Amel Bent, Maluma, Lewis Capaldi : 3 albums au banc d'essai

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment. Entre le grand retour d'Amel Bent avec "Demain" et la machine Maluma réglée à "11:11", le chanteur anglais Lewis Capaldi se révèle avec "Divinely Uninspired to a Hellish Extent". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR

Amel Bent | "Demain"


De l'ombre à la lumière. Le sixième album d'Amel Bent est l'histoire d'une résurrection. A la fois noyée dans sa propre vie personnelle et en plein déni artistique, la chanteuse a bien failli ne jamais rechanter, ce qu'elle raconte avec beaucoup de sincérité dans 15 nouvelles chansons à valeur cathartique. On le ressent dans chaque extrait, chaque mot : Amel a mis énormément de larmes et de sueur dans ce qui se révèle être son projet le plus personnel à ce jour. Son plus bouleversant aussi. En exposant ses angoisses, ses cicatrices, ses désillusions et ses doutes, l'artiste nous fait voir l'envers du décor de la vie d'une "Star" et lance un profond cri du coeur. Comment y rester insensible ? Qu'elle chante la violence conjugale dans "Dis-moi qui tu es", le combat intérieur dans "L'autre" ou l'amour interdit dans "J'aimerais", Amel Bent se fait la voix de l'âme et du vécu, transformant des épreuves de l'ordre de l'intime en message universel. Elle ne porte pas seule ses émotions : son "frère" Soprano l'accompagne sur "C'est la folie", elle s'aime et se déchire avec Alonzo dans "Rien", invite Lacrim ou le super producteur Dany Synthé. Des figures du hip-hop, qui témoignent de sa volonté de marier variété française à l'ancienne et musique urbaine. Et si de la plume moderne de Slimane naît "Demain", Amel convie aussi le passé à travers un superbe hommage à monsieur "Charles" Aznavour, son père spirituel, l'homme qui lui a donné le goût de la chanson. Celle qui ont donné un sens à sa vie, ce sont ses filles à qui elle dédie un monologue de conclusion. Du sens, voilà ce qui fait, en définitive, d'Amel Bent une interprète d'exception. Bon retour parmi nous ! YR

Ça ressemble à un journal intime d'une touchante authenticité
A écouter : "Dis-moi qui tu es", le superbe "T'aimer de trop", "Demain", "Une star", "Rien" avec Alonzo
A zapper : "Ton jugement", moins fort que "J'aimerais" sur le même thème, et "On porte nos vies"





Maluma | "11:11"


A l'heure d'été. Un an pile après son précédent album, la star colombienne Maluma ne s'arrête pas, bien au contraire. Le beau gosse enchaîne avec "11:11" composé de 16 pistes légères qui fusionnent reggaeton, pop, dance, salsa et touches urbaines. Sans rien révolutionner, elles remplissent clairement leur objectif : nous faire danser. On ne leur demandera rien de plus. A quoi bon, après tout ? La fête et l'amour dans les veines, le latin lover multiplie les titres à la sensualité débordante, parés pour que le public se déhanche sans penser au reste. Pour étoffer son univers, Maluma multiplie les collaborations, prenant ainsi encore plus de relief grâce aux atouts de ses camarades. La sensation Ozuna confirme son talent sur le captivant "Dispuesto", Zion & Lennox réveillent l'expert twerk qui sommeille en nous à l'écoute de "Extrañándote" tandis que l'alchimie inattendue avec Ty Dolla Sign fonctionne à merveille sur l'endiablé "Tu Vecina". D'autres duos déçoivent, et ce sont d'ailleurs les plus attendus : Nicky Jam joue la sécurité sur un "No Puedo Olvidarte" très classique, les retrouvailles avec Ricky Martin sur "No Se Me Quita" se révèlent trop faciles, et "Soltera" avec Madonna tombe à plat malgré des touches indiennes enivrantes. Heureusement, seul, Maluma brille bien souvent comme sur le ravageur "HP", un tube de l'été avant l'heure, "11 PM" ou encore "Dejala Saber", parfaite conclusion d'un album solaire et dansant, mais bien trop sage. JG

Ça ressemble à une compilation reggaeton efficace mais jetable
A écouter : "Tu Vecina" et son rythme imparable, "Instinto Natural", "Dejala Saber", "Puesto Pa' Ti", "11 PM"
A zapper : la ballade dispensable "Dinero Tiene Cualquiera", "Te Quiero", tentative salsa ennuyeuse





Lewis Capaldi | "Divinely Uninspired to a Hellish Extent"


This is the Voice Il est l'un des phénomènes de l'année en Angleterre et son album s'apprête à battre des records de vente. Moins connu en France, Lewis Capaldi risque bien de se faire une place chez nous grâce à son univers sobre et mélancolique traversé par sa voix rauque et éraillée. Évoquant des amours perdus ou oubliés, le chanteur joue sur la corde sensible avec un album composé uniquement de ballades aux allures mélancoliques. Des titres dépouillés à l'extrême et très souvent accompagnés d'un simple piano, qui lui permettent de laisser parler ses émotions. C'est le cas sur les tubes "Someone You Loved" (n°1 sept semaines en Angleterre !), "Bruises" et "Hold Me While You Wait", rassemblés en début de disque. Malheureusement, ce "Divinely Uninspired to a Hellish Extent" (oui, c'est le titre !) pêche par sa linéarité. Ainsi, tout au long de ces 42 minutes, on a l'impression d'entendre 12 fois la même chanson. Volonté de rester dans sa zone de confort ? Peut-être ! On notera cependant un petit changement sur la fin de l'album avec le doublé "Don't Get Me Wrong" et "Hollywood". Le premier emprunte des accents soul tandis que le second donne une petite note joyeuse à l'ensemble et des envies d'ailleurs. Mais cette parenthèse enchantée ne dure que sept minutes. Sur la fin de l'opus, Lewis Capaldi retourne dans sa zone de confort "balladesque". Joli mais trop sage et répétitif, "Divinely Uninspired to a Hellish Extent" reste l'honnête premier essai d'un artiste dont le succès est déjà tout tracé. TB

Ça ressemble à un premier essai touchant mais sans prise de risques
A écouter : "Grace", "Change", le tube de l'album "Someone You Loved", les surprenants "Don't Get Me Wrong" et "Hollywood"
A zapper : "Lost on You", "Fade"


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