Amanda Lear en interview : "On m'a obligée à chanter beaucoup de conneries !"

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
A l'occasion de la sortie de "My Happiness", une compilation de reprises de titres d'Elvis Presley, nous avons pu rencontrer Amanda Lear. L'artiste nous parle librement de ce nouvel album qui lui tient à cœur, de son parcours, de Kanye West, de Dalì, de la nostalgie et de ses projets.
Crédits photo : Alix Malka
C'est dans une suite de l'hôtel Meurice que nous avons eu la chance de discuter avec ce personnage haut en couleur et cultivé qui, entre deux confidences, compare une tablette de chocolat noir à une oeuvre de Soulages et se plaint de la climatisation. Aussi hilarante qu'impressionnante, Amanda Lear n'épargne personne. Hélène Segara, Boney M, Arielle Dombasle, Michèle Laroque, Kylie Minogue, Danielle Gilbert, Roman Polanski et Catherine Deneuve... Tout le monde en prend pour son grade. Rencontre avec une icône.

Propos recueillis par Matthieu Renard.

Pourquoi cet album de reprises d'Elvis ?
Vous m'entendez là ? Il me paraît un peu loin votre appareil.

Normalement oui, mais vous faites bien de demander j'ai eu des problèmes techniques lors de l'interview de Kylie Minogue il y a quelques temps, ici même, au Meurice...
Ecoutez, ça ne m'étonne pas, déjà qu'elle n'a pas beaucoup de voix.... [rires].

Tout est en place Amanda. Alors, pourquoi ce disque de reprises d'Elvis Presley ?
Pour me faire plaisir et vous faire plaisir ! Elvis a toujours été mon idole absolue, bien au-dessus de la mêlée. Oubliez Michael Jackson, les Beatles tout ça... Il est intouchable, c'est The King absolu, c'est 50 millions de dollars par an qui rentrent, c'est extraordinaire. Quand j'avais 17 ans, j'étais amoureuse d'Elvis, je le trouvais beau comme tout. Ça remonte à très loin. Quand j'ai commencé à chanter, il y a une trentaine d'années, le tout premier single que j'ai enregistré, c'était un titre d'Elvis, qui s'appelait "Trouble, la bagarre". Tout le monde a été très étonné qu'une femme, en pleine période disco, reprenne du Elvis. Quand j'ai chanté "Trouble" avec un blouson de cuir, ça a tout de suite donné l'image que voulait ma maison de disques. Celle d'une chanteuse provoc et agressive, genre "tu vas voir ce que tu vas prendre". Ça m'a aidée à façonner et définir le personnage Amanda Lear.

J'ai fait du disco car c'était la mode
Pourquoi vous n'avez pas continué dans un registre comme celui-ci ?
Car ensuite ils m'ont fait enchaîner sur du disco. Là, j'ai déchanté. Je leur ai dit : "mais vous n'avez pas compris, moi je veux faire du rock". Mais non c'était la période disco, "La fièvre du samedi soir", les Bee Gees. Donc pour leur faire plaisir, j'ai fait du disco, c'était la mode. On en faisait toutes : Gloria Gaynor, Grace Jones, Abba... J'ai donc fait cinq albums disco qui se sont vendus partout dans le monde. Et quand la mode est passée, je leur ai dit : "quand est-ce que je passe rock'n'roll ?". On m'a répondu : « Ah non, maintenant tu es étiquetée reine du disco, tu ne vas pas casser ton image ! ». Ça m'a beaucoup énervée donc j'ai rompu mon contrat de sept ans avec la maison de disques allemande. Je suis partie en Italie où j'ai enregistré encore deux ou trois albums pas terribles. Là, j'en suis à mon 17ème album, je me suis dit "est-ce que je vais enfin me faire plaisir un jour et faire un album hommage à Elvis Presley ?". Et la maison de disques et la production m'ont suivie.

Un album de reprises, ça peut sembler un peu "facile"... En quoi ce projet est différent ?
Il a fallu demander beaucoup d'autorisations. Mais on a réussi ce que personne n'a jamais fait : une femme qui ne chante que du Elvis Presley. Vous savez, Elvis a été singé et imité. De Johnny à Eddy Mitchell en passant par Dick Rivers, ils se déguisaient tous en Elvis. Ils adaptaient les titres en français et portaient des vestes à franges. Moi, j'ai dit non. Je vais le faire à ma façon, sans l'imiter car il est inimitable, en lui rendant hommage avec un vrai orchestre, des violons, un piano, des choeurs... J'ai dit : "surtout ne me foutez pas des synthés, du disco et des tatatatata". Ce n'est pas dansant, je veux qu'on écoute pour la première fois du Elvis. Je fais du Amanda Lear qui réinterprète Elvis. J'ai mis plus d'un an en studio à faire ce disque. C'était un défi, ça me passionnait.

