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Mohombi en interview

En 2010, Mohombi triomphait aux sommets des charts avec ses tubes "Bumpy Ride" et "Dirty Situation" (feat Akon). Le chanteur joue aujourd'hui dans la cour des grands en proposant son premier album, "MoveMeant", signé sur le label de RedOne. Les deux artistes ont collaboré ensemble sur cette première pièce qui compte par ailleurs de nombreux featurings. Lors de son dernier passage à Paris, nous avons pu rencontrer Mohombi, lequel nous a présenté ses nouvelles chansons.


J’ai eu ton premier album entre les mains. La première chose qui m’a frappé, c’est que le nom de RedOne apparaît. Il me semble que ce n’est pas une rencontre fortuite… (Jonathan Hamard, journaliste)
Mohombi : Après plusieurs années de dur labeur, moi, étant un jeune artiste de la scène européenne qui tentait de percer, j’ai eu la chance de travailler avec RedOne. Mais pour que tu comprennes les enjeux de cette rencontre, je vais te raconter mon parcours.

C’est parti !
L’histoire commence depuis mes origines. Mon père est congolais et ma mère est suédoise. J’ai grandi dans une très grande famille de quinze frères et sœurs où la musique tenait un rôle important dans le foyer. Au sein de la fratrie, différentes musiques ont trouvé un écho en chacun de nous. J’ai donc commencé très tôt à chanter et à faire quelques petites chorégraphies à la maison devant la famille. Il a fallu que l’on quitte très vite le Congo suite à des tensions politiques. Nous nous sommes réfugiés en Suède. J'avais une idée du pays en arrivant à Stockholm. En revanche, je ne connaissais absolument rien de la scène musicale suédoise. Je ne connaissais pas non plus les studios : c’était tout nouveau pour moi. Je me souviens qu’en quittant l’école, je m'y rendais directement. C’est mon frère qui venait me chercher pour me forcer à rentrer afin que je fasse mes devoirs. Et puis, à Stockholm, il y a eu le groupe Avalon. Nous avons essayé de percer sans que le succès ne soit véritablement au rendez-vous. Nous avons pris une décision commune qui était que j’aille m’installer à Los Angeles. J’avais en effet quelques opportunités de compositeur. Ce qu’il faut savoir, c’est que je n’ai pas uniquement écrit pour notre groupe pendant toutes ces années : j’ai également composé pour d’autres artistes. J’étais donc déjà reconnu pour mon travail, ce qui m’a permis d’avoir assez de fonds pour partir à Los Angeles. J’ai donc quitté mon emploi chez Sony Ericsson, fait mes bagages et pris l’avion direction la Californie. Comme tout compositeur qui se respecte, c’était une invitation que je ne pouvais pas refuser. Une fois à Los Angeles, je me suis installé dans un appartement où j'ai rencontré d’autres jeunes suédois qui faisaient partie de l’équipe RedOne…

En arrivant dans le studio, RedOne m’accueille les bras grands ouverts.
… dont Bilal, qui a produit le titre "Say Jambo" ?
Tout à fait ! Il fait partie de cette équipe suédoise. Pour la plupart, nous sommes nés en Afrique, nous avons grandi en Suède, et nous nous sommes retrouvés à Los Angeles. C’était vraiment le début d’une grande amitié. Aujourd’hui, nous sommes une grande famille. Ces jeunes musiciens connaissaient déjà RedOne lorsque je débarquais en Californie. Un jour, ils m’ont prévenu du passage de RedOne à Los Angeles et souhaitaient que je le rencontre. Je me suis donc préparé psychologiquement et repris quelques titres pour lui présenter le meilleur de ce que j’ai pu faire. En arrivant dans le studio, RedOne m’accueille les bras grands ouverts en m’apostrophant : « Mohombi, depuis le temps que j’entends parler de toi, je te rencontre enfin. Toi, le jeune garçon de douze ans qui se bat pour monter sur toutes les scènes de Stockholm ».

