Accueil > Actualité > Interview > Actualité de Luce > Luce en interview

Luce en interview

Rencontre toute aussi explosive que la chanteuse Luce sur Pure Charts ! La lauréate de la dernière saison de "Nouvelle Star" publiera son premier album "Première phalange" à l'occasion de la Fête de la musique. Entre théâtre et chanson, elle se présente comme une jeune femme franche qui admet difficilement le compromis. Entre théâtre et chanson, elle dévoile son univers original où l'humour noir tient le premier rôle.


Salut Luce ! A nous deux ! (Jonathan Hamard)
Luce : Ah, tu vas sortir le fouet ?

A l'écoute du titre "La fessée", j'ai bien l'impression que ça ne te dérangerait pas...
On va être ami alors. C'est bon !

Cet été, une personne m'a craché dessus.
Plus sérieusement, je crois savoir que tu t'es pris une claque à la sortie de "Nouvelle Star" ?
J'ai gagné "Nouvelle Star" le 15 juin, et l'album sort le 20 juin. Il y a donc un an qui s'est écoulé entre ma victoire à la "Nouvelle Star" et ce disque. J'ai voulu prendre ce temps car les deux mois qui ont suivi l'émission ont été particulièrement difficiles pour moi. La surmédiatisation fait pas mal de dégâts. Il y a des gens qui se permettent des choses comme un crachat. Cet été, une personne m'a craché dessus. C'est une situation délicate à gérer. Et puis, je n'ai que 21 ans. Finalement, je suis assez petite. Je m'en sors quand même pas mal malgré des incidents de parcours comme celui-là. J'ai réussi à faire un album qui me plait, et qui plus est avec des personnes talentueuses comme Philippe Katerine et Philippe Paradis. Cet album, il est le fruit de nombreuses rencontres en très peu de temps. Quand on sort de télé-réalité, il faut aller vite mais pas trop pour ne pas faire n'importe quoi. Un an : c'est assez cohérent il me semble.

J'emmerde tout le monde.
Un an, c'est aussi le temps pour t'oublier. Ne crois-tu pas que les internautes et les téléspectateurs sont déjà « passés à autre chose »
En un an, on a le temps d'oublier beaucoup de monde tu sais. Que ce soit des personnes médiatisées ou non. Je n'ai pas peur qu'on m'oublie. Je veux simplement que mon album sorte, et c'est le cas. Je veux pouvoir le porter sur scène. Je veux des dates. C'est également ce qui se passe puisqu'on a déjà 35 dates de programmées à la rentrée. Mon objectif est atteint. Maintenant, il faut travailler. Il faut mettre en scène. J'avoue que j'ai regardé ce que les gens pensaient de moi quand j'ai présenté mon single et mon clip pour reprendre ton idée. Je suis allée sur les sites : les gens parlent beaucoup. Le problème, c'est que je me suis aperçue que la plupart des critiques sont nulles : elles ne parlaient que de mon physique. On peut critiquer une manière de chanter, mais beaucoup ne construisent pas d'argumentaire quand ils critiquent. Ça n'a pas de sens. Il y a des gens qui sont aigris et qui n'ont pas de couilles. De monter sur scène, la moitié des gens n'ont pas les couilles de le faire. Et juste pour ça, j'emmerde tout le monde.

Tu trouves la notoriété si difficile à vivre ? C'est seulement le début pour toi. Tu risques de souffrir !
Tu ne peux même pas imaginer tout ce que je me suis pris dans la gueule. Au début, je pleurais avec ma mère. Mais ça ne me touche plus maintenant. Désormais, je suis épanouie. Ma vie me plait complètement. Je traine avec Philippe Katerine. Je vais boire un verre avec "Orel"... Je suis putain épanouie. Je m'en fous qu'il y en ait trois pèlerins, même 3 000, ou même 30 000 qui critiquent ce que je suis, parce que je fais du 44 en pantalon. Tu comprends ? C'est quand même ouf ma vie. C'est génial ! Demain, j'ai un concert au Zénith. Donc, j'en ai rien à faire. J'ai un super album et je vais le défendre. La critique, c'est normal. Mais quand elle devient virulente comme j'ai pu la voir, c'est compliqué. Après tout, on parle de la liberté d'expression : il faut que tout le monde puisse s'exprimer...



"Nouvelle Star" s'est arrêté avec toi, et depuis remplacé par "X-Factor". As-tu jeté un coup d'œil sur M6 ?
Je n'ai pas la télévision mais je regarde sur M6 Replay. Je pense que c'est de la curiosité bien placée que d'aller regarder "X-Factor". C'est tout à fait correct de regarder ce qu'il se passe après soi. "X-Factor", ce n'est pas du tout le même concept que "Nouvelle Star". Forcément, sortant de "Nouvelle Star", je vais défendre cette émission. Mais ça n'empêche pas qu'il faut autant de travail dans les deux. Il y a un jury, une scène... Ce n'est pas mon dada mais je dis pourquoi pas.

Quels candidats ont attiré ton attention ?
Maryvette ! Elle a le profil type "Nouvelle Star". Je pense que si elle avait fait "Nouvelle Star", elle aurait gagné. Sauf qu'elle est à "X-Factor".

