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lundi 09 août 2010 0:00

Cyril Paulus en interview

Huit mois après la mise en place de son CP Club, donnant à ses fans la possibilité de se procurer par ce lien, et uniquement par ce dernier, son nouvel album "Une histoire ordinaire", nous avons voulu faire le point avec l'artiste, sur la véracité de son concept. Il répond à nos questions avec la sincérité qui le caractérise.
Bonjour Cyril, huit mois après le lancement de ton CP Club, auquel tes fans peuvent s'inscrire et se procurer ainsi ton nouvel album "Une histoire ordinaire, quel est ton premier bilan (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint) ?
Cyril Paulus : Je suis pleinement satisfait (sourire). Je savais que je prenais un risque, mais il en valait le coup. Aujourd'hui, j'ai repris ma liberté, alors même si les choses sont plus longues à mettre en place parce que je n'ai pas la force de frappe d'une major, le fait de n'avoir aucun compte à rendre à personne car ce projet est clairement une entreprise familiale, est un avantage. La chanson "Dans ta ronde" dans ce nouvel opus, qui dure presque 7min n'aurait probablement pas pu se réaliser en major. Ni certaines intros enregistrées en mono par exemple (sourire). On s'est fait plaisir. Quand on m'a rendu mon contrat en février 2009, je me suis demandé si j'allais refaire le tour des maisons de disques parce que je l'avais déjà fait deux fois par le passé, et que j'étais démoralisé d'avance, compte tenu du marché du disque. Ce n'est pas très motivant d'aller faire le tour des labels aujourd'hui (sourire).

C'est un album plus brut que le précédent, moins produit, avec un son plus live
Sur le visuel de ton nouvel album, tu te présentes en tant que Cyril Paulus et les 3, qui sont-ils ?
Ce sont mes trois musiciens, Romy Chelminski, Benjamin Tesquet et Sylvain Blanquart. Après avoir enregistré l'album précédent, "Banquise", on est partis deux ans en tournée tous les quatre, et quand il a fallu enregistrer "Une histoire ordinaire", étant donné qu'on avait déjà une énergie et un son sur scène, il fallait le retranscrire sur le disque. Nous avons donc bossé tous les quatre, et je voulais les mettre en avant eux aussi d'une manière ou d'une autre. Ils ont alors proposé Cyril Paulus et les 3, et j'ai trouvé ça plutôt sympa, “old-school” (sourire). Ce qui sonne aujourd'hui comme un groupe finalement.

Quelle est la différence fondamentale entre "Banquise", et ce nouvel album ?
C'est un album plus brut que le précédent, moins produit. Le son est plus live, même si on a ajouté ensuite des éléments au niveau de la réalisation, des sons qui manquaient à la production. Le précédent disque avait cela dit fait l'objet d'un travail remarquable de la part de Martin Terefe, réalisateur notamment des albums de Jason Mraz ou James Morrison.

Les textes sont en revanche toujours de Jane de Boy ?
Exactement.



Tu composes toutes les musiques, mais tu n'écris pas encore ?
J'ai essayé, mais je préfère laisser à des gens dont c'est le talent le soin de le faire. Les textes de Jane, que nous travaillons ensemble au niveau des idées bien souvent, me conviennent parfaitement, je me concentre donc sur la musique. Tu sais, je suis musicien à la base. J'ai toujours eu une approche très musicale de la chanson, pas littéraire. Je suis fan des Beatles, Travis, Depeche Mode, The Beach Boys, Burt Bacharach, The Divine Comedy, Jackson Browne, Carole King, Crowded House, James Taylor, Marillion, Metallica, Nirvana... Même si je sais évidemment apprécier un bon texte, et heureusement différencier une chanson bien écrite d'une autre.

Objectivement, le but étant de pouvoir produire un nouvel album, à combien d'exemplaires dois-tu vendre "Une histoire ordinaire", afin de prétendre à un prochain ?
15 000 personnes ont acheté mon précédent disque, "Banquise", si j'atteins ce chiffre d'abonnés, c'est gagné. Pour l'instant on n'y est pas, mais le chemin se poursuit, avec des concerts notamment. N'oublions pas que nous n'avons plus avec nous l'exposition que pouvait nous apporter une maison de disques. C'est un travail de développement qui s'effectue sur du long terme.

