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Melissa Mars en interview

C'est au début du mois de juillet que l'aventure "Mozart, l'Opéra Rock" se clôturait avec des concerts évènements au Palais Omnisports de Paris-Bercy. Une aventure qui a permis à Melissa Mars, qui avait endossé le rôle d'Aloysia Weber, de prendre un virage artistique. La chanteuse prépare actuellement son quatrième album, quatre ans après "A la recherche de l'amour", et nous livre ses impressions sur la comédie musicale "Mozart" en plus de nous parler de ses projets futurs.

Crédits photo : Sebastien Veronese et ABACA/PRESS

Encore une grosse année en perspective pour toi Melissa. Le spectacle "Mozart" se clôturait au Palais Omnisports de Paris-Bercy et tu envoyais au printemps un nouveau son, "Et je veux danser", qui préfigure, cela va sans dire, un quatrième album si je ne me trompe pas. (Jonathan Hamard)
Melissa Mars : Oui ! Un quatrième album qui est à l'ébauche, encore en préparation. "Et je veux danser" donne la direction de cet album. On s'oriente vers de l'électro-pop avec quelques touches soit de musique classique avec quelques passages lyriques, soit de rock avec ces petits clins d'œil à d'autres styles musicaux comme je le fais toujours, en restant dans la lignée électro.

C'est l'aventure "Mozart" qui est à l'origine de ces touches de lyrisme ?
La comédie musicale "Mozart, l'Opéra Rock" m'a permis d'aller dans cette voix-là, dans les deux orthographes possibles. Comme j'ai exploré ce chant pour la scène tous les soirs, même si l'aria que je chante pour Aloysia est très court, c'est un autre placement vocal pour lequel j'ai dû travailler. Tout au long de mon parcours pour cette comédie musicale qui a duré trois ans, si l'on compte la première année de préparation, j'ai eu l'occasion d'explorer cette voix lyrique. A l'issue de cette expérience, j'ai eu envie de continuer à travailler dans ce registre qui m'avait vraiment séduite. Un DJ m'a proposé l'instru de ce qui est devenu "Et je veux danser" : j'ai tout de suite craqué dessus. J'ai travaillé la composition des mélodies. C'est à ce moment que l'idée d'explorer de nouveau chants lyriques m'est venue. J'ai préparé la séance d'enregistrement avec Estelle qui travaille également dans "Mozart". C'est une vraie chanteuse lyrique.

…Qui continue de travailler avec toi.
Oui. Elle me coachait et me préparait pour enregistrer ce titre. C'était un très gros travail pour ma voix. Il faut comprendre que le chant lyrique, c'est un registre vraiment à part qui n'a rien de commun à la chanson pop. C'est un vrai challenge. Je suis très contente de pouvoir faire ce clin d'œil à Estelle et de pouvoir chanter des titres comme celui-là.

Le lyrisme sera donc très présent sur ton quatrième album si je comprends bien.
Très présent ? Non, je dirais plutôt que c'est un clin d'œil. Il y aura d'autres titres qui feront très certainement référence à la musique classique, mais pas en majorité.

Je n'ai pas envie qu'on me colle une étiquette.
Et l'emprunte rap que l'on a déjà pu entendre sur le titre "Digital", sorti en début d'année, sera-t-elle également présente ?
Ce single est une rencontre digitale justement. C'est un titre hybride qui s'est fait comme ça pendant que je travaillais sur mon prochain album. C'est l'un des premiers titres qui a été écrit. On me proposait l'adaptation en français de la chanson. Après, le groupe Rio !N Paris a posé des voix dessus pour ensuite en faire ce featuring que je trouve plutôt réussi. C'est important de s'intéresser à différents genres musicaux et de ne pas seulement se cantonner au même registre. Je n'ai pas envie qu'on me colle une étiquette de son précise.

C'est vrai que de t'entendre dans ce registre est très surprenant, voire déroutant. Le titre ne colle pas vraiment avec ton univers je trouve.
Après, c'est une question de goût. Ce titre peut plaire à beaucoup de gens comme il peut déplaire. Je pense qu'il se défend. Ça reste un titre pour lequel je suis invitée. Ce n'est pas mon morceau et je ne pense pas qu'il figurera sur mon prochain album. C'est avant tout une rencontre autour d'un thème qui colle avec ceux de mon prochain disque. On évoque la communication et les interactions magnétiques. C'est un thème qui me parlait et c'est pour cette raison que j'ai tout de suite accepté sans me poser plus de questions. J'avais envie aussi de faire une incursion dans le rap.

