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Olly Murs : "Je ne suis pas aussi bon qu'Adele !"

Il est la coqueluche des Anglais(es). Deux ans et demi après s'être incliné en finale de "The X Factor", Olly Murs est clairement le grand gagnant de cette édition 2009, alors que Joe McElderry, qui l'avait devancé, a plus de mal à se maintenir dans les charts. Olly, ancien chargé de recrutement, a vu sa vie basculer et a réussi sa transition dans les charts avec déjà quatre numéros un singles et deux albums qui ont cartonné et séduit plus de 1,5 million d'acheteurs à eux deux. C'est à l'occasion de la sortie du second, "In Case You Didn't Know", que Pure Charts l'a rencontré récemment à Paris. Il évoque ce deuxième opus, ses premiers pas en tant qu'animateur télé ainsi que son image de jeune homme insouciant.
Crédits photo : DR
En deux ans, tu as vendu plus de 1,5 million d'albums au Royaume-Uni, fait énormément de choses mais te voilà ici à Paris à devoir tout reprendre à zéro. C'est excitant ? Frustrant ? Un peu des deux ? (Charles DECANT, journaliste)
J'espère que je vais arriver à séduire les femmes françaises
Olly Murs : Ce n'est pas frustrant du tout, c'est excitant ! Quand j'ai participé à "X Factor", je n'aurais jamais imaginé en arriver là. Donc être ici, en France, à parler avec toi, ça prouve que ma carrière va dans le bon sens ! J'ai beaucoup de succès et je suis ravi ! Et puis c'est aussi un peu bizarre. Quand j'arrive dans un pays étranger, les gens connaissent ma musique mais ne savent pas qui je suis. Et ça ne s'est pas passé comme ça chez moi : les gens ont d'abord su qui j'étais avant de connaître ma musique. Ils ont voté pour moi et pas pour ma musique. Donc j'espère que je vais arriver à charmer les femmes françaises et le public en général et qu'ils aimeront ma musique.

Tu penses que c'est mieux que les gens ne te connaissent pas en tant que personne avant ?
Quand les gens te connaissent d'abord pour toi, il y a ce stress au début de se dire "maintenant j'espère qu'ils vont aimer ma musique". Et j'ai eu la chance que ce soit le cas. Ici, le fait que les Français aiment déjà ma musique me place dans une situation différente. J'espère qu'ils m'aimeront ! (Rires)

Ca fait 10 ou 15 ans que les télé-crochets existent et il y a encore des gens qui ne respectent pas les chanteurs qui en sont issus. Ca te fait quoi ?
Chacun a le droit d'avoir son opinion. Personnellement, je ne reproche à personne ses origines, et je ne parle pas que de la musique. Peu importe d'où tu viens et à quoi tu ressembles... Certains sont venus de nulle part et deviennent des gens extrêmement puissants. Je pense qu'il faut respecter tout le monde et quand on sort d'un télé-crochet il faut nous laisser la chance de prouver qu'on est un artiste. J'écris mes chansons, j'adore ça, je crois que j'ai prouvé que j'étais un artiste sérieux, pas juste un candidat de télé-réalité. Mais j'ai encore beaucoup de choses à prouver.

Puisque personne ne connaît ta personnalité ici, comment la décrirais-tu en trois mots ?
En trois mots ? Fun... Heureux. Et effronté.

Et comment te décrirais-tu en tant qu'artiste ?
Avec les mêmes mots. Ma musique est une représentation très fidèle de qui je suis. Je ne me cache derrière rien, je suis qui je suis. Soit tu aimes, soit tu n'aimes pas. Je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde mais je plais à des gens et j'espère que ce sera le cas aussi en France. Il y avait 20 fans devant l'hôtel tout à l'heure, c'est incroyable alors que personne ne sait qui je suis ici.