On m'a obligée à chanter des conneries.
Vocalement, on découvre une nouvelle Amanda Lear sur ce disque...
J'ai l'impression que c'est la première fois que je chante ! J'ai tellement chanté des conneries... Vous riez, mais c'est vrai ! On m'a obligée à chanter des conneries. Quand je vois les titres que me faisait faire ma maison de disques en Allemagne... Là ça fait quatre ans que je suis au théâtre et tous les soirs à jouer devant 1.000 personnes sans micro, la voix se muscle. Ma voix a changé, et pour moi c'est un bonheur de redécouvrir la chanson. Et brusquement, ça me donne envie de rechanter. Bon, je ne vais pas arrêter le théâtre, parce que j'ai beaucoup de succès. Mais Sardou, Eddy Mitchell ou Patrick Bruel chantent et font du théâtre. Donc, je pense que je vais continuer à me faire plaisir.

Vous avez pensé à enregistrer un album de reprises de vos amants, des hommes que vous avez côtoyés : Bowie, les Stones, Bryan Ferry ?
Faudrait attendre qu'ils soient tous morts ! [rires] J'ai déjà fait un album de reprises, en hommage à toutes les chanteuses que j'admirais, dont Barbara, Shirley Bassey, Amy Winehouse, Dalida... J'avais pris un titre de chacune et je m'étais fait plaisir. Bon personne n'y a fait attention, ça leur a fait ni chaud ni froid. Mon public m'a dit « mais non Amanda, fais nous du disco, fais nous du disco ! ». Mais il va falloir qu'ils se calment et qu'ils comprennent qu'on ne peut pas aller jusqu'à 90 ans en discothèque. Faut qu'ils comprennent qu'on peut aussi s’asseoir tranquillement à la maison, on se fume un pétard et on s'écoute de la bonne musique. Ou sur son iPod, dans la voiture, dans le train. Et c'est un bonheur ! Moi je me rends compte, quand je vais en discothèque, je n'écoute pas les paroles. Je danse, il me faut un rythme, il me faut un beat beat beat. Et c'est frustrant pour un chanteur.

Découvrez le clip du nouveau single "Suspicious Minds" d'Amanda Lear :



Les duos virtuels ? Je suis contre l'idée de ressusciter des morts
A titre personnel, vous aimez les albums de reprises, comme celui d'Hélène Ségara, qui a récemment rendu hommage à Joe Dassin ?
Le premier qui m'a plu niveau reprises, c'était Bryan Ferry. Je me rappelle il avait fait un bel album il y a une trentaine d'années ("These Foolish Things", ndlr), où il reprenait plein de vieux titres comme "It's My Party" de Lesley Gore. Il s'était fait plaisir. Je m'étais dit qu'on pouvait faire des reprises sans dénaturer l'originale. Après, il y a reprises et reprises. Je suis assez contre l'idée de ressusciter des morts et de faire des duos virtuels. On aurait pu le faire avec Elvis, sans lui demander son avis ! [rires] Mais je ne sais pas, on n'y croit pas trop... J'ai vu Hélène Ségara, il y a des images virtuelles, c'est très bien fait mais je ne suis pas trop pour ça.

Au final, ça sert à quoi de faire des reprises ?
Les reprises c'est intéressant aussi d'un point de vue technique. Parfois, ces chansons ont été enregistrées il y a 30 ans, 50 ans et depuis la technique et l'instrumentation se sont améliorées. On peut les représenter avec un nouvel arrangement et les faire découvrir à des jeunes qui ne connaissent pas ce style de musique. Les jeunes sont branchés Pitbull et Rihanna, et vont peut être découvrir Elvis Presley grâce à ça !

Vous avez eu peur des railleries, que le projet ne soit pas pris au sérieux ?
Oui. Dès le départ j'ai dit : ils vont me taper dessus. "De quoi elle se mêle, pourquoi elle reprend Elvis, touche pas à mon Elvis"... Vous savez, c'est sacré Elvis. On a contacté le fan club d'Elvis Presley qui a des milliers d'adhérents. Ils font plein d'hommages à Elvis, ils se réunissent, c'est sacré pour eux. Je leur ai dit : "je vais changer Elvis. Je ne vais pas le ridiculiser, je ne vais pas me foutre de sa gueule". On leur a fait écouter et ils ont été tellement contents qu'on reprenne Elvis, on a eu leur soutien, on a même pu avoir grâce à eux quelques photos d'Elvis, qu'on a mis dans le livret. Ils sont adorables. Je ne voulais heurter personne et qu'on dise "le pauvre Elvis va se retourner dans sa tombe". Bon, certains le diront, ils n'aiment pas ma voix, ils n'aiment pas ce que je fais, ils n'aiment pas Amanda Lear. Ce n'est pas grave, on ne peut pas plaire à tout le monde !