Et les radios, quel est le premier single issu du disque ?
Pour le moment, nous nous concentrons sur la scène. J'ai récemment donné des interviews à de nombreuses radios par exemple, mais je ne désire pas mettre en avant un titre plutôt qu'un autre, dans l'immédiat en tout cas.

La radio est pourtant le nerf de la guerre niveau promo, non ?
Oui, c'est important, mais cet album est un tout. Les concerts que nous faisons régulièrement avec mes musiciens, devraient aussi permettre au disque de se faire connaître.

Le CP Club, c'est du partage et de l'honnêteté
Parle nous du CP Club, auquel ton public peut adhérer.
C'est du partage et de l'honnêteté. Sur mon site officiel, il y a un club avec trois formules d'abonnement, un mois, six mois ou douze mois. Avec un mois d'abonnement, les gens ont l'album en version haute qualité 24 bits, et déjà de nombreux bonus, live notamment. C'est un peu comme une licence globale mais personnelle finalement. On s'est également fabriqué une petite télé, et deux fois par mois, on diffuse une émission spéciale, et en continue toujours les clips, les interviews...

Et toujours avec beaucoup d'humour...
Avec quelques blagues oui (sourire). Je crois par ailleurs que nous sommes parmi les premiers sur le Web à proposer ce genre d'entreprises, même si depuis, d'autres nous ont rejoints, tel que Akhenaton notamment.



Selon toi, est-ce une véritable alternative à la crise du disque ?
Je ne sais pas. En tous cas je crois à cette idée et j'y vais à fond. Personne n'a la solution aujourd'hui, c'est très confus.

Ne penses-tu pas que ce genre de club ne fonctionne qu'avec des artistes ayant déjà un minimum de notoriété ? Ce qui est ton cas, mais pas celui de nombreux autres...
Peut-être. Mais qui ne tente rien n'a rien, et je crois qu'aujourd'hui, avec la force du Web, et la scène, tout le monde peut arriver à beaucoup de choses.

Le live revient chaque mois
Parle nous du live récurrent sur ton site.
C'est un live qui revient chaque mois sur le site. En alternance, il y a aussi une émission qui s'appelle "Questions Club", car il existe une messagerie vidéo sur laquelle les gens peuvent se filmer depuis chez eux, nous poser des questions, ou entrer en contact avec la communauté. J'y réponds ensuite personnellement.

Visionnez le live de Cyril Paulus et les 3, "Les brins de paille" (2010) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Pourquoi ce titre, "Une histoire ordinaire" ?
Parce que je crois, sans démagogie, qu'on vit tous des histoires ordinaires, aussi belles les unes que les autres. Chacun la sienne. Et toutes les chansons de ce disque en sont des déclinaisons, elles sont chacune des petites histoires ordinaires.

Visionnez la vidéo de Cyril Paulus et les 3, "Une histoire ordinaire" (2010) :


Cette chanson raconte l'histoire des petites expériences qu'on peut vivre via les rencontres sur Internet
Le morceau "Mythique" notamment, a un côté moins lisse que les précédents textes que tu as défendus «C'est vrai qu'elle était belle, c'est vrai que c'était elle mes 20 ans plus tôt, elle était généreuse, elle l'avait dit, mais on n'était pas deux, on n'était trop nombreux dans son lit, c'était mythique...»
(rires) Cette chanson raconte l'histoire des petites expériences qu'on peut vivre via les rencontres sur Internet. C'est un jeu de mot avec le célèbre site, et l'expression d'un ami qui dit toujours en sortant de soirée : «Oh la la c'était mythique !». Quand on a commencé cette chanson sur ce thème là, j'ai mis les deux idées en parallèle, et à la fin du morceau, malgré sa confiance en lui, il se prend un râteau (sourire).

