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Tété en interview

Il est 17 heures lorsque j’arrive devant La Cigale, quelques heures avant le concert que Tété doit donner ce soir. Dans quelques minutes, j’aurai Tété à portée de mains et d’oreilles. Pourquoi d’oreilles me direz-vous ? Parce que j’ai hâte de l'entendre m’expliquer ce qui fait que sa musique me remue de l’intérieur. Lorsque je franchis les portes, il est sur scène, en pleine balance. On me demande de patienter. Ma patience est récompensée quand j'atterris dans sa loge : Tété est devant moi, souriant. Allez, j’me lance !
Bonjour Tété, le nouvel album a été composé en différents endroits. Est-ce les lieux ou les rencontres qui vous inspirent (Maud Fass, rédactrice) ?
Tété : Ce ne sont pas tant les endroits et les gens, que les deux mêlés. Il y a des villes que j’aime beaucoup et qui ne sont pas connues pour être de jolies villes, mais qui font que les gens qui y vivent ou que j’y ai rencontrés, et l’opportunité d’un lieu ou d’un moment, font d’elles des villes qui me sont chères.

On a en nous du vilain petit canard
Dans chacun de vos albums, il y a toujours un vilain petit canard. Est-ce votre façon de dénoncer avec malice les travers de nos caractères et de notre société ?
Le vilain petit canard n’est qu’un miroir. Il nous permet d’y mettre toutes les choses qu’on n’a pas envie d’être ou les mauvais traits de caractère dont on ne voudrait pas se voir affubler. On peut le montrer du doigt, se moquer de lui. Et pourtant, il y quelque chose d’attachant aussi chez ces personnages, et on sait quelque part qu’on a également en nous du vilain petit canard (sourire).

Visionnez le nouveau clip de Tété, « L'envie et le dédain » :
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Je suis parfois nostalgique mais ça ne m'empêche pas d'aller de l'avant
Le passé et la nostalgie sont deux thèmes qui sont souvent présents dans vos chansons. Vivez-vous entourés de vos « fantômes » ?
La nostalgie et le regret sont deux choses bien différentes. La nostalgie a ce coté tendre. Ce sont des rencontres, des émotions et puis aussi l’idée qu’on avance vers le futur avec ce qu’on a vécu auparavant. La nostalgie, c’est aussi se dire qu’on va vivre d’autres choses. Alors, oui, je suis parfois nostalgique mais ça ne m’empêche pas d’aller de l’avant.

Selon vous, comment et pourquoi « A la faveur de l’automne » est devenu votre titre phare ?
Je ne saurai le dire et c’est ce qui fait la magie d’une chanson. Si tout était écrit, programmé, on s’ennuierait ! Il y a toujours cette part de mystère quand on compose, on ne peut pas savoir ce qui va plaire, et c’est tant mieux. Maintenant, oui, un engouement s’est créé autour de cette chanson. Je crois que c’est aussi une question de moment, de rencontres et d’opportunités, et, peut-être, le fait que le public se soit reconnu dans ce titre.

Visionnez le clip de Tété, « A la faveur de l’automne » :
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Si la reprise de mes chansons dans un télé-crochet peut aider de jeunes talents à percer, je trouve ça bien
Que vous inspire sa reprise par divers participants à des télé-crochets ?
Je n’ai rien contre la reprise de cette chanson dans des télé-crochets. Au contraire, c’est une sorte de reconnaissance, que d’autres personnes que vous aient envie de chanter vos chansons.
Je reviens de Londres, et il y a beaucoup d’artistes talentueux là-bas qui n’arrivent pas à percer, faute de disposer du relais des médias. Si la reprise de mes chansons dans un télé-crochet peut aider de jeunes talents à percer, alors je trouve ça bien.

J’adore votre duo avec Bensé, « Dans ma soucoupe », sur le premier album de ce dernier. Récemment, vous avez également enregistré un titre avec Joyce Jonathan, « Sur mes gardes », présent sur son disque. Comment ces duos sont-ils nés ?
J’ai rencontré Bensé dans un café il y a de ça trois ou quatre ans. On s’est rendu compte qu’on travaillait avec les mêmes personnes, et ça a été comme une évidence. Quand on a la chance de faire de telles rencontres, qu’on sent que le courant passe, qu’on a des affinités et qu’on peut en faire quelque chose musicalement, c’est un cadeau. Je ne suis pas des sentiers communs, ce qui me permet d’avoir une certaine liberté et de faire des duos avec des gens que j’apprécie.

Visionnez Tété et Bensé live, "Dans ma soucoupe" (2008) :
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Joyce Jonathan m'a contacté
Et Joyce Jonathan ?
Joyce m'a contacté au moment où elle enregistrait son premier album. Sa maison de disques l'y a aidé, à sa demande, et je l'ai rencontrée. Je n'avais pas beaucoup de temps car je préparais mon album, mais j'ai fait ce duo avec elle parce que j'ai aimé la chanson.



On vous comparait à vos débuts, à Keziah Jones. Aujourd'hui, il y a le style « Tété ». Pensez-vous avoir gagné votre identité musicale à travers vos albums ?
C’est difficile à dire. Ce n’est pas à moi de dire si j’ai mon propre style, et je n’ai pas assez de recul sur moi-même, après quatre albums, pour le faire. Le style, c’est beaucoup de choses. Je me nourrie de ce que j’écoute, ma musique en est empreinte, et le style c’est aussi ce que d’autres m’ont apporté. Mais si vous le dîtes (gêné)...



Si j'étais hanté par une de mes chansons, je ne pourrai plus en écrire d'autres
Parmi toutes vos compositions, laquelle a votre préférence, et pourquoi ?
Je ne peux pas vous citer une chanson qui serait ma préférée. D’ailleurs, c’est tant mieux. Si j’étais hanté par une de mes chansons, je ne pourrai plus en écrire d’autres librement, j’aurai encore dans la tête cette dernière. Vous m’auriez demandé sur un album, j’aurai pu répondre et encore (rires) ! Et puis, j’ai évolué au fil des disques. Sur l'avant dernier, « Le premier clair de l’aube », les chansons respirent plus, les textes sont moins fournis, dans le sens où je n’y mets pas une tonne de mots à la suite, comme j’étais capable de le faire sur mon premier album. Ça laisse donc plus de place à la mélodie. Attention, je ne renie pas ce que j’ai fait auparavant, mais seulement la musique évolue, on cherche sa voie et elle aussi murie avec nous. Cela dit, je chante encore sur scène certaines chansons des anciens albums, c’est donc qu’elles me parlent encore (sourire).

Pour finir, à quand une tournée en France ?
Nous avons déjà débuté quelques concerts en mars dernier, puis je suis parti quelques temps à Londres. Aujourd’hui, c’est Paris - nous serons d'ailleurs de retour au Zénith de Paris, le 9 novembre prochain, et nous allons partir en concert dans toute la France pendant l’été.

Merci, reste en fond de cœur l’impression d’avoir rencontré un humain, un vrai, avec âme et chaleur, avec toutes ses émotions, sa simplicité et son humilité. Merci monsieur Tété.
Merci à vous Maud, et à Charts in France.

Pour en savoir plus, visitez tete.tv, son Blog officiel, ou son MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album de Tété, "Le premier clair de l'aube", cliquez sur ce lien.

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