Ton deuxième est très uptempo. Et on pourrait même dire que même les chansons tristes sont un peu joyeuses... C'est ta façon de voir les choses ?
Oui, absolument. Je suis quelqu'un de très positif et même si je suis dans une situation très négative, je peux la regarder d'une façon positive. Même si j'ai eu le coeur brisé et que je suis au fond du trou. Il y a un titre qui s'appelle "I'm OK" et qui parle justement de ça.

Est-ce que c'est aussi une façon de faire passer un message à ceux qui écoutent ton album ?
Oui, tout à fait. La vie est faite de coeurs brisés, de ruptures, d'événements difficiles, c'est un grand mélange d'émotion, on peut rire, être heureux, puis pleurer, être déprimé... Il faut toujours exprimer ces émotions mais toujours y trouver un aspect positif. Enfin, évidemment, si on tape malade ou que des gens meurent, il n'y a rien de positif là-dedans. Mais avec ma musique, j'essaie de faire sourire les gens et de les empêcher de penser à ce qui est trop négatif. C'est ma façon de faire. Et je ne veux pas que les gens écoutent mon album en disant "C'est horrible, donnez-moi une corde !".

Donc tu n'as pas prévu d'enregistrer un album de ruptures... Tu ne vas pas sortir un "21" comme Adele !
Je ne suis pas aussi bon qu'Adele
La différence entre moi et Adele c'est qu'elle a une voix phénoménale. Et "21" est mon album préféré de tous les temps. Il est juste parfait. Tout le monde a besoin de ce genre d'albums. Mais je ne pense pas que je puisse faire ce type d'albums. Ce n'est pas moi. Et puis je ne suis pas aussi bon qu'Adele ! (Rires)

Tu penses que tu n'as pas encore eu les difficultés, les blessures nécessaires à écrire ce type d'albums ?
C'est possible. J'ai eu le coeur brisé deux ou trois fois, mais je m'en suis toujours remis et j'ai tourné la page. On m'a largué, et depuis que je suis adulte il y a eu des moments difficiles, où je voyageais sans avoir de boulot, où je ne savais pas où j'allais me retrouver. Mais j'ai toujours gardé mon optimisme et cette idée que ma vie allait changer. Et "X Factor" l'a fait. Tout le reste, il faut le voir le plus positivement possible. Même la mort est une partie de la vie. Il faut l'accepter. On ne peut rien y faire. C'est pour ça que je n'ai pas envie d'écrire là-dessus. L'une de mes chansons préférées est "Goodbye My Lover" de James Blunt, c'est une chanson magnifiquement écrite. C'est comme "Someone Like You" d'Adele. C'est le genre de chansons que ce genre d'artistes doivent écrire, pas moi. Mon public veut me voir avec le sourire. Il veut un album qui met la pêche dans la voiture. Ce qui est génial avec des Adele ou des James Blunt, ou Ray Lamontagne, c'est qu'ils font des albums qu'on veut écouter assis, attentivement.

Ce deuxième album est plus rétro que le premier...
Oui, c'est vrai, c'était une volonté de ma part. Je voulais retrouver les chansons que je faisais dans "The X Factor", les gens étaient très réceptifs. Mais on a gardé un côté vraiment moderne et contemporain. Je ne sais pas encore où ira le troisième album, je l'écrirais sans doute cette année. J'aime le côté rétro mais je pense que ça a été trop fait ces derniers temps. Tout le monde s'y est essayé. Maintenant que moi je m'y suis essayé, les gens m'ont entendu et je pense que je peux passer à autre chose.

Donc tu vas nous faire un album dance ?
Oui, pourquoi pas ! Non, je n'en sais rien du tout en fait...

En même temps, ça a beaucoup été fait aussi ces dernières années...
Oui, c'est vrai, on n'entend que ça. C'est pour ça que j'aime tant "Heart Skips a Beat" : ce n'est pas de la dance mais ça s'y aventure un peu.