Visionnez la vidéo de Cyril Paulus et les 3, "Mythique" (2010) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Dans ton parcours, quand et comment as-tu commencé la musique ?
J'ai commencé très jeune, déjà tout petit je tapais sur des barils de lessive pour faire de la batterie (rires) ! J'ai eu différents groupes aussi, dès l'âge de 12 ans, puis au lycée j'ai fait du rock progressif, et à 18 ans je suis monté à Paris, en espérant signer un album en maison de disques.

Ce que tu réalises chez Warner, où un opus entier restera dans les tiroirs, malgré un succès radio, "C'est pour la vie"...
Oui. En fait à l'époque, ma patronne a quitté le label au moment où j'ai terminé le mastering... sans parler de la tragique disparition du PDG Yann-Philippe Blanc, à la suite d'un accident de moto (ndlr : le compagnon d'Alexia Laroche-Joubert). Le clip passait à la télé, la chanson à la radio, mais voilà (sourire)...

En 2006, paraitra cela dit ton opus "Banquise" chez Columbia/Sony BMG. Un disque donc écoulé à 15 000 exemplaires, avec un hit à la clef, "Un autre nom" (Top 55).
Oui. Ce single traitait du thème de l'adoption, du point de vue de l'enfant.

Visionnez le clip de Cyril Paulus, "Un autre nom" (2006) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Suivra "Je t'oublie", et même un duo enregistré à l'époque sur une chanson de Natasha Bedingfield, adapté en français pour notre marché, "Soulmate".
C'est exact. Nous avons été présentés l'un à l'autre par des connaissances communes, et c'est elle qui m'a choisi pour lancer ce titre en France. Nous nous sommes donc retrouvés en studio, afin d'enregistrer cette chanson en duo, dont nous avons même tourné un clip.



Un single qui se classera en très bonne place dans les charts internationaux dans sa version originale, notamment en Suisse, Autriche, Allemagne, Norvège, mais pas dans notre hexagone.
C'était un bonus, elle présente sur aucun de nos albums respectifs. Je crois que nous nous sommes fait plaisir, mais que nous étions chacun déjà passés à autre chose, à nos disques suivants. C'est un très bon souvenir cela dit. Natasha est une personne très chaleureuse, naturelle et sympathique.

Visionnez le clip de Cyril Paulus et Natasha Bedingfield, "Soulmate" (2008) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Je ne suis pas juste quelqu'un de lisse
Epicurien sur ce nouvel album, "Courir le monde" ou "Le sac et les chaussures", on te sent également plus sombre que sur tes précédents disques, notamment sur "Aimer le pire" ou "L'éclipse"...
C'est l'âge et le temps qui passe peut-être (sourire). Et fort heureusement d'ailleurs, car je ne suis pas juste quelqu'un de lisse, comme l'image que je pouvais véhiculer jusqu'à présent. Je suis aussi quelqu'un de plus complexe, de plus profond, mais comme chacun de nous finalement. Nous avons souvent deux parts, l'ombre et la lumière. "L'éclipse" le résume bien c'est vrai.

Quels souvenirs gardes-tu de tes derniers concerts parisiens, notamment à La Scène en mai dernier ?
Très bons ! Je suis chaque fois heureux de retrouver la petite communauté. Nous sommes entre nous, avec souvent de nouveaux qui viennent s'y greffer, et on passe toujours un chaleureux moment.

Quelles seront tes prochaines dates ?
Je serai notamment le 25 septembre prochain, en concert à Wassy, dans la Haute-Marne, avec le collectif d'artistes Les Marguerites. C'est un concert caritatif dont les bénéfices seront reversés à la lutte contre la maladie d'Alzheimer.

Merci beaucoup Cyril, et à bientôt.
Merci à toi Thierry, et à Charts in France.

Pour en savoir plus, visitez cyrilpaulus.com, ou son MySpace officiel.
Visionnez le teaser du nouvel album de Cyril Paulus, "Une histoire ordinaire" :


Visionnez le clip de Cyril Paulus, "Je t'oublie" (2007) :


Visionnez le clip de Cyril Paulus, "C'est pour la vie" (2001) :

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