mardi 06 septembre 2011 15:00

Liza Manili en interview

Un visage mutin parsemé de taches de rousseur, un franc-parler étonnant et une bonne humeur débordante : elle, c'est Liza Manili, jeune chanteuse de 25 ans qui prend les opportunités comme elles se présentent, sans se poser de question. Passant du mannequinat à la comédie, de la comédie au chant, toujours avec fraîcheur, spontanéité et une bonne dose d'humilité ! Après un premier titre, "Le petit train", dont elle a réalisé le clip, cette touche-à-tout prépare un premier album pour la rentrée. Rencontre.


Une question toute bête que l'on doit te poser souvent : Liza Manili, avec un nom pareil, les gens doivent confondre avec Liza Minnelli, non ? (Bridget UGWE, journaliste) :
Liza Manili : Oui tout le temps ! Ça me fait sourire à chaque fois. On n’a pas tout à fait le même âge (rires) mais en même temps elle a une très grande carrière donc ça va !

Tu as commencé en tant que comédienne. La chanson, c'est venu comment ?
Non, en fait j'ai d'abord commencé en tant que mannequin à Strasbourg, la ville d'où je viens. J'avais 16 ans, j'ai été repérée comme ça par un photographe et j'ai commencé à faire des photos. Après je suis arrivée à Paris, je venais d'avoir 17 ans, et pendant un an je faisais des allers-retours Strasbourg-Paris.
A 17 ans, venant de Strasbourg, Paris me faisait rêver !
En plus, à l'époque, il n'y avait pas encore la ligne grande vitesse, donc je me tapais 4h de train aller et 4h retour ! Et je faisais parfois jusqu’à trois allers-retours par semaine...

Tu avais toujours tes cours à Strasbourg ?
Oui j'avais l'école et puis je venais à Paris comme ça, je ne savais même pas pourquoi, mais je venais ! Ça me faisait rêver, c'était Paris quoi ! Moi, venant de Strasbourg, je ne pensais même pas que c'était possible. Et donc pendant un an j'ai fait des allers-retours. D'ailleurs j'ai écrit une chanson qui en parle et qui s'appelle "Le petit train".

Regardez le clip de Liza Manili, "Le petit train" :


Et donc ensuite tu es devenue comédienne...
Comédienne c'est venu après en effet. Là, c'est pareil, on m'a repérée et on m'a conseillé d'aller voir un agent qui s'appelle Sophie Barrois, et qui est toujours mon agent aujourd'hui. J'ai commencé en faisant des castings, ce qui n'était pas facile surtout que je n'y connaissais rien ! Puis au bout de trois mois de castings, j'ai fini par décrocher un premier rôle dans "Petits meurtres entre amis". C'est comme ça que j'ai appris à jouer en fait, sur le tas. Je n'avais pas pris de cours, juste un stage de deux semaines mais bon... J'ai un problème avec l'école donc j'ai eu un peu de mal... Je préfère apprendre toute seule, en autodidacte. Le tournage m'a vraiment appris beaucoup sur le métier de comédienne, sur ce que c'était de jouer, etc. Après ça, il y a eu "Nos 18 ans" au cinéma et "Le bon numéro" qui a été diffusé sur Arte l'année dernière. Et là je viens de boucler une série avec Bruno Solo qui sortira très bientôt.

C'est à ce moment-là que tu as abandonné les cours ? Tu disais ne pas être très fan de l’école...
En fait, j'avais fait un BEP ‘’vente’’ pendant deux ans, mais c'est vrai que je n'étais pas spécialement passionnée par ça... Donc durant tout le temps où je faisais mes va-et-vient entre Paris et Strasbourg, je préparais mon diplôme à côté. Je ne sais même pas comment je l'ai eu parce qu’honnêtement, je n'allais presque plus à l'école ! (rires) Mais je savais que j'allais partir, j'étais dans une phase de transition en quelque sorte. Je commençais à connaître Paris, à rencontrer plein de personnes, me faire des amis...