Si Kanye West veut qu'on enregistre ensemble, why not
Vous aviez déclaré vouloir faire un duo avec Chris Brown au printemps dernier. Il y a des artistes de la jeune génération qui vous intéressent ?
Complètement ! J'essaie de me tenir un petit peu au courant, et je vois des artistes qui ont beaucoup de talent et qui sont très créatifs. Il y a un groupe français qui s'appelle I Am Un Chien, dont j'avais surtout aimé la vidéo "Humanity" qui montrait le parallèle entre les animaux et les humains. Il y en a plein comme ça. Sexion D'Assaut etc... J'écoute leur musique. Je pense que tous les jeunes ont quelque chose à dire. Je me mets à leur place et quand j'avais leur âge les musiciens que je fréquentais étaient infréquentables. On nous disait : "ah ils sont sales, révoltés, ils ont des cheveux longs"... Et aujourd'hui, ce sont des institutions, ils ont la légion d'honneur, ils sont décorés de l'ordre du mérite en Angleterre, alors qu'à l'époque ce n'était pas "Sir Mick Jagger" et "Sir Paul McCartney", c'étaient des voyous qui fumaient des joints. A chaque génération, vous avez des jeunes qui veulent provoquer pour faire parler d'eux et on découvre plus tard qu'ils savent faire de la musique. Donc ça m'intéresse toujours de collaborer avec des gens comme ça. Je croise Kanye West de temps en temps et s'il veut qu'on enregistre ensemble, why not !

Vous aimeriez que des artistes de la jeune génération reprennent vos chansons ?
Bah c'est fait ! Il y en a pas mal qui ont repris "Follow Me". Il y a plusieurs titres qui les ont marqués. En Italie, c'est "Tomorrow", et dans les autres pays, c'est "Follow Me" ou "Queen of Chinatown". Et des jeunes ont fait plusieurs remixes en reprenant ces deux, trois titres.

La mauvaise disco c'est Boney M !
Justement dans "Dallas Buyers Club" on entend votre titre "Follow Me"...
Bah attentez, la moitié du film on entend Amanda Lear qui chante "Follow Me" ! Gloups ! C'est trois Oscars quand même ! Ça m'a fait très plaisir ! J'ai reçu un mail de François Ozon qui, pour son prochain film, me demande la permission aussi de diffuser "Follow Me"... Ça fait plaisir ! Ça prouve que c'était de la bonne disco ! Parce qu'il y avait de la bonne disco, les trucs de Grace Jones, de Abba, de Gloria Gaynor... "I Will Survive", c'est un tube éternel ! Pour moi, la mauvaise disco, c'est les Boney M et toutes les conneries qu'ils ont chantées. On aime si on veut mais moi je n'aime pas ! [rires].

Regardez le clip de "Follow Me" d'Amanda Lear :



Amanda Lear est inclassable
Tout le monde vous connait, vous êtes très populaire, mais on vous voit très peu. Pourquoi ?
Parce que je suis très solitaire et très sauvage. Vous savez en France ils sont très particuliers, Amanda Lear est inclassable. Et ça, on n'aime pas beaucoup. La France, c'est un pays où vous êtes chanteuse, animatrice, actrice ou cuisinière, et on vous met cette étiquette. Mais quand on touche un peu à tout, comme moi, c'est compliqué. Vous savez, je fais aussi de la peinture, du théâtre, du cinéma, je chante... On ne peut pas suivre et ça, ça les dérange un petit peu, ils ne savent pas où me mettre. Moralité, quand il y a une manifestation comme pour la journée de la femme, on préfère inviter des "chanteuses" comme Arielle Dombasle. Hmmm [rires]. Bon, sans commentaires... Liane Foly, Nicoletta, des tas de chanteuses pour rendre hommage à la femme. Moi on ne m'a jamais invitée. Pareil, aux Enfoirés, on préfère inviter Michèle Laroque, une grande chanteuse hein, vous voyez.... Amanda Lear, c'est toujours un peu à part, elle dérange, elle va nous faire chier, elle a peut-être la grosse tête, elle est désagréable... Ce qui n'est pas vrai du tout ! Mais je m'en fous complètement, moi j'ai mes fans.

