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BB Brunes : "On a voulu décoller cette étiquette qui nous suit depuis nos débuts"

Trois ans après avoir publié l'album "Nico Teen Love", BB Brunes est de retour avec un troisième opus, "Long courrier", qui appelle au voyage. Entre Paris, New York et Rio, le groupe a décidé de nous bercer mais aussi de nous faire danser au rythme de ses nouvelles chansons pop/rock. Dîtes au revoir au rock de garage, BB Brunes a concocté avec Alan O' Connell (Gossip, Mark Ronson...) un disque entraînant qui traduit une plus grande maturité artistique. Rencontre.
Crédits photo : Geoffroy de Boismenu
Propos recueillis par Jonathan Hamard

Pure Charts : A l'écoute de votre nouvel album "Long courrier", on comprend qu'on n'a plus affaire au même groupe. Vous avez beaucoup changé, musicalement parlant. Quel a été le cheminement qui vous a menés à évoluer ?
Adrien Gallo : Il y a eu beaucoup de studio. On est retourné il y a un an et demi au Hameau, où nous avions enregistré notre deuxième album. Nous y avons enregistré une douzaine de titres. J'y suis retourné il y a un an, seul, pendant l'été, pour encore écrire des morceaux. Ensuite, je suis parti à New York pour travailler sur ces mêmes morceaux.

On a grandi !
πour vos précédents disques, tu travaillais déjà sans le reste de la bande, en amont ?
Bérald Crambes : Oui. Pour le premier album, Adrien avait eu recours à la même démarche. Il nous donnait une base de travail sur laquelle on ajoutait chacun nos parties. Sauf que cette fois-ci, nous avons travaillé par mails !
Adrien Gallo : J'ajouterais que l'évolution ne s'est pas seulement faite à travers une manière de travailler différente, mais plutôt par notre ouverture d'esprit. Nous avons écouté de nouvelles choses, des musiques différentes qu'on n'avait pas l'habitude d'écouter. Avant, on n'écoutait que du rock. On aimait ces choses-là, mais on était trop fermés sur ces registres pour se rendre compte qu'il y avait d'autres musiques inspirantes. Je veux parler d'Etienne Daho, de Christophe, Des Rita Mitsouko… Et puis, dans un autre registre, Sébastien Tellier, Phoenix… C'est un vent de fraicheur pour nous parce qu'on a été enfermé dans une case très rock. C'est un bol d'air !

Un disque moins rock mais aussi plus pop. Est-ce une volonté pour vous de suivre la tendance ou avez-vous tout simplement grandi ?
Adrien Gallo : Non ! On ne suit pas la tendance. On a grandi ! C'est vrai qu'il y a toute une tendance qui nous a inspirés. Je parle de la vague électro, qui nous a beaucoup parlé.
Bérald Crambes : Il y a les Strokes, Justice… Ce sont des groupes qui nous ont beaucoup parlé. On avait envie de toucher à tous ces synthés. Ça nous démangeait les doigts !
Adrien Gallo : C'était un peu comme un fantasme parce qu'on n'est pas du tout de ce monde-là. Et puis tout s'est mis en place avec notre réalisateur Alan O' Connell, qui a travaillé avec Mark Ronson. On a beaucoup aimé son album solo. Il nous a aiguillés. Il nous a vraiment aidés à nous affirmer dans ce sens-là.

C'est vous qui êtes allés trouver Alan O' Connell ou votre entourage qui vous l'a conseillé ?
Adrien Gallo : On nous l'a conseillé ! On avait certaines attentes en allant à sa rencontre. Parce qu'on savait ce qu'il avait déjà fait par le passé. Ces attentes ont très largement été comblées. On a appris plein de choses.

Comme par exemple ?
Adrien Gallo : Beaucoup de choses très techniques, sur la manière de travailler en studio qui nous était complètement étrangère. On a pu prendre le temps. On n'a pas réalisé cet album dans l'urgence. Ça m'a beaucoup décomplexé. On a compris qu'il y a beaucoup de travail pour arriver à nos fins, mais que tout est possible en studio. Par exemple, de mettre trois ou quatre caisses claires dans un même morceau... C'était quelque chose de totalement impossible pour nous auparavant.

Alan O' Connell a permis à BB Brunes de grandir si je comprends bien…
Bérald Crambes : C'est le genre de rencontre qui forme, qui te fait apprendre en une semaine une année de cours en studio.

Et l'enregistrement de l'album s'est effectué à Londres…
Adrien Gallo : Oui. Pendant un mois. C'était uniquement la partie musicale. Un mois, c'est long. Surtout pour nous ! Mais comme je le disais à l'instant, on a vraiment eu le luxe de pouvoir prendre du temps pour cet album qui de toute façon en demandait, pour plusieurs raisons. Parce que ce n'est pas du rock classique, parce que c'est la première fois qu'on n'enregistrait pas en live… Tout a été fait de manière très lente. Finalement, on était totalement libre. On n'était pas obligés de faire la bonne prise au bon moment. On a gardé des prises de voix enregistrées il y a plus d'un an parce qu'elles me plaisaient. On ne s'est pas donné de règles.
Bérald Crambes : Il fallait tout simplement que ça sonne !

