Tout ceci pour assurer «
la plus grande diversité et représentativité possible » lors de ces 35èmes Victoires de la Musique. Mais
les nominations dévoilées hier soir n'en sont finalement pas tout à fait le reflet.
Les musiques du monde disparaissent
Sensées se dérouler «
sous le signe de l'ouverture, de la diversité, de la transparence et de la parité », ces Victoires de la Musique ont un petit goût d'uniformisation. En effet, en rétrécissant les catégories, en serrant les nommés à trois (sauf pour Album et Chanson originale), et en supprimant les catégories de genre, on assiste inévitablement à la disparition d'une certaine diversité culturelle. Ainsi, les musiques du monde sont totalement absentes des nominations aux Victoires de la Musique, qui en étaient pourtant le seul étendard une seule fois par an à la télévision française, tandis que le rock a lui aussi disparu tout comme l'électro. Un constat regrettable alors la France est un véritable vivier de talents issus de la scène électronique, qui rayonne d'ailleurs dans le monde entier en ne citant que DJ Snake, Kiddy Smile, SebastiAn (qui était pré-nommé à deux reprises) ou Cassius.
Jean-Baptiste Guegan, Aya Nakamura et Zazie absents
Le rap, ou plus généralement ce qu'on appelle les musiques urbaines, semble sous-représenté, alors qu'il est tout de même le genre le plus populaire en France depuis plusieurs années maintenant. Si Lomepal est nommé deux fois, et que Nekfeu et PNL apparaissent une fois dans la liste des nominations aux Victoires de la Musique, il est indéniable que l'absence d'Aya Nakamura (nommée l'an dernier mais repartie les mains vides), Gims, Ninho ou
Soprano - extrêmement populaires - sont à regretter. Même parmi les révélations, il n'aurait pas été illogique de citer au moins une des sensations parmi Gambi, Eva, Heuss L'Enfoiré, Koba LaD ou 13 Block (pré-nommé). Dans ce contexte, la création d'une cérémonie centrée sur les musiques urbaines, réclamée par de nombreux artistes et professionnels, serait donc plus que légitime.
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La variété française et la pop non plus n'échappent pas à la règle, même si évidemment il est difficile de faire de la place pour tout le monde. Outre Johnny Hallyday, absent alors que l'album symphonique "Johnny" est la meilleure vente physique et digitale de l'année 2019 (mais le rockeur est tout de même présent à travers les Vieilles Canailles, nommées en tant que Création audiovisuelle pour leur live), les fans sont nombreux à regretter l'absence de Jean-Baptiste Guegan, Jenifer, Christophe Maé, M. Pokora, Saez et Zazie, ou même au fait que
Vitaa et Slimane ne soient nommés qu'une seule fois pour la Chanson originale alors qu'ils auraient pu apparaître dans la catégorie Album pour "VersuS".
Peut-être que "Stone avec toi" de
Philippe Katerine aurait pu laisser sa place dans la catégorie Chanson originale, tout comme
Catherine Ringer en tant qu'Artiste féminine, présente ces derniers mois uniquement à travers la sortie de l'intégrale des Rita Mitsouko. Notons également qu'aucune femme n'est listée dans la catégorie-reine de l'Album, et que ces nominations souffrent globalement d'un manque de représentation d'une France multiculturelle. Enfin, pour rappel,
Indochine ou
Mylène Farmer refusent chaque année d'apparaître dans les nominations.