Lara Fabian, Ariana Grande, Roni Alter : trois albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums phares de la semaine : Lara Fabian qui fait son retour en français avec "Papillon", Ariana Grande et le disque événement "Thank U, Next" et Roni Alter, véritable révélation avec "Be Her Child Again". Critiques, en quelques lignes !
Crédits photo : Pochette des albums

Lara Fabian | "Papillon"


Dans un cocon. Deux ans après "Camouflage", Lara Fabian revient cajoler son public francophone. De sa précédente excursion internationale, qu'elle détaillait dans une interview à Pure Charts, l'artiste belgo-canadienne a conservé son amitié avec le producteur Moh Denebi (Mans Zelmerlow, Loreen), qui signe les 11 chansons que renferme ce "Papillon'' plein de lumière. Avec son partenaire de jeu, Lara confère avec parcimonie des reflets électro à des titres pop intimistes comme "Je suis à toi" ou "Changer le jeu" sur cet album enregistré en 11 jours seulement dans le sous-sol de sa maison à Montréal. Ce processus inédit apporte au disque une cohérence globale qui en fait à la fois sa force et sa faiblesse : avec des textes parfois simplistes ("Papillon"), l'ensemble s'écoute d'une traite, avec une remarquable fluidité, mais pêche par de trop rares éclats. Heureusement, la voix – superbe – de Lara Fabian constitue la clé de voûte de cette ode à l'amour empreinte de délicatesse, y compris dans les arrangements. "Alcyon", qui conclut magnifiquement l'album, et le captivant "Je ne t'aime plus" sauront à coup sûr faire vibrer le coeur des plus sensibles ! YR

Ça ressemble à un vol plané planant
A écouter : "Par amour", "Changer le jeu", "Je ne t'aime plus" (la meilleure chanson du disque) et "Alcyon"
A zapper : "Alien", d'un autre monde





Ariana Grande | "Thank U, Next"


Bye bye "Sweetener". C'est l'événement musical de la semaine. Six mois après "Sweetener", Ariana Grande est déjà de retour dans le but de s'imposer toujours plus fort. Teasé depuis des mois, "Thank U, Next" est-il à la hauteur ? La réponse est oui ! Là où "Sweetener" pêchait par des productions faiblardes, celles de ce nouvel album offrent un virage rétro R&B qui nous replonge dans les 90's. Un constat qui s'entend dès l'ouverture "Imagine", permettant à Ariana de viser des high notes chères à Mariah Carey. Et elle n'est pas en reste avec les 11 autres titres, sur lesquels elle s'éclate comme jamais, à l'instar des millions de fans qui l'écouteront. « This is one small step for woman / One giant leap for woman-kind » entend-on au début de l'excellent "NASA". Car en l'espace de quelques années, Ariana Grande est devenue plus qu'une popstar, la voix féministe (et féminine) d'une nouvelle génération, chantant sans tabou l'amour, les déceptions et les ruptures tout en s'affirmant comme aucune autre. Ainsi, Ariana vogue en terre tubesque tout au long d'un disque prenant et taillé pour les charts : on retiendra l'émouvant "Ghostin'", dans lequel elle rend hommage à son ex Mac Miller tout en samplant un de ses titres, mais aussi "Bad Idea" qui, dans ses sonorités, peut faire penser à une suite logique de "God is a Woman" et pourrait bien devenir son prochain tube. Et que dire du morceau-titre, toujours aussi addictif ? Malheureusement, l'album n'est pas exempt de défauts, à commencer par l'horripilant "Bloodline" et ses cuivres de mauvais goût. On pourra également reprocher à l'album des productions quelques peu similaires, donnant à l'ensemble un côté répétitif. Mais dans l'ensemble, "Thank U, Next" est l'album pop que l'on attendait de la part d'Ariana Grande. Une véritable réussite remplie de tubes potentiels que la star devrait défendre avec conviction. Et bien évidemment, ce succès qualitatif devrait logiquement être aussi quantitatif. TB

Ça ressemble à l'album le plus représentatif d'Ariana Grande
A écouter : le mythique "Thank U, Next", le rétro "Needy", la douce pause "Ghostin'", "Nasa", "Imagine"
A zapper : la faute de goût "Bloodline", "Make Up"





Roni Alter | "Be Her Child Again"


De l'amour à la haine. Les Français vont devoir se familiariser avec Roni Alter. Née à Tel-Aviv au sein d'une famille d'artistes, la chanteuse, qui vit désormais à Paris, a hérité du don de la musique. Sur "Be Her Child Again", entièrement interprété en anglais et réalisé par Clément Ducol (Vianney, Christophe...), Roni Alter enivre dès les premières notes. Sa musique forte et délicate devient bien souvent vénéneuse pour nous coller à la peau grâce à sa voix chaude et affirmée, et des productions enveloppantes mais puissantes. Nommée aux Victoires de la Musique 2019 pour son EP sorti l'an dernier, Roni Alter confirme son talent saisissant sur cet album intime, dont il faut se méfier comme l'eau qui dort. Paisible en apparence, le disque nous entraîne en réalité dans des eaux profondes comme lors du percutant "Devil's Calling", évoquant le harcèlement dont elle a été victime enfant, ou lorsqu'elle prend position pour les femmes dans "The Plague" (les choeurs sont magnifiques !) ou "Always Having Fun". Alors que sa mère est la pierre angulaire de l'album - et elle en prend pour son grade sur le superbe "Save Me", elle l'invite à chanter en hébreu sur "Fragments of Lullaby". La boucle est bouclée ! JG

Ça ressemble à l'émancipation d'une grande artiste
A écouter : "Devil's Calling", "Nail Me To The Ground", "Be Her Child Again" et ses touches jazzy, "Save Me"
A zapper : le remix de "Once Again", "I Know"


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