Visionnez le clip de Melissa Mars, "Digital" (2010) :


C'est vrai qu'au premier abord, on peut se demander pourquoi avoir accepté cette invitation. Et finalement, on se rend compte que ce n'est pas la première fois que tu fais incursion dans l'univers d'autres artistes qui chantent dans des registres totalement différents du tien. On a eu Lara Fabian et Pascal Obispo notamment.
Il y a aussi un autre duo qui arrive. En fait, ce sont des coups de cœur, des rencontres. On a envie de travailler avec des gens, de partir à la découverte de nouvelles choses. Et en plus, ce ne sont que des propositions qu'on me fait. Je ne suis jamais allée chercher des artistes pour leur demander de chanter avec moi. Ce sont toujours eux qui sont venus me trouver. Pour le prochain album, c'est un duo avec un artiste masculin qui se classe davantage dans le registre pop/rock. Tu le découvriras très bientôt.

Tu n'es pas tenté de partir par toi-même à la rencontre d'un artiste ?
C'est vrai que c'est quelque chose qui ne m'est jamais arrivée. Les demandes devancent toujours ma démarche en fait. Pour l'instant, je n'ai pas encore réfléchi à des duos avec d'autres artistes. Pour le prochain album, je crois que ce serait avec un DJ. J'ai plus envie de développer l'aspect sonore plutôt que vocal.



Si l'on fabrique quelque chose, il est difficile de garder une part de naturel.
Toutes ces rencontres ne t'empêchent pas d'avoir un univers singulier, presque fantasque. Cet univers que tu développes depuis bientôt dix ans, est-il le fruit d'un personnage fabriqué ou le reflet de ta vraie personnalité ?
Si l'on fabrique quelque chose, il est difficile de garder une part de naturel dans ce qui est construit de facto. Tout ce que j'ai écrit et chanté jusqu'à présent émane de moi et de mes idées en collaboration avec des auteurs, des compositeurs, et des réalisateurs selon le domaine artistique. Il y a bien sûr une part d'imaginaire dans mon univers. Mais cette part, elle émane directement de moi.

De cette personnalité, je retiendrais ce côté femme-enfant, ou alors cette image d'éternelle adolescente.
Si c'est le cas, c'est totalement inconscient. Je n'ai pas de réflexion sur ce sujet. Les thèmes que j'aborde sont ceux que m'inspire la période dans laquelle je vis. Par exemple, pour la photo de mon nouveau single "Et je veux danser", j'ai totalement lâché prise. Je me suis laissée guider par les personnes que j'ai choisi pour créer la photo. J'ai rencontré Raphaël Perrier qui travaillait aussi sur "Mozart". A force de discussions, il m'a parlé de ses travaux et moi des miens. Je lui ai parlé de tout ce que j'aimais et de ma passion pour l'image. Il m'a fait rencontrer un photographe. A partir de là, j'ai laissé libre cours à leur imagination pour créer la pochette de mon single. Mais d'une certaine manière, cette création est le résultat de nos bavardages. Les photographes sont allés dans la continuité de ce j'ai déjà fait sans que je leur donne de directives. Donc tu vois, d'une manière ou d'une autre, on en revient à mon univers puisque la perception de ces deux photographes de ce que je suis les conduit à créer quelque chose qui me ressemble. C'est pour cela que je te disais qu'on ne peut pas parler d'un personnage fabriqué.

Le pinceau, l’appareil photo ou la guitare sont simplement des outils d’expression
On fait une incursion dans le cinéma avec "Et je veux danser". On le voit sur cette photo mais aussi avec le clip. On en parle moins, mais tu as toujours été impliquée dans le cinéma. Tu as joué dans quelques films. Penses-tu que le cinéma et la musique soient liés ? Penses-tu poursuivre ta carrière en menant ces deux activités en parallèle ?
Il y a deux questions là ! (rires) Cinéma et musique sont liés. Ce sont deux choses qui sont pour moi identiques mais dont seul le résultat diffère car pas exposé de la même manière. On raconte une histoire sur 3 minutes 30 ou sur 1 heure et demi. A partir de là, on peut exprimer une idée, un propos, exposer son imaginaire et ce que l’on veut partager comme émotion avec le public. La construction de l’œuvre n’est pas la même mais on reste dans le domaine artistique tout comme la photo, la peinture… Que l’on utilise, le pinceau, l’appareil photo ou la guitare, ce sont simplement des outils d’expression. Si l’on prend une personne douée de plusieurs talents, elle saurait exprimer la même idée avec des instruments ou dans des domaines différents.

L’image est automatiquement liée à ta musique.
Le cinéma et la comédie sont mes premières passions d’enfance. Quand j’étais petite, je voulais être actrice. Je suis née avec cette envie de m’exprimer au travers d’histoires. Et puis, la musique est arrivée et j’ai découvert qu’à travers elle, je pouvais exprimer la même chose que dans un film. Et c’est pour cette raison que l’image a toujours été liée à ma musique et à mes chansons. Elles sont indissociables.

