mardi 12 octobre 2010 0:00

Aldebert en interview

Pour fêter comme il se doit ses dix ans de carrière, Aldebert nous invite à redécouvrir son univers qu'il qualifie volontiers d' "onirique" et plein de rêves. Pour l'occasion, Aldebert propose l'album "J'ai 10 ans", promu par le titre "Les larmes de crocodile", qui compile plusieurs morceaux déjà existants mais revus et corrigés, ainsi que quelques titres enregistrés en live et trois inédits. La magie pourrait à nouveau opérer lors de la tournée anniversaire qui reprend au mois d'octobre avec le "Cirque Plume".
Tu fais paraître un album anniversaire pour fêter tes dix ans de carrière. C’est pour toi et l’occasion de se replonger dans tes souvenirs, tes expériences de scène, et de te remémorer les échanges avec le public. (Jonathan Hamard, rédacteur)
Aldebert : Avant tout, ce n’est pas un album bilan. L’idée, c’était de proposer un album anniversaire qui ne serait pas un Best-Of car ça n’a aucun intérêt de proposer les mêmes titres sans nouveautés. Là, il y a des nouvelles chansons et aussi des nouveautés. On a repris des titres qu’on a revisités en version jazz manouche et même électro. Et puis, on a des titres enregistrés en live qui sont issus de la tournée "J’ai 10 ans", un spectacle crée au début de l’année 2010.

Ce n’est pas un bilan, mais tu te remémores des évènements et des faits qui se sont passés pendant ces dix années. Quels sont ceux qui t’ont marqué ?
Je crois que ce que j’ai envie de garder, ce sont des moments de vie particuliers, les rencontres, mais aussi des anecdotes de scène, des fous rires, des moments de stresse. Dans ce métier, il y a autant de bons moments que de moments d’attente et de doute. En parcourant les photos de l’album, j’ai beaucoup de moments qui reviennent. En même temps, avec l’équipe, il y a eu ce truc surprenant qui s’est produit : se dire que ça fait déjà dix ans qu’on chante alors qu’on a l’impression d’avoir commencé la semaine dernière. Déjà dix ans, c’est l’histoire de marquer le coup et puis une manière d’annoncer la suite, là ou il y a plein de projets qui arrivent. On a voulu montrer que pendant toutes ces années, on s’est fait plaisir et qu’on voulait aussi encore se faire plaisir.

Cette idée d’album conceptuel est née d’une concertation ou c’est ton choix personnel ?
Moi, je voulais effectivement un album anniversaire. J’y ai mis ce que je n’ai jamais pu mettre sur un autre album. Par exemple, ça fait longtemps que je voulais jouer de la musique jazz manouche. C’était aussi l’occasion de ressortir les vieux morceaux comme "Le manège", qui est l’un des premiers titres à avoir tourné dans les bars au départ. C’était aussi pour partir dans des directions un peu dingues comme l'électro, en faisant aussi un clin d’œil à ma région natale par un morceau qui est une espèce de version parodique du terroir. C’est une version un peu à la Michael Youn, un peu sketch.

Je suis toujours un peu tête en l’air, dans des projections.
Dessus, on retrouve l’inédit "Les larmes de crocodile", un titre assez personnel où tu parles de toi, où tu définis ton œuvre et l’artiste que tu es. A l’écoute de ce morceau, j’ai envie de te demander de qui et de quoi penses tu être le héros ?
Je suis toujours un peu tête en l’air, dans des projections. C’est un reproche qu’on me fait souvent. Je ne sais pas si je suis le héros de quelqu’un, mais j’ai beaucoup de héros dans les personnages et dans les thèmes que j’ai envie d’exploiter. Je ne me sens pas du tout être un héros. Bien au contraire, je me sens plus attaché à des personnages anti héros. Mais c’est vrai que, comme tu le dis, je me déshabille un peu dans ce titre parce que la chanson parle de ce décalage qu’il peut y avoir entre ce métier que je vois comme une aventure et la vie normale. Ce n’est pas exactement comme une quête mais c’est quelque chose d’un peu bizarre, un peu surréaliste. Du coup, il y a tout le côté onirique qui me plait beaucoup : il y a une vraie cassure avec la vie normale et ce n’est pas facile de mêler les deux. Pour ma part, j’ai vraiment beaucoup de mal.

Découvrez le Teaser de l'album et de la tournée "J'ai 10 ans" :


2010, c’est aussi l’occasion pour toi de remonter sur scène, là où tu t’es fait connaitre il y a dix ans. Tu proposes un spectacle un peu particulier en collaboration avec le "Cirque Plume".
Il y a une mise en scène avec le scénographe du Bernard Kudlak. Lui, à l’écoute des morceaux du répertoire qu’on a choisi pour le spectacle, il y a mis sa touche. Il a intégré quatre artistes circassiens, des acrobates et des comédiens pour créer un spectacle autour de ces chansons là.

il y a bien un visuel associé au cirque qui se joue sur scène ?
Oui. Moi-même je vais vraiment dans l’élément « cirque ». Je ne fais pas beaucoup d’acrobaties mais j’avais ce fantasme d’intégrer quelque chose comme ça sur scène, ce côté festif. Et puis le cirque, ce n’est pas très éloigné de mon univers non plus. Je viens de la Bande Dessinée : on peut le voir dans ma façon d’écrire, dans la caricature et les personnages. C’était donc aussi logique de travailler comme ça.

