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Bastian Baker : "Je suis resté un piètre danseur"

Jeune Suisse de vingt ans, Bastian Baker a été propulsé du rang de chanteur inconnu à celui de star du petit écran en France en l'espace de quelques semaines. Un premier album en poche, "Tomorrow May Not Better", l'artiste auteur-compositeur a été courtisé pour participer à l'émission "Danse avec les stars 3" cet automne. Rapidement éliminé, Bastian Baker voit cette émission comme un tremplin pour s'imposer comme chanteur. Fier du succès que rencontre sa reprise de "Hallelujah" de Leonard Cohen, l'artiste nous dit tout sur ses ambitions. Rencontre avec la troisième personnalité préférée des Suisses cette année.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard à l'Hôtel O (Paris).

Ton premier album est sorti il y a six mois mois déjà, mais c'est seulement depuis quelques semaines qu'il fait parler. Penses-tu que tu aurais pu atteindre cette notoriété sans passer par la case "Danse avec les stars" ?
Aussi rapidement ? Je ne pense pas. Je pense que ça a été un joli tremplin. Etre cinq semaines de suite en prime time un samedi sur TF1, c'est une certaine visibilité qui permet de mettre un truc dans la tête des gens qui est très fort. Je n'envisageais pas de devenir populaire en France aussi rapidement. D'autant plus que je ne connaissais pas "Danse avec les stars" avant.

Tu n'as pas été surpris, comme le public d'ailleurs je pense, d'être sollicité pour participer à l'émission ?
Ils sont venus me chercher pendant l'été, en plein milieu de mes dix jours de vacances de l'année. C'est mon manager qui m'a appelé en m'expliquant qu'on me proposait de participer à "Danse avec les stars". C'était très particulier pour nous parce qu'on n'avait pas une grande notoriété en France. J'avais fait l'émission "Taratata" et les premières parties de Nolwenn Leroy. C'étaient les seules choses qu'on avait pu faire en France, même si je considérais déjà que c'était énorme. C'était surprenant d'être contacté par TF1. Au début, on n'a pas vraiment compris.

Qu'est que cette expérience t'a apporté ? Qu'as-tu appris durant ces cinq semaines ?
Appris ? Je ne sais pas. J'ai surtout fait des rencontres incroyables. Ça nous a permis aussi de mettre en avant mon côté musical, ce à quoi on tenait beaucoup. L'idée, c’était de faire cette émission pour le défi artistique qu'elle représentait, mais, en parallèle on a tourné des clips et continué d'enregistrer de nouvelles chansons. On n'a pas laissé de côté l'actualité musicale pendant l'émission. Je dirais que cette participation m'a apporté un déhanché plus fulgurant qu'avant (sourire) ! J'ai l'impression d'avoir été piètre danseur en entrant et d'être resté un piètre danseur en sortant. Je me suis quand même amélioré un petit peu, mais pas de quoi se vanter non plus (sourire) ! Je dirais que je suis meilleur au tango, mais on ne peut pas dire que c'est quelque chose dont on a besoin tous les jours.

Je suis quelqu'un d'obsédé par l'idée du temps qui passe
Il n'y aura donc pas de chorégraphie lors de tes prochains concerts en France !
Non (sourire) ! L’alliance de la musique et de la danse dans mes shows n'est pas vraiment présente, ni même à l'ordre du jour. On axe vraiment les concerts sur le côté live. Ce qu'on entend sur scène, c'est ce qui est joué. On est vraiment dans une dynamique rock. Je suis auteur-compositeur. Ce qui est important lors de mes concerts, c'est de faire passer la musique et des textes plus que l'aspect show autour. Je serais plus sensible à un élément scénique, au son, qu'à être dans le temps pour réaliser un paso parfait sur "Lucky".

