Birdy, De Palmas, The Last Shadow Puppets : 3 albums au banc d'essai

Chaque semaine, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. Cette fois, Birdy prend son envol avec "Beautiful Lies", De Palmas revient pour "La beauté du geste" et The Last Shadow Puppets fait des promesses avec "Everything You've Come To Expect". Verdict !
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR

Birdy | "Beautiful Lies"


L'envol du nid. Troisième album, troisième étape pour la jeune prodige britannique. Après avoir révélé son talent sur un premier disque de reprises (2011) puis prouvé qu'elle était capable de se diversifier sur "Fire Within" (2013), Birdy veut désormais s'installer durablement dans le coeur des mélomanes. Pour ce faire, la chanteuse de 19 ans s'arme de ses deux meilleurs atouts : la pureté de sa voix et son piano fétiche. Comme une fille de son âge, Birdy se laisse piéger par l'amour et ses aléas, s'abreuve d'espoir et de désillusion. Le cocktail, bercé par une mélancolie de chaque instant, touche la corde sensible sur les ballades "Shadow" et "Deep End", pleines de doutes et d'incertitudes. Le tableau se fait plus ensoleillé sur "Keeping Your Head Up" et ses refrains pop, tout comme sur le japonisant "Hear You Calling". On le sent, Birdy s'est beaucoup inspirée de l'Asie pour construire ses mélodies et approcher un idéal de zénitude dans ses sentiments. L'ensemble se déguste donc avec douceur, même si une prise de risque aurait été bienvenue. Avec 19 titres sur la version deluxe, on tourne presque en rond et c'est dommage. YR

Ça ressemble à un recueil gracieux de chansons sur l'amour
A écouter : "Growing Pains", l'acoustique "Winter", "Lifted" et "Beautiful Lies", terriblement juste
A zapper : "Save The World" et "Words", qui manquent de singularité





De Palmas | "La beauté du geste"


Tout est KO. De Palmas revient trois ans après son dernier album, plus à vif que jamais. Sur "La beauté du geste", Gérald conserve son son pop, teinté d'une énergie rock, tout en insufflant quelques nappes de synthés et des sonorités country voire funk ("T'es belle à en crever"), pour dépoussiérer un peu son répertoire. Ici, l'artiste troque ses refrains radiophoniques contre des textes incisifs, même si de rares singles potentiels se glissent sur le projet ("Le jour de nos fiançailles", "Bref", "Rose pleure"). Les paroles sont dures, parfois violentes, témoins d'une autodestruction sentimentale dues à des relations toxiques, comme l'annonçait le premier single "Il faut qu'on s'batte". Vulnérable mais lucide, et habité par une fureur de vivre, De Palmas se confie, n'hésitant pas à se mettre à nu, avouant ses failles et ses démons intérieurs ("Lawrence d'Arabie"). Intime, parfois déroutant et même dérangeant, "La beauté du geste" reste néanmoins un album d'une sincérité extrême. JG

Ça ressemble à la crise existentielle de De Palmas
A écouter : "La beauté du geste", désarmante, "Il faut qu'on s'batte", "Le jour de nos fiançailles"
A zapper : "Mêmes causes mêmes effets", bancale et répétitive





The Last Shadow Puppets | "Everything You've Come To Expect"


London Calling. Trois ans après la dernière épopée survoltée des Arctic Monkeys, Alex Turner retrouve son acolyte Miles Kane des Rascals pour offrir un deuxième acte à leur duo de canailles. La démesure fougueuse qui envahissait "The Age of the Understatement" (2008) s'est-elle dissipée en huit ans ? Non, et c'est tant mieux. Toujours prêts à injecter un souffle romanesque à leur écriture, les deux compères signent un disque de dandy chic so british. Ici, l'élégance règne en maître : on se délecte du lyrisme universel des "Miracle Aligner" et autres "Sweet Dreams, TN", qui consomment le mariage réussi entre les cordes blues d'une guitare électrique et celles, élégiaques, d'un violon. Le supergroupe est moins dans la recherche de gimmicks accrocheurs que dans l'installation d'une narration progressive et naturelle, porté par le songwriting classieux d'Alex Turner. D'ailleurs, même quand les garçons font vrombir les décibels ("Bad Habits"), il y a dans le timbre suave du rockeur cette classe à l'anglaise qui fascine. Tout ne fait pas mouche, à commencer par les impressions de déjà vu qui émanent de la ballade "The Dream Synopsis". Mais ne boudons pas notre plaisir : ces retrouvailles sont à consommer sans modération. YR

Ça ressemble à deux rockeurs en costard heureux de se retrouver
A écouter : L'introduction folle de "Aviation", le lancinant "Everything You've Come To Expect", "Sweet Dreams, TN" et "Dracula Teeth", la meilleure piste de l'album
A zapper : le brouillon "The Bourne Identity" et "The Element of Surprise", malheureusement sans surprise


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