Tu parles de fantasme et d’envie. Comment peut-on monter et articuler un spectacle comme celui-là ?
J’étais assez fan du "Cirque Plume" : je l’avais déjà vu à plusieurs reprises et j’aime cet univers là. J’ai d’abord rencontré Bernard Kudlak à qui j’ai proposé d’être le metteur en scène de cette tournée. Il a invité les circassiens pour monter le spectacle. C’est une rencontre en fait, tout simplement. Ce qui est difficile, c’est de créer une fusion entre les chansons et le cirque. Il faut éviter l’écueil, le cliché du concert des numéros de cirque sans qu’il y ait d’échanges avec les chansons. Il y a pour cela une histoire, un véritable scénario qui retrace les dix ans de carrière.

Comme pour beaucoup d’artistes, et pour toi en particulier car tu as débuté sur scène, c’est très important de fêter dix ans de carrière avec le public plutôt qu’avec un simple album ?
Oui, il le fallait ! Je viens de la scène et je continue à avancer dans cette direction là. C’était effectivement pour moi plus important encore de fêter tout ça sur scène.

D’ailleurs, tu seras pour la première fois de ta carrière au Zénith de Paris le 20 novembre. Tu appréhendes ?
Oui, bien sûr. Je me demande quand même si je ne stresse pas moins que pour l’Olympia. En fait, je stresse à toutes les occasions. Tu vois, même quand je joue à la fin d’un repas dans ma belle famille, avec des gens que je connais bien, ça me stresse toujours, presque plus peut-être que de jouer devant dix milles personnes. C’est vrai qu’on ne fera pas dix milles personnes au Zénith. Il n’y a pas d’échelle du stresse selon la taille de la scène.

Dans le cadre de ta tournée, tu passeras au "Festival des Nuits de Champagne" à Troyes à la fin du mois d’octobre. Tu parlais de configuration de spectacle. Celle des "Nuits de Champagne" est particulière.
J’aime bien ce festival là car le principe est qu’un invité choisit lui-même les amis qu’il souhaite voir, que ce soit des artistes d’univers différents mais qui, au final, ont toujours un lien avec lui. En l’occurrence, c’est Louis Chedid (NDLR : l’invité d’honneur du "Festival des Nuits de Champagne" cette année). Et Louis Chedid, dans mes dix ans, c’est une rencontre très importante parce que j’avais fait sa première partie dans le Nord. On ne s’est pas beaucoup vu, seulement deux fois je crois. Et puis, pour mon premier Olympia, je l’avais invité pour un duo en 2005. C’est un moment qui compte dans mes dix ans. Et du coup, de commencer la tournée avec les "Nuits de Champagne", c’est quelque chose de fort.



Tu as évoqué des projets il y a quelques minutes. Pourrais-tu en esquisser les grandes lignes ?
Oui, bien sûr. Il y aura un prochain album qui sera un peu plus adulte et qui, en terme d’écriture, est quasi terminé. Une quinzaine de titres en sont au stade du "guitare voix". Ils ne sont donc pas encore arrangés du tout. Et puis, j’ai aussi le projet d’un éventuel "Enfantillages 2" avec, comme pour le premier, un collectif d’artistes.


Dans ce métier là, on ne sait jamais ce qui va se passer.
Ces sont des projets à plutôt court terme, non ?
Oui, mais dans ce métier là, on ne sait jamais ce qui va se passer. La tournée "J’ai 10 ans" durera jusqu’à Noël, mais on aimerait la prolonger jusqu’aux festivals d’été. Si ça plait, on continue, sinon, on rebondit sur autre chose. Je ne sais pas trop ce qui peut se passer mais je sais que là j’ai encore plein d’envies et plein de projets.

Dix ans c’est plutôt une passerelle ou un trampoline pour toi alors ?
Oui c’est une étape avant de poursuivre autre chose.

Tu parles d’ "Enfantillages". C’est un disque pour les enfants mais autant pour les adultes au final.
Oui. Ce n’était pas tant jeune public que ça. A l’Olympia, on avait autant d’adultes que d’enfants qui se sont sentis concernés.

Et d’autre part, tu fais des albums pour adultes comme tu le dis. Tu te définis à ce sujet comme un « adulescent ». Pourrais-tu me définir ce concept ?
Il y a quelques années, il y a eu un phénomène où des adultes de trente ans écoutaient l’intégral de Casimir.

Ce n’est pas très flatteur pour toi alors…
Oui, mais ce n’est pas ce côté là qui m’intéresse. Je n’ai pas envie de rester un enfant dans un corps d’adulte. Simplement, j’ai envie de garder les bons côtés de l’enfance et de l’adolescence. A savoir, dans l’enfance, ce qui me plait beaucoup c’est l’imaginaire, la spontanéité, le naturel et l’enthousiasme qu’on peut perdre en devenant adulte. C’est pour ça que je suis très attaché à cette période là. L’adolescence, c’est aussi les traumatismes et le changement. Je ne veux pas dire qu’après il ne se passe plus rien, mais j’ai envie d’écrire la vie à tous les âges et pour tous les âges. Pour "Enfantillages", je ne m’infantilise pas mais j’ai envie de rester dans ce côté enfant, un peu rêveur. Ca ne m’empêche pas pour autant d’avoir des responsabilités, de travailler avec une équipe et de prendre la direction sur des projets professionnels. J’ai simplement encore besoin de cette énergie là.

Alors je te laisse te remettre au travail Alderbert.
Merci à toi.

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Ecoutez et/ou téléchargez "J'ai 10 ans" en cliquant sur ce lien.
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