Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Pour sa deuxième édition, le Lollapalooza Paris accueillait une programmation solide entre légendes britanniques (Depeche Mode, Gorillaz), sensations pop (Years & Years, Dua Lipa) ou rappeurs en vogue (Nekfeu, Vald). Pure Charts vous raconte un beau week-end à l'Hippodrome de Longchamp !
Crédits photo : Montage Pure Charts / Bestimage
Depeche Mode, Diplo, Kasabian, Gorillaz... Voici quelques-uns des gros noms que proposait cette année la version parisienne du festival Lollapalooza. Après une première édition éclatante (au son de The Weeknd ou Lana Del Rey), la deuxième édition se devait d'être celle de la confirmation. Et c'est chose faite puisque le public est venu en nombre pour passer un week-end de folie. Situé à l'Hippodrome de Longchamp, le festival Lollapalooza Paris propose donc quatre scènes dont les deux principales, quasiment côte à côte. Une idée à saluer qui permet aux festivaliers de passer rapidement d'un concert à l'autre ou d'assister de loin à une prestation.
Depeche Mode règne en maître
Ainsi, le "Way Down We Go" de Kaleo est repris en choeur par les spectateurs de la Main Stage 2 qui attendent impatiemment Bastille. Si la prestation du groupe anglais à Rock en Seine 2016 avait été plutôt décevante, celle de ce samedi (pourtant quasi-similaire) a totalement conquis. Arrivé en fanfare au son de "Good Grief", les Anglais ont délivré un set très énergique (aidé par un son excellent), rempli de pop songs parées pour le live, comme le tube "Pompeii" ou la reprise "Of The Night", temps fort du concert. Sur la Main Stage 1, le son était plus brouillon à l'arrivée de Kasabian qui, malgré un public déchaîné et un set énergique, a légèrement peiné à nous convaincre. Il en sera de même pour la performance assourdissante de Travis Scott qui a quitté la scène 20 minutes avant le temps réglementaire.
Le choix du soir était compliqué : Diplo ? The Blaze ? Depeche Mode ? Nous avons - après une longue hésitation - choisi la troisième option (nous avions déjà vu The Blaze à Cannes) et, au vu de nombreux t-shirts "DM" arborés fièrement sur le site, nous n'étions pas les seuls. Pendant 1h40, le célèbre groupe britannique a offert une performance enflammée. A 56 ans, Dave Gahan s'est montré toujours énergique et a mis en transe le public à chacun de ses mouvements. Il a fallu néanmoins attendre la deuxième partie du concert pour voir s'enchaîner les tubes intemporels du groupe : "Personal Jesus", "Never Let Me Down Again" ou "Enjoy the Silence". Avant de partir, le chanteur s'est exclamé : « On a une dernière chanson pour vous. On va remonter très loiiiiin dans le temps » avant de lancer les premières notes de... "Just Can't Get Enough". Forcément, le public était hystérique. Assurément le meilleur show du festival !
Regardez un extrait du live Dua Lipa à Lollapalooza :
"One Kiss is all it takes..."
Le dimanche, une programmation en béton a eu raison de la foule, bien plus nombreuse que la veille. En grande partie étranger, le public a clairement montré la différence de réception de certains artistes entre Hexagone et Outre-Manche. Ce fut le cas de Dua Lipa, succédant à Vald : 15 minutes avant le début du concert, la Main Stage 2 déborde de tous les côtés, les festivaliers étant venus voir la sensation pop du moment. Si les Français restent timides, les fans anglais, eux, s'en donnent à coeur joie, reprenant alors les refrains tubesques de "One Kiss", "IDGAF" ou "New Rules" dédié à tous les fuckboys. Noyée sous de grosses basses, la Britannique a assuré un show aussi énergique que séduisant pendant une heure, passée trop vite. Les British étaient toujours présents au concert suivant, celui de Noel Gallagher et de ses High Flying Birds. Meilleur qu'à l'Olympia, l'ex-Oasis a resserré son set autour des tubes de son ancien groupe Oasis. La foule a réagi en communion dès les premières notes de "Wonderwall", "Don't Look Back in Anger" ou de la reprise des Beatles, "All You Need Is Love".
Sur l'Alternative Stage, Rag'n'Bone Man est venu envoûter le public de sa voix rauques et de ses tubes "Human" ou "Skin". Lui ont succédé Years & Years, qui dispose désormais d'une véritable mise en scène (rappelant Christine and the Queens) et qui aurait gagné à être montrée de nuit. Qu'importe pour Olly Alexander dont l'assurance sur scène n'est plus à prouver : les nouveaux morceaux sont joués en milieu de set, entourés par les tubes "Shine" ou "King", qui ont fait danser un public de 7 à 77 ans.
20h30 au Lollapalooza Paris : c'est à ce moment-là que s'est produite la scène la plus incroyable du festival. Sur la Main Stage 1, c'est l'heure où Nekfeu doit partir pour laisser place aux Killers sur la seconde scène. Mais le rappeur s'éternise et ne semble pas vouloir s'en aller. Qu'importe pour Brandon Flowers et ses acolytes qui, pied au plancher, démarrent au quart de tour sur l'énorme "Mr. Brightside". Une scène totalement hallucinante, transformant le site en véritable capharnaüm pendant cinq minutes, obligeant le Fennec à s'avouer vaincu. The Killers 1 - Nekfeu 0. Le groupe de rock a proposé ensuite un show énergique entre confettis et ambiance de feu. Un jeune fan prénommé François est même monté sur scène pour accompagner le groupe à la batterie sur "For Reasons Unknown". Génial !
Un final étincelant
Un festival sans Parov Stelar n'est pas un festival ! Et Lollapalooza Paris l'a bien compris en invitant le DJ autrichien et son band qui ont fait danser la foule non-stop pendant une heure au son des imparables "Catgroove" ou "Berlin Shuffle". On en redemande encore ! Mais à peine le temps de souffler que l'on a dû rejoindre précipitamment la grande scène pour assister à LA prestation de la soirée, celle de Gorillaz. A notre arrivée, Damon Albarn est déjà descendu de scène au contact des premiers rangs. Ce qui suit n'est qu'une prestation en tous points excellente, alternant entre les titres efficaces de "The Now Now" et les mythiques tubes que sont "Stylo", "Dirty Harry" ou "Clint Eastwood". Mention spéciale au délirant "Garage Palace" qui a transformé la foule en trampoline géant. En guise de final, Gorillaz a invité Jehnny Beth (de Savages) ainsi que... Noel Gallagher pour un dernier "We Got The Power" explosif. On ne pouvait rêver mieux comme final ! Assurément, le Lollapalooza Paris a pleinement rempli son contrat pour sa deuxième édition entre beau temps, programmation éclectique et public au rendez-vous. On prend déjà les paris sur les têtes d'affiche 2019 ?
On a aimé : les horaires bien disposés, la qualité des têtes d'affiches, la réponse des Killers à Nekfeu, le final Parov Stelar / Gorillaz, le son parfait de la Main Stage 2
On a détesté : le son criard de la Main Stage 1, l'embouteillage en sortie de festival, le prix des consos (13 euros pour une bière et des frites...)