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dimanche 21 mars 2010 0:00

Titiyo en interview

En 2001, avec la chanson "Come Along" Titiyo a fait un carton mondial. Plus souvent connue comme la demi-sœur de Neneh et Eagle Eye Cherry, sa voix ne vous est pourtant pas indifférente. Après une pause, la chanteuse suédoise est de retour avec un album tout simplement magnifique, actuellement disponible. Une voix soul sur des airs folks, pop et électroniques : un univers envoûtant. Nous l'avons rencontrée.
Bonjour Titiyo, avant toutes choses, qu'as-tu fait depuis ton tube mondial "Come Along", il y a neuf ans (Top 13 en 2001) ? (Anto Filippi, rédacteur)
Titiyo : Avec l’album "Come Along", j’ai fait beaucoup de promotion et j’ai beaucoup voyagé. Après tout ça, j’ai publié un Best Of, mais je ne savais pas exactement ce que je voulais faire. Je n’avais pas d’idée sur ce que serait mon prochain album, ni dans quelle direction aller. J’ai beaucoup réfléchi à tout ça et je me suis dit qu’il valait mieux que je fasse une pause.

Je savais que je n’aurais pas un autre "Come Along"
Comment as-tu vécu le succès de l’album "Come Along", et l'arrêt brutal juste après ? Cela n’a-t-il pas été trop violent ?
Je savais que je n’aurais pas un autre "Come Along". Je ne voulais d’ailleurs plus faire la même chose, j’avais envie d’écrire moi même et de proposer quelque chose de différent. Mais oui, ça a été difficile, je me suis posée beaucoup de questions. Vais-je continuer à chanter ou faire autre chose ? J’ai publié mon premier album en 1989, donc je pense que c’était normal que je sois dans cet état d’esprit. C’était une étape à franchir. Pourtant, "Hidden", mon nouvel album, est né durant cette pause, donc ça a vraiment été positif. Et puis, j’avais aussi besoin de manger des spaghettis au ketchup ! (Rires)

Visionnez le clip de Titiyo, "Come Along" (2001) :
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Tu reviens donc avec cet album, "Hidden" (Top 18 en Suède), comment est-il né ?
Quand j’ai pris cette pause, je me suis mise à travailler et à enregistrer chez moi, avec un synthé. Jour et nuit, je ne faisais que ça. Lorsque ma fille se levait à 7 heures pour aller à l’école, elle me demandait toujours : « Mais qu’est ce que tu fais encore ? » (rires). Je répondais juste : « Je travaille ! ». J’avais vraiment besoin d’écrire et de me recentrer.

Pourquoi avoir choisi "Hidden" (“caché”, en anglais) comme titre de l’opus ?
Lorsque je l’ai enregistré je me sentais comme cachée, dans un sens. J’écrivais souvent en pleine nuit, je ne faisais aucune démo, je ne jouais à personne mes chansons. Cela a duré au moins 6 mois, durant lesquels je ne parlais à personne de ce que je faisais. Mais les gens commençaient à me demander ce que j’écrivais. Je répondais simplement que je faisais de la musique, mais que je ne savais pas trop ce que tout ça donnerait. J’avais l’impression de faire ça en secret, cachée dans mon coin. Puis un jour, j’ai joué mes morceaux devant un de mes amis. Et là, il m’a tout de suite dit : « Mais c’est fantastique ! », et c’est après que j’ai décidé de sortir l’album.

Pour moi, le R'n'b est devenu répétitif
Avec cet album, tu passes d’un son plutôt soul et R’n’b à un son plus pop et électronique. Pourquoi cette évolution ?
Mes deux premiers albums étaient dans un style qui collait à l’époque. Une période plus “black”, soul et trip-hop. J’écoute beaucoup ce genre de musique, même si j’aime plein de genres différents. Quand Mary J. Blige est apparue, je suis tombée totalement en adoration devant elle. J’aimais aussi Missy Elliot, et Aaliyah. Mais pour moi, après ça, le R’n’b est devenu un peu répétitif. On a l’impression d’écouter la même chanson tout le temps. Je respecte les artistes qui font du R'n’b aujourd’hui, mais ça ne m’intéresse plus du tout. J’écoute plutôt de la musique folk en ce moment, comme Vashti Bunyan. Mais ado, j’ai aussi eu une période rock. Je pense être faite de toutes ces musiques. Je ne peux pas choisir. Et puis de toutes façons, c’est dans mon sang, je suis à la fois blanche et noire. Aux Etats-Unis, c’est difficile de ne pas être dans une catégorie précise, les gens veulent vous caser dans tel ou tel genre. Je ne sais pas où me caser, je fais juste de la musique. En Europe je peux changer de style musical, être écoutée et comprise. J’ai voulu mettre ma voix soul et folk sur un son différent sur cet album.