« Encore une comédienne/chanteuse ! ». Cette phrase tu la connais déjà surement. Tu y es préparée ?
Elle ne me dérange pas du tout ! (rires) Pas du tout puisque c'est vrai et je l'assume complétement ! Moi je fais plein de choses à la fois et tous les métiers auxquels j'ai pu toucher me servent aujourd'hui pour ma musique. Mon père est musicien, il a travaillé dans la musique et il est propriétaire de plusieurs discothèques à Strasbourg, donc j'ai toujours grandit dans un univers de musique... De la musique de nuit, c'est vrai, puisque mon père travaillait la nuit. Il faisait des concerts avec des groupes à l'époque dans les années 70, des trucs assez marrants d'ailleurs... Donc la musique, c'est venu il y a quatre ans. J'étais avec un ami qui m'a dit : « Tu devrais faire une chanson ». J'y croyais pas, je lui répondu : « Mais non, je suis nulle, je ne sais pas écrire et je fais plein de fautes d'orthographe ! ». Pourtant ça a
Être qualifiée de "comédienne chanteuse ne me dérange pas du tout puisque c'est vrai !
déclenché quelque chose car dès le lendemain, hop, j'ai vraiment écrit une chanson. Je venais de rencontrer un musicien qui s'appelle Daniel Marsala et je l'ai appelé pour lui dire que j'avais écrit ce titre, "Comme une amoureuse"...

Tout ça sans hésitation, ni timidité ?
Ah si si, la première fois que j'ai chanté, ça a été horrible, j'étais dans un état second, vraiment ! (rires) Quand j'ai écrit cette première chanson, j'ai appelé ma mère pour le lui dire. Elle était super étonnée mais m'a tout de même encouragée à en faire quelque chose. C'est à ce moment-là que j'ai appelé Daniel. J'ai été chez lui et on a composé cette chanson, lui en a fait la musique. La première fois que j'ai chanté, j'étais dans un état ! J'avais chaud, ça m'a fait un truc, vraiment intime quoi ! Je venais de le rencontrer en plus Daniel... On a composé encore trois, quatre chansons ensemble avant d'arrêter notre collaboration. Mais ces chansons sont bien là, elles existent. C'est avec lui que j'ai fait mes débuts dans la musique.

Parlant de comédiennes/chanteuses, dernièrement c'est Mélanie Laurent qui s'est prêtée à cet exercice périlleux. Qu'as-tu pensé de son album et de la manière dont il a été reçu ?
Honnêtement, je ne l'ai pas écouté. J'avais entendu la chanson avec le clip qui passait, "En t'attendant". Je n'ai pas trouvé ça mauvais mais je n'ai pas écouté son album je n'ai pas vraiment d'avis à donner !

Les critiques dont elle a fait l'objet ne t'ont pas semblé dures, ça ne t'a pas inquiétée ?
Je n'aimerais pas être à la place de Mélanie Laurent...
Ah non, je n'écoute pas du tout les critiques ! Si je me fais critiquer un jour, c'est pas grave, je ne vais pas en mourir hein ! C'est triste pour elle, ça fait juste de la peine quand on essaie de faire des choses et qu'on se fait critiquer, c'est vrai que c'est assez violent... Je n'aimerais pas être à sa place c'est sûr parce que ça doit être difficile à gérer. Ca me fait plutôt de la peine ces critiques un peu méchantes et gratuites surtout quand il y a beaucoup de travail derrière... Après chacun défend ses goûts aussi. On peut dire qu'on aime ou pas mais il ne faut pas tomber dans la méchanceté gratuite. Personne ne mérite d'être critiqué comme ça, elle a essayé, bon, voilà...

En matière de musique, quelles sont tes influences justement ?
En français, j'adore Bashung ! Sa voix surtout qui est assez incroyable ! J'adore Alain Souchon, France Gall, Françoise Hardy. J'ai bien aimé l'album de Camélia Jordana que j'ai trouvé très joli, et quelle voix ! Après, il y a aussi Étienne Daho, Elie et Jacno... Pour les groupes plus récents, j'écoute beaucoup Metronomy, The Kills, The Drums, MGMT, toute cette nouvelle vague de jeunes artistes talentueux qui débarquent depuis à peu près quatre ans. Pour les incontournables, j'aime les Beattles, John Lennon... Je n'écoute pas de jazz par contre je me mets au classique depuis peu. Je peux écouter de tout, de Rihanna à Cat Power, dès l'instant où la musique me touche.