Ne crains-tu pas que la popularité acquise s'évapore maintenant que l'émission est terminée ?
Si, bien sûr. Mais cette peur de ne pas arriver à me faire connaître, je la connaissais déjà avant de participer à l'émission. Je l'ai toujours connue. Je pense que nous étions tous conscients dans mon équipe que le vrai travail allait commencer à la fin de "Danse avec les stars". C'est clair que je n'avais pas une immense notoriété avant l'émission. J'ai, disons, une notoriété acceptable désormais. Ce qu'il faut maintenant, c'est aller chercher les gens. Leur faire écouter ma musique et leur donner l'envie de venir me voir en concert.

Parmi les derniers clips que tu as tournés, l'un est plus marquant que les autres. C'est celui de la chanson "Nobody Should Die Alone", assez mélancolique. Quels évènements t'ont inspiré ce clip ?
"Nobody Should Die Alone", c'est notre sixième single en Suisse. C'est une chanson très importante pour moi. Le sens de son texte est très profond. Je pense que je suis quelqu'un d'obsédé par l'idée du temps qui passe. Ce clip, c'est ma manière d'aborder le sujet. J'ai écrit ce titre après une rencontre qui a duré quelques années. Je parle d'une grand-mère qui mangeait dans le restaurant de mon père. Je la voyais tous les jours. C'était comme un rituel, j'allais lui dire bonjour. Je lui décrochais un sourire. Je parlais quelques instants avec elle. C'est là que j'ai compris que les dernières années de la vie peuvent être terriblement moroses. J'ai pris conscience qu'on pouvait les rendre plus attractives. Je tiens également beaucoup à ma propre grand-mère. Je partage encore beaucoup de choses avec elle. C'est important pour moi. Ce qu'on a voulu retranscrire dans ce clip, c'est cette solitude que la vieillesse peut apporter.

Tu parles du temps qui passe et de la mort alors que tu as toute la vie devant toi. C'est très surprenant comme sentiments pour ton jeune âge.
On est déjà foutu (sourire) ! Je pense que j'ai toujours été sensible au temps. C'est l'un des thèmes que j'aborde le plus dans mon premier album. C'est même récurrent je dirais. Parce que je suis comme ça et pas autrement. Je n'ai pas décidé que ce serait mon sujet de prédilection.

Regardez le clip "Nobody Should Die Alone" de Bastian Baker :



Tes chansons sont-elles toutes inspirées d'histoires personnelles ou de rencontres qui t'ont plus ou moins marqué ?
Toujours. Il y a des chansons comme "Love Machine" ou "With You Gone" qui sont en revanche inspirées d'images que j'ai dans la tête, et autour desquelles je brode un peu plus dans le cadre "séries américaines" disons. La chanson "Tomorrow May Not Be Better", qui donne le titre a mon album, je l'ai écrite un petit peu avant mes 18 ans. C'est dans cette période-là que j'ai commencé à devenir un peu plus dangereux sur la question du temps qui passe. Je vivais mais, en même temps, je ne me sentais pas épanoui. Je n'avançais à rien et je ressentais ce sentiment de frustration. Après réflexion, je me suis posé pour me demander comme j'allais faire pour ne plus ressentir cette frustration. "Tomorrow May Not Better", ce sont les premières choses auxquelles j'ai pensé pour me sortir de cette sorte d'engrenage. Alors certes, ça fait un peu cliché, mais cette chanson explique qu'on cherche à faire mieux demain, à se sentir mieux qu'on ne l'était la veille. J'aborde la vie minute après minute, mais toujours très positivement. C'est un message positif !

Je voulais faire ressortir l'aspect érotique de "Hallelujah" !
Tu as donc travaillé deux ans sur ton premier album. Quels sont les premiers titres ? Les derniers ? Y a-t-il eu une évolution dans le style ?
J'ai effectivement commencé il y a un peu plus de deux ans. Mes premières chansons, ce sont "With You Gone", "Lucky"... "I'd Sing For You" fait partie des plus récentes. J'avais au total quarante chansons. Il a donc fallu faire un choix.