Découvrez le nouveau clip de Melissa Mars, "Et je veux danser" :


Soyons francs, les médias te relayent peu, que ce soit à la télévision ou en radio. Et du coup, la comédie musicale "Mozart" a été pour toi l’occasion de te révéler auprès du grand public.
"Mozart" a été labellisé "comédie musicale" mais je trouve que ce spectacle a été beaucoup plus loin.
L’avenir nous dira si effectivement cette aventure me sera profitable. La chance que j’ai eu sur ce projet, c’est que le personnage d’Aloysia me correspondait vraiment. Elle était comme une partie de moi et les chansons ont donc été écrites sur-mesure en quelque sorte. C’est un projet particulier : il a été labellisé "comédie musicale" mais je trouve que ce spectacle a été beaucoup plus loin. On a travaillé avec de nombreuses personnes du milieu artistique qui ont été à notre écoute et qui ont même puisé en chacun de nous pour créer le spectacle. C’est vrai pour les costumes, les textes… Olivier Dahan, qui est le metteur en scène, a été à l’écoute de nos idées. Je pense que c’est un grand privilège pour nous, ce qui m’a permis d’exprimer une partie de mon univers. Tout s’est bien mélangé.

On a puisé dans chacun de vos univers, mais d’autres comme toi par exemple, n’ont pas bénéficié d’une mise en avant. Aucun des personnages féminins n’a eu son single lancé en radio pour défendre ce projet.
Déjà, le spectacle s’appelle "Mozart, l’Opéra Rock". Il tourne autour d’une histoire dont le personnage principal est masculin. On savait pertinemment que les singles principaux seraient autour de ce personnage. On m’a fait une proposition pour sortir un single mais dans une version solo, ce qui, pour moi, ne collait plus vraiment à ce qu’on racontait dans le spectacle. Je pense qu’il valait mieux garder une cohésion avec le spectacle et avec mon image et celle de mon personnage. Ça n’aurait pas fonctionné. Mais on peut retrouver le titre sur la dernière version collector de "Mozart, l’Opéra Rock". C’était mieux de voir Aloysia telle qu’elle était vraiment dans le spectacle, et hors de mon univers.



Le spectacle s’est terminé à Bercy. Pourrais-tu travailler de nouveau sur un projet de cette envergure ? Avant même d’y participer, pensais-tu qu’un jour tu l’aurais fait ?
Avant "Mozart", je n’aurais pas pensé que j’aurais l’envie de participer à un tel projet. Je n’imaginais pas mon parcours comme ça. Pourtant, j’ai de l’expérience dans le théâtre et en tant qu’actrice. C’est vrai que je n’y avais jamais pensé. C’était une surprise qui m’attendait au tournant au moment où je voulais faire une pause musique pour retourner à ma passion d’enfant. Mais c’est arrivé et ce projet m’a permis d’allier à la fois la comédie et la musique. Maintenant, je vais me recentrer sur mon album. L’avenir lointain, je ne le connais pas encore. On verra bien. J’ai quelques propositions aux États-Unis. Ce sont des très gros projets mais ce n’est pas pour tout de suite.

On m’a fait une proposition pour sortir un single.
Et tu ne veux pas dire lesquels ?
Non ! (rires)

C’est super pour toi de penser que des grosses productions américaines t’ont repérée ?
Oui, bien sûr. Les choses se font à un certain moment. Tant que c’est en discussion, je n’aime pas trop en parler.

C’est quelque chose qui t’attire de partir à l’aventure sur des projets j’ai l’impression.
Par définition, mon métier est une très grande aventure. Ma destination : c’est l’inconnu. Chaque projet en amène un autre, chaque rencontre en amène aussi une autre. On ne peut pas tracer de route dans ce métier. C’est impossible.

Ma destination : l’inconnu.
Tu peux au moins nous dire si l’album sera dans les bacs en 2011.
Oui. Tout à fait. Je l’ai préparé en parallèle à la comédie musicale, dont c’est un peu plus lent. Maintenant que le spectacle est terminé, je vais pouvoir prendre plus de temps et finir le travail. Il sortira bien en 2011.

Et si pour terminer, je te demandais de regarder en arrière sur les presque dix ans de ta carrière.
Oh non, c’est beaucoup trop tôt ! (rires). Et puis, ça ne fait pas dix ans si on compte la date de publication de mon premier album. Si on prend l’année de la conception, on fait la décennie, c’est vrai (rires). Je n’aime pas vivre sur les regrets. Mon parcours s’est tracé sans heurts. J’ai eu beaucoup de surprises, de rencontres inattendues. La plus belle d’entre elles est ma rencontre avec la musique. Je suis très heureuse d’en avoir fait ma vie. Disons que "Mozart" est un aboutissement : jouer à Bercy... C'est la salle mythique qui représente le succès. Entre mes premiers pas sur "Papa m’aime pas" et mes pas sur la scène de Bercy, il y a une belle évolution. J’en suis satisfaite et j’espère continuer ma progression avec mon quatrième album et la suite.

Merci à toi et à très bientôt.
Merci beaucoup.

Pour en savoir plus sur Melissa Mars, visitez melissamars.com.
Visionnez le clip de Melissa Mars, "Et alors" (2003) :

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