Tu as écrit cette chanson qui s’appelle "Le petit train". Ce petit train des allers retours dont tu nous parlais au début de l’interview.
Cette chanson raconte plutôt la Liza qui arrive à Paris. Car à cette époque-là, je ne savais pas encore ce que j'étais. J'ai été en transit pendant un an entre les deux villes avant de poser mes valises
Entre Séverin et moi, c'est une fusion musicale !
définitivement à Paris. Ce passage marque vraiment la transition, de ma vie d'adolescente vers mon indépendance. Ça reste pour moi une période pleine de rêve, j'adorais prendre le train, je flottais, je me projetais. Je sentais que je finirais par quitter mon cocon familial, et ces voyages étaient mes premiers pas vers l'indépendance, la liberté.

C'est Séverin qui a réalisé l'album. Comment l'as-tu rencontré ?
Avec Séverin, on a une amie en commun qui s'appelle SoKo, d'ailleurs j'ai vécu chez elle pendant un an, quand je venais d'arriver à Paris ! Donc un jour elle me dit : « tiens, j'ai un pote qui a entendu une de tes chansons sur le net. Il fait un album avec des filles et il a écrit une chanson pour toi ». C'était au tout début, j'avais quelque chose comme quatre chansons seulement. Elle m'a fait écouter la chanson "Les restes" que j'ai trouvée super cool et qui est sur l'album "Cheesecake" de Séverin. Et depuis ça, lui et moi on ne s'est plus quittés, c'est vraiment une amitié et une fusion musicale qui grandit au fur et à mesure que les années passent ! Il est un ami et quelqu'un que j'adore et plus le temps passe, plus on fait de choses ensemble.

Regardez Liza Manili et Séverin interpréter "Les restes" en session live :


Tu disais que chacune de tes expériences passées te servait aujourd'hui pour la musique. Le fait d'avoir été comédienne, d'être habituée à ce monde de l'image, ça t'aide quand tu es sur scène ? Et de manière plus générale, est-ce que ces deux activités se complètent l'une et l'autre ?
Bien sûr. Par exemple grâce aux films, même si je n'en ai pas fait énormément, je garde un véritable attrait pour le monde de l'image, pour le visuel. Que ce soit pour les clips, les photos de l'album, la pochette, tout est lié ! Maintenant que j'ai fait un peu de mannequinat, j'ai un peu tourné, je suis capable de mettre tous ces éléments dans ma musique, et c'est vraiment moi. Personne ne pourra me faire jouer un rôle ou m'imposer une direction artistique qui ne me conviendrait pas car je
Ma musique c'est vraiment moi !
peux choisir les photos qui me conviennent etc. Je deviens un peu la chef d'orchestre de mon projet ! Au moment de tourner mon clip, de choisir les photos, je savais ce que je voulais, et puis je sais me faire prendre en photo donc c'est un avantage pour les photos de presse, tout ça. Après il est vrai que la scène c'est totalement différent, j'apprends encore ça, il y a des détails, des choses qui m'échappent alors je teste, j'essaie, je cherche... J'ai déjà fait quelques concerts et au fur et à mesure, je corrige ce qui ne va pas. Mon père en plus est venu me voir sur scène hier pour la première fois, il m'a fait une surprise pour mon anniversaire ! Il m'a expliqué deux trois trucs qui vont vraiment m'aider pour la suite !

Pour terminer, que dirais-tu à une personne qui ne te connaît pas du tout, pour lui donner envie de découvrir ton album ?
Oh putain ! (rires) Si vous aimez la chanson française et que vous êtes curieux, écoutez-le ! Je suis contente de cet album et j'en suis fière, je l'assume complétement. Mais je ne force personne ! (rires)
Découvrez l'univers de Liza Manili sur www.lizamanili.fr ou sur son Facebook officiel

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