Quand j'ai dit que Deneuve avait le cul plat, ça a fait un tollé !
Je ne sais pas si vous aimerez la comparaison, mais, aux Etats-Unis, il y a Joan Rivers qui, comme vous, manie très bien les bons mots, qui est très cultivée... C'est une énorme star de divertissement avec un talk show. Pourquoi on ne vous propose pas des choses comme ça ?
Mais on m'en propose ! J'adore Joan Rivers ! On vient de me proposer de reprendre en français son émission "Fashion Police". Il y a un mois, une production française m'a dit : on va faire "Fashion Police" avec toi dans le rôle de Joan Rivers. Sauf que le problème, c'est qu'ils veulent enregistrer à Los Angeles dans le studio de Joan Rivers. Ce qui veut dire qu'il faudrait que j'aille tout le temps à L.A., pour tourner dans le décor etc... Moi je leur ai dit que je n'allais pas me faire chier à aller à L.A. tous les mois ! Je n'accepterai que si on peut tourner à Paris... Joan Rivers, j'adore à mort ce personnage-là, j'ai son bouquin, j'ai tout, elle balance des vannes, elle n'a peur de rien, elle insulte tout le monde. Mais, là-bas, c'est accepté et on dit qu'elle est extraordinaire, personne ne lui fait des procès... Alors que moi, en France, j'ai eu le malheur de dire l'autre fois que Deneuve avait le cul plat, ça a fait un tollé : « Mais mon Dieu, comment elle ose dire ça ? On ne touche pas à Catherine Deneuve ! ». Vous voyez, ce n'est pas la même mentalité...

Vous avez partagé la vie de Dalì et vous êtes citées plusieurs fois dans le catalogue de l'expo qui a eu lieu au Centre Pompidou. Il dirait quoi sur votre carrière, il vous donnerait quoi comme conseils ?
Il n'était pas du tout "pour" la carrière. Il pensait que c'était quelque chose de très prosaïque, de très vulgaire, pour une jolie femme intelligente et cultivée comme moi d'aller parler à Danielle Gilbert ! [rires] Il trouvait que ce n'était pas valorisant. Il aurait préféré que j'épouse un aristocrate et que je vive dans un château en Espagne. Mais je lui disais "non, moi j'aime faire du spectacle, j'aime chanter, j'aime passer à la télé"...

Vous vous disputiez souvent à cause de ça ?
Oui, il n'était pas du tout d'accord. D'ailleurs, là, à l'hôtel Meurice, où je l'ai rencontré, on est chez lui. La première fois que je suis passée à la télé, c'était une espèce de "Vivement Dimanche", avec Jacques Martin, et il y avait la télévision dans le salon et j'ai dit à Dalì : "vous allez enfin me voir à la télé !". Il a demandé à ce qu'on retourne le poste de télé à l'envers et qu'on coupe le son. Et, là, il me dit : « je vais vous regarder ». A l'envers et sans le son. Vous voyez comme il était méchant ! [rires].

Alix Malka
Quand je sortais avec Polanski, il m'arrivait à l'épaule !
Vous avez été découverte lorsque vous étiez étudiante aux Beaux Arts, au Café de Flore. Vous êtes nostalgique de ce Paris des années 60 ?
Je ne suis nostalgique de rien du tout ! Je n'ai même pas un seul de mes disques ! Je ne regarde jamais en arrière, quand je vois des vieilles photos ou des vieilles émissions, quand je me vois je me dis "Mon Dieu, mais ce n'est pas moi, c'est une autre". Non non non. C'était merveilleux, je traînais au Flore, je traînais à la Coupole, je sortais avec Roman Polanski. Vous imaginez, il m'arrivait à l'épaule ! Je voyais des tas de gens incroyables, mais c'est fini. C'est passé, c'est passé. Moi ce qui m'intéresse c'est demain, qui je vais rencontrer.

Dalì, Warhol, Bowie, Bryan Ferry... Vous avez fréquenté les gens qui ont marqué artistiquement le siècle dernier. Vous en avez gardé quoi ?
Rien. Des photos, des souvenirs, des bons mots. Des photos avec Warhol... Ça me fait plaisir de les regarder. C'est vrai que j'ai de la chance d'avoir croisé tous ces gens extraordinaires, mais ce n'était pas prévu, c'était le hasard. Si ça se trouve en sortant du Meurice, je vais tomber sur Woody Allen ou Tim Burton, et il va me proposer un rôle. Le hasard fait les choses. Je pense qu'il faut laisser faire le destin. J'ai peut-être eu une vie exceptionnelle par rapport à d'autres chanteuses, mais c'est le destin qui a voulu ça...

Palmade est en train de m'écrire une pièce
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter aujourd'hui après avoir eu cette vie ?
De continuer. D'avoir la santé et surtout d'avoir l'envie. Dans la vie, il faut toujours avoir envie de faire des choses, de se remettre en question, de se renouveler... Si on n'a pas envie, si ça devient chiant, le train-train, la routine, c'est terrible. Après, je ne sais pas ce que sera le prochain disque, là je suis sur Elvis, on va voir si on fait des concerts, de la promo à l'étranger, et après on verra, peut-être que ce sera un film, une pièce de théâtre... Là, Pierre Palmade est en train de m'écrire un pièce, ça m'excite ce projet. J'ai aussi un projet de film cet été en Italie... Vous savez, on a mille projets, et il n'y en a aucun qui se réalise. On vit d'espoir, on espère.
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