Visionnez le clip de Titiyo, "If Only Your Bed Could Cry" (2009) :


On te présente souvent comme la demi-sœur d’Eagle Eye et Neneh Cherry. Quelle est ta relation avec eux ?
On vit tous les trois en Suède en ce moment, donc on se voit beaucoup. Je suis proche d’eux, même si je vois plus souvent Eagle qui habite dans Stockholm. Pour aller voir ma sœur il faut sortir de la ville, prendre le bus et toutes ces choses là (rires). On a longtemps vécu dans des endroits différents, alors vivre si près nous a forcément rapprochés.

Un duo avec Neneh et Eagle Eye ? On le fera, mais quand nous serons plus vieux
Envisages-tu de faire un duo avec l’un d’eux ou même l'un et l'autre ?
Absolument. On le ferra, mais quand nous serrons plus vieux. Au cas où on aurait besoin d’un petit plus pour notre retraite (rires) ! Non, sérieusement, on en a déjà parlé, beaucoup même. On le fera, c’est sûr. Mais c’est comme un petit diamant que l’on posera un jour sur l’édifice.

Ton album va sortir dans quels pays ?
Je l’ai sorti en Suède, en Allemagne et dans quelques autres pays. Je fais ça petit à petit. Pour la France, la sortie est prévue pour le 23 mars.

Comment a-t-il été accueilli en Suède où tu habites ?
C’est comme un conte de fée. J’ai travaillé dur sur cet album, me demandant toujours si ce que je faisais était assez bien, si ça avait un sens. Lorsque l’album est sorti j’ai eu les meilleures critiques de toute ma carrière. Les gens ont compris ce que je voulais dire et faire.



Est-ce la partie de ta carrière que tu préfères ?
Complètement.

Air est un de mes groupes favoris
Tu es actuellement en promo à Paris pour l’album, est-ce un endroit que tu apprécies ?
Paris et New York sont les deux villes où je me sens vraiment chez moi. Je peux aller me balader dans la rue et avoir l’impression d’être d’ici. À Stockholm, j’ai bien sûr ce sentiment, mais Paris est une ville où je me sens vraiment bien.

Connais-tu quelques artistes français ?
Phœnix, Air, Charlotte Gainsbourg. Air est un de mes groupes favoris. Je suis totalement fan, j’adore leur musique !

Quel sera le prochain single après le gracieux "If Only You Bed Could Cry" et "Awakening" ?
Ce n’est pas encore sûr, mais peut être "New York".

Visionnez le clip de Titiyo, "Awakening" (2010) :


Quel rapport as-tu avec la scène ? Est-ce important pour toi de jouer tes morceaux en live ?
Énormément. J’adore la scène. Avec cet album j’aime particulièrement jouer en live. J’ai fait beaucoup de concerts et de festivals l’année dernière, ça a été une magnifique aventure. J’ai cinq fabuleux musiciens. Avant j’étais assez statique sur scène, mais maintenant je danse beaucoup !

Quand je l'ai enregistré, je me sentais comme cachée
As-tu prévu des concerts en France ?
J’aimerais beaucoup. Avec l’album "Come Along" je suis déjà venue en France. J’ai même une anecdote très drôle. Un soir, un jeune canadien d’origine amérindienne, qui travaillait en France, avait vu le clip de "Come Along", dans lequel j’avais un look très amérindien. Il pensait que j’étais vraiment indienne (rires). Après le concert, une dizaine de personnes m’attendaient avec des tambours, et j’ai dû leur dire que j’étais désolée, que j’étais africaine (rires) ! On a beaucoup rit après ça, on s’est amusé avec les tambours et on a passé un très bon moment.

On espère te voir bientôt en concert alors !
J’espère aussi.

Que peut-on te souhaiter de mieux pour la suite ?
Que je puisse encore faire plein de concerts et de musique. J’ai quelques nouvelles chansons que je vais enregistrer. Tu peux me souhaiter un futur créatif, ça me va très bien (sourire) !

Pour en savoir plus, visitez titiyo.com, ou son MySpace officiel.

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