C’est quand même extraordinaire cette rencontre avec RedOne. D’une part pour l’accueil qu’il t’a fait, mais aussi parce qu'il est d’origine marocaine, qu’il s’est fait un nom à Stockholm, et que vous vous soyez rencontrés à Los Angeles.
Exactement ! C’est fou ! Il m’a d’ailleurs tout de suite mis au défi en me demandant si j’étais si doué que ce qu’il croyait. Très tendu, je t'avoue, je lui ai joué un premier morceau. Il a tout de suite compris le son que j’ai essayé de créer pendant toutes ces années. Il a vu en moins l’expérience de la scène, le métissage que j’ai et qui m’a permis de créer une musique globale. Il est vrai que la Suède est connue comme le pays de la pop, tout comme le Congo est réputé pour être sensible à une musique festive. Ajoute à cela les influences que j’ai pu avoir dans ma famille : ma mère écoutait Elvis Preslay, ma sœur Bob Marley, et mon frère aimait le hip hop. Toute cette culture qui est passée par mes oreilles est retranscrite dans mes chansons. Et çà, RedOne l’a compris dès qu’il m'a vu.

D’ailleurs, tu es le premier à signer sur le label que RedOne a crée l’année dernière. C’est un honneur ou une fierté particulière pour toi ?
C’est vraiment un honneur pour moi, mais c’est aussi beaucoup de pression. Il faut être prêt à être propulser de la sorte si tu veux partir à la conquête des charts. Ce parcours et ce disque, je les ai voulus. De signer sur son label est par conséquent une reconnaissance de mon travail et de notre collaboration. Nous sommes tous les deux très proches, ce qui se ressent véritablement dans notre façon de travailler. D’ailleurs, il m’a récemment confié la responsabilité de parrain de son fils Daniel. Tu vois, ce n’est pas un coup marketing que d’être signé sur son label.



J’ai véritablement ce sentiment que les artistes qui travaillent avec lui, et toi en particulier, vous formez comme une famille.
Il est connu pour être chaleureux et très accueillant. C’est une personne qui s’adapte à un artiste. Bien qu’il tire les ficelles, il sait mettre les artistes avec lesquels il collabore à l'aise afin de produire quelque chose qui colle à l’univers de la personne en question.

A trois heures du matin, nous avions crée le duo "Coconut Tree".

Sans dire que ton disque marchera à coup sûr, tu es quand même bien parti puisque RedOne a signé des retours gagnants ces deux dernières années. Plus récemment, il a travaillé avec Jennifer Lopez sur le morceau "On The Floor". En revanche, il peine à soutenir Nicole Scherzinger. Cette artiste britannique partage un titre avec toi sur "MoveMeant". Qu’est ce qui vous a rapprochés ?
L’été passé, nous étions à Cannes afin de produire des titres pour Nicole. Au bout de deux semaines, elle vient me voir en s’exclamant : « Mais c’est toi l’artiste qui vient de signer pour RedOne ». Elle s’étonnait que je ne me sois pas présenté comme tel. Je lui ai humblement répondu que l’on travaillait sur son disque et que je n’avais pas à parler de moi. Elle a souhaité écouter quelques morceaux de mon album. Elle a tout de suite été conquise et m’a demandé si je ne voulais pas chanter avec elle. Très modeste, elle n’a pas insisté puisqu’elle considérait, comme moi je l’avais fait pour elle, que c’était mon disque. D’emblée, nous nous sommes attelés à l’écriture. A trois heures du matin, nous avions crée le duo "Coconut Tree".

Il se pourrait d’ailleurs que ce soit le prochain single sélectionné pour succéder à "Bumpy Ride" et "Dirty Situation". Le clip a-t-il déjà été tourné ?
Non, il n’y a pas encore de clip. A ce jour, "Coconut Tree" est un très bon candidat pour devenir le prochain single, mais la chanson est quand même assez spéciale. Nous sommes encore entrain d’en discuter et le choix n’est pas définitif. Tu sais, les choix de single sont toujours difficiles car il faut prendre en considération beaucoup de critères. En tout cas, sache que c’est l'une de mes chansons préférées pour son originalité.