Visionnez le dernier clip d'Olly Murs "Oh my Goodness" :



La perception qu'a le public de toi, quelle part joue-t-elle dans tes choix musicaux ? Est-ce que tu fais aussi ta musique pour plaire aux gens et pas seulement à toi ?
Il faut écouter le public. Ecouter ce qu'il aime chez toi. Si je décidais demain que mon nouvel album serait plus lent, plus centré sur des choses qui me sont vraiment arrivées... Disons que je décide de faire un disque d'Adele, tiens, mais loin d'être aussi bon bien sûr. Je pense que mes fans n'aimeraient pas. Eux et les gens qui me connaissent, m'ont vu en concert. Ils aiment danser.

Mais tu pourrais te faire de nouveaux fans !
Oui, mais c'est trop tôt je pense. Peut-être que dans dix ans, quand j'aurais grandi et eux aussi, c'est le genre d'albums qu'ils auront envie d'écouter et peut-être que j'aurais envie de faire. Mais clairement, j'écoute ce que les fans veulent, je ne suis où je suis que tant qu'ils veulent de moi. J'essaie d'en gagner de nouveaux mais ceux qui sont là depuis le début sont les plus importants.

Ton deuxième album a été un moment très important pour toi, il fallait prouver que tu n'étais pas juste l'homme d'un ou deux tubes. La pression a été intense ?
Très intense, oui. Je n'avais jamais subi autant de pression. L'an dernier, quand j'ai enregistré cet album, j'étais très excité à l'idée de la sortie de l'album et je me disais que peu importe le succès, j'en étais très fier. Mais évidemment, au fond de moi, je voulais qu'il rencontre le succès. J'ai eu des gros moments de doute. Et puis je me suis mis à la télévision, j'ai commencé à co-présenter "The X-tra Factor" (équivalent de notre "Nouvelle star, ça continue", ndlr) où on analyse l'émission.

Qu'est-ce qui t'a poussé à accepter ce poste ?
C'était une opportunité de faire de la télé et l'idée de revenir là où tout avait commencé m'a séduit. J'ai toujours été fan de "X Factor", même avant d'y participer. Donc y retourner après avoir eu tant de succès, c'était positif pour moi. Mais la pression est arrivée : je pense que si je m'étais planté dans ce nouveau rôle, ma musique en aurait pâti. C'était un pari. Mais je l'ai fait. Simon Cowell m'a dit un jour que j'étais un risque pour lui, mais ça valait la peine. Et c'est pareil pour "The X-tra Factor".

Ce nouveau boulot t'a mis encore plus dans la lumière. Comment gères-tu cette énorme notoriété ?
Au début c'était un changement dingue. Je rentrais par exemple dans un hôtel et deux ou trois personnes sur dix me disaient "bonjour" et venaient me parler. Puis l'an dernier on est passé à quatre ou cinq mais cette année, c'est entre sept et huit, il y a des groupes... Mais j'aime ça ! Si on n'aime pas ça, le contact avec le public, il ne faut pas faire ce métier.

Mais on ne contrôle pas toujours ce qui se passe...
C'est vrai. Mais quand on fait des expériences négatives, dans ce cas il faut arrêter. Des gens qui font ce boulot pour flatter leur égo mais qui ne veulent pas passer de temps avec leurs fans, ce n'est pas bien. Moi, j'adore ça. J'adore voir les fans, j'adore signer des autographes, savoir quelles sont les meilleures chansons selon eux...
La presse est assez méchante en Angleterre mais il faut l'accepter


Il y a aussi la presse, qui n'est pas aussi plaisante que les fans, surtout en Angleterre...
C'est vrai, la presse est assez méchante en Angleterre. Mais il faut l'accepter. J'ai eu du mal au début, je voulais que tout le monde m'aime. Je savais que c'était impossible mais je le voulais malgré tout. Il faut s'y faire. C'est comme ça qu'est ma vie et je dois avancer.
Pour en savoir plus, visitez ollymurs.com, ou son Facebook officiel.

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