Crédits photo : Geoffroy de Boismenu
Au magazine Rock & Folk, vous avez déclaré au printemps que vous étiez devenus des adultes. Qu'est-ce que ça signifie pour vous en tant qu'artistes ?
Adrien Gallo : Ça veut dire qu'on a plus de vingt ans ! Mais je parle de physique là. L'important, c'est ce qui se passe dans nos têtes. Le but, c'est de rester jeune dans nos têtes toute notre vie. Et le rock le permet je pense. Les Rolling Stones sont encore en vie et respirent la joie de vivre malgré tous les excès. Cet état d'esprit, cette manière d'être curieux, d'aimer la vie, leur permet de rester en bonne forme.

Les excès, vous les craignez ?
Adrien Gallo : Non. Absolument pas ! Nous avons nos excès. Il faut simplement savoir les gérer. Comme tout le monde je crois (sourire).

Nous avons cherché à nous surprendre nous-mêmes
Ce nouvel album "Long courrier" est également pour toi l'occasion d'utiliser différemment ta voix. Tu chantes dans les aigus sur plusieurs titres.
Adrien Gallo : C'est vrai qu'on a essayé pas mal de choses pour cet album. Nous ne nous sommes posé aucune limite. On ne s'est pas questionné pour savoir si mon interprétation sonnait trop comme celle de Jean-Louis Aubert ou -M-.

D'ailleurs, ton interprétation de "Lala Queen" fait effectivement beaucoup penser à Matthieu Chédid...
Adrien Gallo : "Lala Queen", c'est une chanson qu'on ne pensait pas du tout mettre sur l'album. A la dernière minute, on s'est décidé. A la base, c'était une chanson complètement différente que j'avais écrite de A à Z. Allan O' Connell n'était pas vraiment partant pour travailler sur ce morceau. Félix avait posé quelques mesures à la fin de la chanson. Et c'est cette toute petite partie, ce riff de guitare qui a séduit Allan. Il nous alors encouragés à construire la chanson autour de cette partie. On a fabriqué une structure. Je bloquais sur le chant. On a finalement changé la mélodie. C'était le dernier jour en studio à Paris et Allan pensait qu'on n'y arriverait pas. Il m'a dit : « Vas-y, mets quelque chose dessus si tu as envie. On verra bien bien ce que ça donne ». Et finalement, il a été très satisfait du résultat. On a envoyé le morceau au mix. On a été très contents du résultat. Tout ça pour dire que je n'ai absolument pas cherché à contrôler la manière dont je chantais sur ce titre.

Avec "Long courrier", vous avez cherché à surprendre ? C'était un fil rouge dans la conception de ce disque ?
Adrien Gallo : C'était le but !
Bérald Crambes : Nous avons cherché à nous surprendre nous-mêmes et par extension à surprendre notre public. Le fait d'utiliser des claviers, c'est quelque chose que nous n'aurions pas pu faire il y a deux ou trois ans. On a osé le faire. Ce n'était gagné d'avance.
Adrien Gallo : On aurait pu se tromper. D'une certaine manière, on a pris des risques. Car ce disque pourrait déplaire au public qui nous suit. Mais on a aussi voulu décoller cette étiquette qui nous suit depuis nos débuts et jouer avec. Le meilleur, quand on est artiste, c'est de jouer avec les gens, d'être là où on ne nous attend pas. C'est super excitant !

J'ai envoyé des morceaux à Vanessa Paradis
Le titre "Long courrier", c'est une invitation au voyage ?
Adrien Gallo : Oui. La plupart des morceaux parlent de partir. Que ce soit à Rio, sur une plage où à New-York.

Qu'est-ce qui n'a pas changé ?
Adrien Gallo : Notre amour de la musique (rires) ! On s'entend toujours aussi bien.

Dans le titre "Stereo", vous chantez que vous ne dormez jamais la nuit. Vous faites quoi de votre temps ?
Adrien Gallo : On fait de la musique, on en écoute. On rêve, on danse… On se drogue, avec modération (rire).

Des rumeurs concernant le prochain album de Vanessa Paradis circulent actuellement sur Internet. Travaillez-vous dessus, comme certains l'affirment ?
Adrien Gallo : A priori. Rien tout à fait n'est sûr encore. J'ai envoyé des morceaux à Vanessa Paradis. Je sais que ça lui a plu. Je préfère ne pas me prononcer davantage pour le moment et attendre que ce soit vraiment sûr. Ecrire, c'est quelque chose qui m'intéresse. Me mettre à la place de quelqu'un, c'est quelque chose qui m'attire.
Pour en savoir plus, visitez bbbrunes.fr, ou leur page Facebook officielle.
Ecoutez et/ou téléchargez le nouvel album de BB Brunes, "Long courrier".

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