Et puis il y a eu la reprise de Leonard Cohen, "Hallelujah". Pourquoi ce titre en particulier. Qu'évoque-t-il pour toi ?
Ça peut paraître complètement fou ! C'est une pièce que j'aime vraiment beaucoup et qui a été reprise plus d'une fois. Je n'ai pas fait dans l'original. Ça c'est fait comme un accident si on veut. Je devais travailler sur "Hallelujah" pour "Danse avec les stars". C'est une chanson qui est taboue dans beaucoup de familles. Comme dans la mienne. Elle est associée à la mort. Pour la petite histoire, c'était la fin de journée en studio, je la jouais à la guitare. J'ai eu l'envie d'enregistrer ma propre version. On l'a faite à la volée, en une prise en guitare/voix. Mixée, elle a rapidement été mise sur iTunes et les radios françaises se sont mises à jouer le morceau. Ça a même bouffé "Lucky", qui était le single à ce moment-là. C'est comme ça que c'est parti ! On a rapidement décidé de faire un clip. On a voulu aborder le titre différemment, sans partir dans le côté spirituel. Je voulais davantage faire ressortir l'aspect érotique. Le clip en ligne, la chanson a pris une ampleur qu'on n'imaginait pas. C'est assez fou : une chanson enregistrée sans auto-tune, pas produite, qui passe entre deux morceaux dance.

"Hallelujah" a même été ajoutée sur la réédition de ton album. Il y a un artiste français, M Pokora, premier lauréat de "Danse avec les stars", qui reprend aussi ce morceau sur la réédition de son album. Ne crains-tu pas d'être présenté comme un rival ?
Absolument pas ! Franchement, non. C'est quelqu'un que j'ai rencontré sur les primes de "Danse avec les stars". C'est quelqu'un qui a le contact facile. Il est très chaleureux. Je n'ai aucun problème avec lui. Il a sa version. J'ai la mienne. Je n'ai même pas écouté sa reprise. Je ne crois pas qu'il y a de soucis avec ça.

Crédits photo : DR.
En Suisse, un récent sondage te classe troisième personnalité préférée de l'année. Qu'est-ce qui selon toi attire la bienveillance du public à ton égard ?
Je suis l'enfant du pays ! J'ai une bonne relation avec le public. Il y a des valeurs de respect qu'on partage. Je pense aussi que c'est parce que je suis quelqu'un de normal. J'ai été très surpris encore une fois. Ça ne fait pas longtemps qu'on a débarqué dans le paysage musical suisse. Mais bon, ça reste un sondage (sourire) ! En tout cas, c'est flatteur !

Je resterai producteur sur le deuxième album
Comment envisages-tu l'avenir ? On a dit pendant plusieurs années que la scène permettrait aux artistes de survivre dans un contexte de crise du disque. Aujourd'hui, beaucoup ont du mal à remplir les salles. Comment tu te situes ? Il faut être stratégique ?
C'est vrai ! Il faut réfléchir à la suite. Mais je n'ai pas encore la solution miracle. Je n'ai pas l'antidote (sourire) ! Ce qui est cool, c'est qu'il reste quand même cet aspect scène qui permet de vivre de son métier. Je suis un artiste qui vit de la scène, et pas uniquement de ses ventes de disques. Après, il faudra bien trouver une solution. Clairement, c'est assez impressionnant comme tout s'écroule. Je vais continuer à bosser sur mon deuxième album...

... Que tu prévois de sortir bientôt ?
Je vais commencer l'enregistrement en février 2013. Je pense qu'il sera disponible à l'automne 2013. Beaucoup de nouvelles compositions. Il y aura deux axes principaux : un côté très acoustique, très épuré, avec une insistance sur les textes, et un côté plus live, qui sera plus rock. Il y aura une évolution. Je pense que ce serait une erreur de reprendre la même formule que sur le premier album. Et puis, le public attend. C'est quelque chose de nouveau pour moi. On va travailler sur le traitement du son, pour proposer quelque chose de différent. Je resterai producteur sur le deuxième album, comme je l'ai été sur le premier.
Plus d'infos sur Bastian Baker sur son site internet officiel ou sur sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez le premier album de Batian Baker sur Pure Charts.

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