Tu parlais d'M6 Replay et d'autres sites internet à l'instant. Ton équipe et toi avez d'ailleurs fait le choix d'utiliser ce média pour promouvoir ton single "L'été noir", et ton premier album. Comment en es-tu arrivé au concept "Les jeudis de Luce" qui sont des rendez-vous hebdomadaires ?
On voulait faire écouter l'album un peu avant sa sortie. On voulait balancer des morceaux de mes chansons. On s'est alors dit que c'était trop banal pour un album comme le mien. On avait envie d'autre chose. On a alors créé "Les jeudis de Luce". C'est astucieux car Naja & Perrot sont très forts. Il y a parfois de l'humour noir. Du coup, on insère du théâtre dans mon album et je trouve que c'est plutôt pas mal. C'est quand même mieux qu'une présentation classique.

C'est vrai que tu donnes à l'image une place de premier plan pour ce projet. Il y a ce rendez-vous régulier, mais aussi un clip coloré, et à la fois très noir, pour "L'été noir". Mais il y a aussi une pochette pour cette "Première phalange". Celle-ci a d'ailleurs donné lieu à un débat dont tu as certainement entendu parler. Pourrais-tu m'expliquer par toi-même les multiples symboles qui figurent sur la cover de ce disque ?
Il y a eu en effet une petite polémique. Le 11 septembre, nous avons tous été choqués. Le problème c'est que les tours et les avions qui sont sur la pochette, le public en a fait un rapprochement avec l'attentat. Mais, des avions et des tours, on en voit tous les jours. On ne fait pas d'histoire pour ça : c'est l'imagination des gens, c'est la représentation qu'ils se sont faits. D'abord, il y a trois tours, et puis les avions ne foncent pas dedans : ils lâchent des bombes. Et puis, tu peux voir aussi une baleine, un bateau, une montagne, des nuages. En réalité, nous n'avons absolument pas axé la pochette sur un événement aussi dramatique que le 11 septembre. Je ne pense pas être assez provocatrice ni assez bête pour le faire comme ça.

Regardez le clip "L'été noir" de Luce :


Les gens voient toujours de quoi lever le poing partout.
Admets néanmoins que la comparaison est facile, d'autant qu'on remarque aussi une vague gigantesque qui fait également penser à un tsunami...
Oui, mais c'est avant tout l'image de l'apocalypse que l'on a voulu mettre en avant. Il y a d'ailleurs sur cet album une chanson qui s'intitule "Apocalypse". Nous n'avons pas souhaité choquer le public avec cette photo. D'ailleurs, tu peux aussi voir des coussins en mousse sur cette cover. Ils sont là pour apporter une certaine douceur et contraster avec la violence des bombes et des vagues. Les gens voient toujours de quoi lever le poing partout. Mais ce n'est pas le 11 septembre. Pourquoi on nous fait chier avec ça alors qu'on n'en parle pas.

"Apocalypse" est l'un des titres qui ont retenu mon attention. Il est comme le levier pour d'autres expressions que l'on retrouve sur l'ensemble de ce disque.
"Apocalypse" : c'est un titre fort pour moi parce qu'il est représentatif de l'image que je me fais de la société aujourd'hui, à 21 ans. C'est un titre qui parle de drogue. C'est une jeunesse dans la décadence, qui prend de la drogue et qui vise son autodestruction, que je compare à la fin du monde. Finalement, la personne qui prend ses drogues, elle vivra bien lorsque la fin du monde arrivera. Elle vit donc très bien sa vie avec ! C'est un peu comme un miroir.

Mais ce que tu dis sera aussi soumis à diverses interprétations ! Pour parler de la drogue aujourd'hui, il faut prendre énormément de précautions.
Ah non ! Pas du tout ! Je ne dis absolument pas qu'il faut prendre de la drogue dans cette chanson. Pas du tout ! Si tu as bien écouté, elle ne parle pas du tout de ça.

Certes, mais la manière dont tu l'expliques...
Oui, mais l'interprétation des gens... c'est bon non ? Si on ne marche que sur l'interprétation, on n'en finit pas. Si on écoute bien le titre, c'est l'histoire d'un homme ou d'une femme qui vit la fin du monde. Comme c'est très dur à vivre, tout s'écoule, même dans sa tête. Mais lui, il l'a vit mieux. Je ne dis pas de prendre de la drogue. Et puis, la fin du monde, elle n'est pas pour demain je pense. C'est une représentation de la société : ça me paraît tellement logique pour moi.

Pour une jeune femme de 21 ans, tu présentes des idées plutôt sombres sur ton premier album. Tes représentations de la société sont plutôt négatives.
Nous avons quand même fait l'équilibre entre les titres. "Apocalypse", c'est un titre up tempo, mais on évoque quelque chose de dramatique. J'aime bien cet écart là. Ce qu'il faut voir aussi, c'est que "Nouvelle Star", c'est une émission où tu dois faire le show et montrer ta voix. Tu ne peux pas réellement montrer ta fragilité. Mon délire sur l'album, c'était justement de montrer cette fragilité. C'est pour cette raison que tu trouves sur cet album des titres comme "La symphonie d'Alzheimer" et "La compote". C'est plus noir, mais il y a un équilibre.