C’est ainsi que çà marche dans le monde de la musique aujourd’hui : tu fais appel aux amis.
On compte en tout et pour tout quatre featurings sur ton album "MoveMeant". Systématiquement, ce sont des personnes qui ont travaillé ou travaillent avec RedOne. Coïncidence ou coup de pouce entre amis ?
Exactement. C’est ainsi que çà marche dans le monde de la musique aujourd’hui : tu fais appel aux amis. J’ai aussi travaillé avec ces artistes sur leurs projets en tant que membre de la famille RedOne. Nous sommes tous ensemble et nous avons crée des amitiés. Quand ce fut à mon tour de faire cet album, les autres étaient là pour moi. Par exemple, en ce qui concerne "Dirty Situation", nous avons trouvé que çà sonnait très Akon en l’écrivant. On l’a alors proposé pour son projet. Deux jours après avoir reçu le titre, Akon nous appelle pour refuser le morceau, non pas qu’il ne lui plaisait pas, bien au contraire. Il a tout de suite pensé que c’était un tube mais considérait qu’il était mien. Il nous a proposé de simplement poser sa voix pour en faire un featuring. Pour moi, c’est un honneur d’avoir des noms comme ceux-là sur mon album : çà confirme l’intérêt de ma musique et de mon univers à leurs yeux.

Visionnez le clip "Dirty Situation" de Mohombi (feat. Akon) :


De fait, pourrais-tu un jour partager un ou plusieurs titres avec d’autres artistes qui sont passés par la table de mixage de RedOne comme Kat Deluna ou Enrique Iglesias par exemple ?
Absolument ! Il y a des projets en cours. Pour l’instant, c’est mon album et après pourquoi pas. Nous envisageons beaucoup de choses mais je dois pour l’instant rester intéressé par mon projet. Je dois le défendre et préparer la scène. C’est le but ultime pour moi. Tu sais, la création signifie aussi le mouvement. Çà bouge tous les jours et je ne sais pas de quoi demain sera fait. Quand j’ai le temps, j’écris. Affaire à suivre donc !

Trouves-tu également le temps de repartir au Congo ?
Dès que je peux. Comme tu t’en doutes, je voyage beaucoup. En à peine une semaine, je peux être dans trois pays différents. Avant d’être à Paris, j’étais au Canada. Je suis retourné au Congo pour Noël dernier. En moyenne, je pourrais te dire que je retourne au pays à peu près tous les deux mois.

Es-tu sensible à ce qui se produit au Congo ? Le contexte politique et social actuel est très difficile. Tu y puises aussi ton inspiration ?
Le Congo a toujours été instable en matière politique. Mais je ne m’y arrête pas trop car il y a tellement de belles choses à côté. J’appelle d’ailleurs la capitale congolaise la « capitale de la joie de vivre ». Je préfère évoquer cet aspect chaleureux du pays qui fait aussi sa notoriété dans le reste du monde.

Cet aspect chaleureux, tu arrives à le retrouver dans d’autres pays ou d’autres villes ?
Il y a beaucoup de villes et pays qui me rappellent cette chaleur, mais non, pas à 100%.

Il y a un titre en particulier qui évoque l’Afrique sur ton album : "Love In America". Dans le texte, tu expliques le chemin que tu as parcouru depuis l’Afrique et le travail qui a été nécessaire pour que tu parviennes à rencontrer ce succès. Tu vis en quelque sorte le rêve américain.
Oui, exactement ! Et pour quelqu’un comme moi qui viens de l’Afrique, ce rêve était d’autant plus difficile à réaliser. J’entends par là que pour un américain, le rêve américain est déjà difficile à réaliser. Pour un africain, c’est presque impossible. Je me considère comme une preuve vivante que rien n’est impossible.

Je me considère comme une preuve vivante que rien n’est impossible.
Que te reste t-il donc à prouver aujourd’hui ?
Beaucoup de choses. J’ai hâte que l’album trouve son public pour monter sur scène. Mon rêve n’est pas d’être numéro 1 dans les charts US mais de remplir des stades de 20 000 personnes. Pour l’instant, j’ai commencé par faire la première partie d’Enrique Iglesias au Canada. Cette expérience m’a donné un petit goût de la scène puisque j’ai chanté devant 15 000 personnes. Dès que j’entends le mot « scène », mon attention se focalise dessus. J’ai très hâte de pouvoir venir chanter sur scène, et en France particulièrement puisque c’est un pays cher à mon cœur. Je reçois tellement de messages sur Facebook. D’ailleurs un sur trois est écrit en français. Il n’y a pas encore de dates mais çà va venir.

J’espère donc bientôt te revoir, mais sur scène cette fois-ci.
Sans faute !

Pour en savoir plus, visitez mohombi.com, ou son MySpace officiel.
Écoutez et/ou téléchargez "MoveMeant", le premier album de Mohombi.
Regardez le clip "Bumpy Ride" (2010) :

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