M.I.A. : sa réponse cinglante au PSG suite à la polémique "Borders"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Accusée par le PSG d'avoir nui à son image à travers le clip "Borders", M.I.A. se défend. Dans une série d'interviews, la rappeuse estime que la portée sociale de sa vidéo, qui décrit l'horreur quotidien des migrants, est "ignorée".
Crédits photo : Tumblr de M.I.A.
Le PSG voit rouge. Dans une longue lettre adressée à M.I.A., le directeur du club s'offusque de l'image que donne la rappeuse britannique de l'équipe de foot française à travers son clip-choc "Borders". Son tort ? Porter un maillot détourné du Paris Saint-Germain, se moquant du sponsor qatari Fly Emirates. « Nous considérons que l'utilisation de notre marque et image dans un clip dénonçant le traitement des réfugiés est une source de discrédit pour notre club et fausse notre politique de communication publique. En nous causant un préjudice d'image, vous avez indûment pris avantage de la considérable réputation de notre club », peut-on lire dans le communiqué, relayé sur les réseaux sociaux par l'artiste britannique. Le club lui intime de faire retirer la vidéo incriminée des plateformes et menace de lancer des poursuites judiciaires à son encontre en cas de refus.

"Les plus défavorisés portent des maillots de foot, c'est une réalité"


Interrogée sur cette polémique par Democracy Now!, M.I.A. a fait part de son exaspération. Pour elle, son clip soulève des questions sociales beaucoup plus importantes qu'un « problème vestimentaire ». « C'est un t-shirt. On ignore complètement le message global de la vidéo. Ça les dépasse. Et c'est très compliqué de contrôler ça... Si vous regardez le tiers-monde, les zones en guerre, les classes populaires, pas seulement la crise des réfugiés, vous trouverez des vêtements sportwear... C'est devenu l'uniforme international. Les maillots de foot, les survêtements, ça se trouve partout. Les plus défavorisés porte ça simplement parce que ça ne coûte pas cher. C'est de la contrefaçon, toutes les plus grosses marques de sport sont copiées » estime l'interprète de "Bad Girls". Elle précise avoir trouvé le maillot dans un marché au Qatar.

"Cette cause nous tient à coeur à tous les deux"


Selon elle, le plus célèbre club français au monde a tort de ramener cette problématique à son échelle : « Qu'ils essaient de contrôler ça, c'est vraiment stupide. C'est impossible. C'est juste la réalité des choses ». Dans une autre interview accordée à Noisey, M.I.A. est encore plus sévère vis-à-vis de la direction du PSG. Pour elle, les menaces formulées relèvent d'un comportement « extrêmement arrogant ». D'autant que le club a rappelé dans sa lettre avoir offert un million d'euros de dons à des associations en aide aux réfugiés. « Au final, cette cause nous tient à coeur à tous les deux ! En faire toute une histoire, c'est censurer l'art » déplore-t-elle, amère. Et de conclure avec ironie : « Je ferais mieux de monter un club de foot avec les migrants de Calais et de demander des subventions au PSG plutôt que me battre dans un tribunal pour un t-shirt ». Le Paris Saint-Germain apaisera-t-il les tensions ?

Regardez le clip "Borders" de M.I.A :
Retrouvez l'actualité de M.I.A. sur son site internet officiel et sa page Facebook.

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