Quand j'ai quelque chose à dire, je ne passe pas par quatre chemins.
Ce qui donne d'ailleurs un esprit plus festif à ce disque, au delà des mélodies et des instrumentations, c'est ta manière de chanter. Philippe Katerine disait d'ailleurs à ce sujet : "J'aime sa ruralité".
Je viens de là. Ce n'est pas une attitude, c'est pleinement et malgré moi. Je viens de Montpellier. Mes parents sont agriculteurs : la terre, le chien le vin... C'est tout à fait moi. Je suis une fille assez nature. Mais quand j'ai quelque chose à dire, je ne passe pas par quatre chemins. Je suis franche. On le ressent dans ma manière de chanter qui est assez franche aussi. Si je veux chanter, je ne vais pas utiliser un vibrato ou je ne sais quoi. C'est campagnard, mais c'est parce que je suis une fille de paysan. Ce n'est pas péjoratif du tout. C'est autant respectable qu'être une fille de comptable. C'est juste que je ne viens pas du même environnement que cette autre personne. Du coup, ça doit se ressentir sur ma manière d'être et de penser.

Je ne voulais pas de Philippe Katerine pour mon album.
Sur cet album, tu as très peu écrit et composé. Tu t'es entourée d'une très bonne équipe, et notamment de Philippe Katerine. La chanson "Mes tongs" a retenu mon attention. A son écoute, j'ai eu l'impression d'entendre l'une des chansons du dernier album de Philippe Katerine.
Je comprends ce que tu veux dire. Je ne voulais pas de Philippe Katerine pour mon album. J'aime beaucoup son dernier album mais ce que je cherchais avant tout en travaillant avec lui, plutôt sa manière de révéler sa poésie du quotidien. C'est à partir de là que l'on a écrit "J'aime la pluie". On part de deux choses bien distinctes : l'amour et la pluie. Deux choses simples pour en faire une vraie déclaration. C'est très poétique. Ensuite, on enchaîne avec "Mes tongs". Pour ce titre, ce que je recherchais avec lui, ce n'est pas le procédé des répétitions, mais nous sommes arrivés à ce résultat parce que je voulais quelque chose d'enfantin. La poésie, le quotidien, et quelque chose qui te rappelle ton enfance comme quand tu cries "non, non, non !". Forcément, il l'a sur son dernier album, mais le procédé de répétition, c'est moi qui le chante et il donnera lieu à une vraie interprétation sur scène. Ça va être un moment génial en concert : c'est un interlude qui va être un bon moment sur scène.

Je ne me serais très certainement pas autant investie s'il n'y avait pas la scène au bout.
Tu parles d'interludes. On en compte plusieurs sur "Première phalange". Je me suis arrêté sur "La compote". D'où cette idée d'insérer une recette de compote dans cet album ?
Dès que j'ai compris l'été dernier que j'allais pouvoir faire mon album, j'ai dit que je voulais trois interludes. Déjà en septembre dernier, je parlais de la recette de compote de pommes que mon grand-père me faisait quand j'étais petite. Je voulais quelque chose de très enfantin. J'avais envie d'interludes, j'avais envie de compote. La recette de mon grand-père, c'est quelque chose que je cuisine régulièrement. C'est très simple et très rapide à faire, et c'est aussi quelque chose qui appartient à mon enfance. C'est quelque chose qui m'est cher et une manière très égoïste de me dire : "mon enfance, elle part, et même si je ne peux pas la rattraper, il y a cette recette gravée sur un album". Et c'est album, c'est le mien. Et en plus c'est signé chez Sony. Et en plus, j'ai les couilles de le présenter sur scène. Je ferais donc ma recette sur scène. Je suis très contente que l'on me permette de le faire.

Je pense que c'est ce grain de folie que ton public attend de voir en concert. On attend quelque chose de détonnant et pas du tout consensuel venant de toi.
La scène, on la prépare. Il y a des dates déjà prévues. De toute façon, quand j'ai pensé cet album, j'ai pensé à la scène. Je ne me serais très certainement pas autant investie s'il n'y avait pas la scène au bout. On travaille actuellement avec Najar & Perrot sur la mise en scène. On sera prêt à la rentrée avec du chant et du théâtre. Ce serait frustrant de ne pas jouer de cette manière. Pour moi tout est lié.

Tu es donc plus une interprète au sens large qu'une chanteuse.
Plus. Moins. Je ne sais pas. En tout cas, pendant "Nouvelle Star", j'ai essayé d'insérer, au culot, du théâtre dans cette émission de chant. Mon album, c'est de la musique. En même temps, il se prête au théâtre. Je ne sais pas si je suis plus comédienne ou chanteuse, mais je prends plaisir à jouer quelqu'un ou quelque chose.


Crédit photo : ABACA
Pour en savoir plus, visitez lescouleursdeluce.com, ou son Facebook officiel.
Visionnez les deux premiers teasers des "Jeudis de Luce" :



Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter