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Miss Dominique en interview

La "soul lady" made in France révélée par la "Nouvelle Star" est de retour dans les bacs avec un nouvel album disponible à partir du 8 juin, et un premier extrait intitulé "C'est trop". En quelques mois, Dominique s'est métamorphosée en passant de la taille 52 à la taille 38. Nous l'avons rencontrée.
Bonjour Dominique. Avant de parler de ce deuxième album, faisons un petit retour en arrière ? Tout est allé très vite. Comment peux-tu résumer toute cette aventure, les moments importants, ce premier album, et ce que tu as vécu après ce premier opus ? (Thierry Baumann, journaliste)
Miss Dominique : Je me souviens être dans la file d’attente au pré-casting de la "Nouvelle Star", toute mal fringuée, mal coiffée. Je me disais sans cesse, « Mais tu ne crois pas que tu vas entrer, chanter et être connue ! Rentre chez toi, va laver ton linge ! ». (rires) Je suis entrée, j’ai chanté, et aujourd’hui je suis là. Ce souvenir de Marianne James, son regard, me marquera à vie. Je me souviens aussi du premier prime où j’ai chanté "I Will Survive" et il y a eu ce buzz sur Internet. Je me suis redit « Tu ne croyais pas que tu allais arriver, chanter un prime et repartir avec un disque ! Tu as craqué ma pauvre fille ». Je me disais qu’il fallait que j’arrête de rêver. Et puis le soir même, on m’a dit que c’était une erreur... C’est le deuxième grand souvenir.
« Quand on est ronde, on ne porte pas de blanc »
Le troisième grand souvenir est "It’s Raining Men", que j’ai fait avec ma robe blanche. On me disait « Quand on est ronde, on ne porte pas de blanc ». J’avais répondu : « Si, si, je la mets ». C’était une robe que je m’étais fait faire sur mesure. Après il y a eu "Calling You" : on me disait en répétition que je criais trop, qu’il fallait faire tout doucement. Je me souviens de cette image en grand, juste avant le début de la chanson. Je n’étais pas au courant mais ils ont diffusé la photo de mariage de mes parents. Au bout d’un moment, j’ai craqué, j’ai tout balancé.
Il y a cette fameuse finale où on a dit « Non ». En même temps, deux semaines avant, le PDG de Sony Music était venu à l’hôtel, je m’en souviendrais toujours. On m’avait dit : « Dominique apprête toi, il y a Monsieur Lameignère ». « Mr Qui ? Il veut quoi ? ». C’est juste le PDG de Sony-BMG. Je dis « Mais c’est qui Sony BMG ? ». « Tu sais, c’est la grosse tour quand tu es sur l’autoroute où il y a Michael Jackson, Beyoncé...». Je me souviens l'avoir fait attendre une heure, et il m’avait dit « Tu ne vas pas gagner ». Je me suis demandé ce qu’il me voulait, si c’était juste pour me dire que je n’allais pas gagner... Mais, il m'avoua : « Nous on te veut chez nous, on veut te faire un album ». C’était deux semaines avant la finale. Ensuite, il y a eu la finale et deux semaines après je me suis retrouvée dans les couloirs de chez Sony. Deux semaines avant, on avait fait une visite chez eux, avec tous ces portraits d’artiste sur les murs. Deux mois après je me retrouve en photo dans les couloirs à côté des stars de la chanson !
Ensuite, je me souviens qu’il y a eu les Victoires de la Musique, on m’a donné un petit coffret avec un disque en or dedans : « Tu es double disque d’or mais on n’en donne pas deux ». Je lui ai répondu : « Pourquoi ? J’en veux deux ! ». Aux Victoires de la Musique, je ne savais pas quoi dire, je me rappelle avoir dit « Merci la France » et avoir répondu à un journaliste en tenant mon trophée « Maintenant je peux maigrir ! ».

D’où la métamorphose 2009. C’est incroyable, quel a été l'élément déclencheur ?
Les gens ont passé leur temps à me dire lors de la "Nouvelle Star" « Tu ne fais pas un petit régime ? ». J’ai refusé. Quand j’ai fait l’album, on m’a dit la même chose. Non ! Je ne fais aucun régime ! Pendant la tournée aussi. Quand j’ai eu la Victoire de la Musique, j’ai déclaré : « Si je veux, je peux maigrir ». C’était un défi, je voulais montrer qu’il n’y a pas de règles, qu’on peut tout faire. Certains sont handicapés, n’ont pas de jambe ou pas de bras. Ils y vont. J’avais énormément grossi entre le début de la "Nouvelle Star" et la suite. J’avais dû prendre une vingtaine de kilos, avec le stress. Je le dis souvent sur le ton de l’humour, comme je ne pouvais plus grossir, j’ai maigri... J’avais atteint le maximum.

Venons-en à ce deuxième album : tu fais référence à ce régime, affirmant que tu sens le poids de toute ta différence.
Le poids de ma différence est un subtil jeu de mot pour dénoncer, pour parler de ces personnes qui sont complexées, qui ont du mal avec le regard des autres. Je dis dans cette chanson que le plus lourd à porter n’est pas le poids mais le poids du regard et du jugement des gens sur notre différence. Quand je chante « Je pèse aujourd’hui le poids de toute ma différence », c’est une façon de dire que je me rends compte du poids que j’ai dû porté, le poids du jugement. On ne s’en rend pas compte. En maigrissant je vois que j’ai été ronde avant. Je me demande comme j’ai pu oser et faire tout ça à l'époque.

En tout cas, c’est le prolongement du premier album. C’est surtout vrai parce que ton vécu guide ton écriture.
Non, égoïstement je ne veux parler que de moi-même. J’ai besoin d’être sincère, j’ai l’impression que si on ne vit pas les choses, on ne l'est pas. Sur mon premier album, je parlais de la mort et pourtant je suis vivante. J’ai vraiment besoin d’être confrontée aux choses pour en parler.

Dans le titre "Seule sous les projecteurs", tu exprimes ton succès mais aussi la solitude et tes problèmes qui sont toujours là.
En fait, je veux dire plusieurs choses. Premièrement, quand on veut faire une carrière de soliste, logiquement on est seul et c'est pourquoi beaucoup de gens préfèrent évoluer en groupe. Ensuite, quand je me retrouve sur scène, j’ai une vision en trois dimensions : on a les musiciens, la production, tout ceux qui ont misé sur nous et qui sont en back stage. Devant, il y a le public, chaud bouillant, qui en attend beaucoup. Au milieu on est tout seul. Il y a plein de monde devant, plein de monde derrière. Au milieu, il n’y a que toi qui peux faire les choses. Je n’ai plus le droit d’avoir peur, on ne peut plus avoir peur, on n’a plus le droit à l’erreur. On nous a porté, on nous a mis là. On ne peut plus dire que ça ne va pas. On est sous les projecteurs en solitaire.

As-tu ressenti une pression particulière pour ce deuxième album ?
Pas du tout. On a pris le temps qu’il faut. Je voulais revenir avec un album d’inédits, c’était la seule pression que je m’étais fixée. J’ai vraiment lutté pour ça, parce qu’au départ on était parti sur un deuxième album de reprises. J’ai lutté et lutté, pour qu’ils me fassent confiance, parce que j’ai quand même écrit tout l’album, dix titres sur douze. Je suis arrivé avec "Les cinq doigts d’une main", les équipe de ma maison de disques ont lu le texte et ont dit qu’il y avait quelque chose, un potentiel. Je suis revenue avec "Chacun son tout petit bout d’étoile". Et ils m’ont dit donné leur accord. Je suis vraiment très contente de ça, parce que ce n’était pas gagné d'avance.

« On dit que ça ressemble à Duffy, ce n’est pas plus mal ! »
Peut-on dire que cet album fait référence à Motown ?
Il y a un groupe que j’aime beaucoup, c’est Temptations : c’est un groupe qui m’a marqué, leur histoire, leur vie, leur musique. Je voulais avoir un titre qui sonne comme ça. Dans "Comprendre les hommes", c’est vraiment ça, je vois tout de suite les images du film. Je suis très contente de ça. On a mis beaucoup de temps à choisir mais je suis contente parce qu’aucun titre ne se ressemble. Chaque titre a un univers. J’ai vu sur Charts in France que les internautes disaient que ça ressemble à Duffy ! Ce n’est pas plus mal, c’est bien de ressembler à quelqu’un.

Tu as l'air de t'être vraiment éclatée au niveau de la voix. Tu essaies de chanter tout ce que tu aimes.
Oui, et j’ai eu un groupe, Gospel Wave, avec lequel nous avons fait beaucoup de tournées d’ailleurs. J’ai été soliste dans « Les cent voix du gospel », un concert dernièrement. On retrouve tout ça. Dans mon rêve, on retrouve ce côté gospel, Jackson Five. Je suis très contente de cet album.

Le premier single de ce nouvel album est "C’est trop". Qu’est-ce qui est trop pour Miss Dominique, quelle est la frontière à ne pas franchir ?
"C’est trop" est encore un subtil jeu de mot, parce qu’on me dit toujours que j’en fais toujours trop. Arriver avec "C’est trop", c’est drôle. Et c’est la suite logique de "Une femme battante". Ça parle d’un couple au bord d’une rupture. Il y a deux profils de femmes dans la vie, celles qui se plaignent, qui subissent et celles qui disent « Là c’est trop, ça suffit, on arrête. » Il faut avoir le courage, c’est ça être une femme battante, avoir le courage d’accepter que ça puisse ne pas marcher, qu’on puisse ne pas s’en sortir, d’avoir le courage de se réinventer une vie, d’affronter de la solitude. J’espère que toutes les femmes qui écouteront cette chanson auront la force de se dire « C’est trop ». Il faut mettre des limites : soit on passe sa vie à se plaindre d’une situation, soit on se prend en main et on décide que ça suffit.



Une chanson est chère à ton cœur dans cet album.
Il y en a plusieurs, "Les cinq doigts d’une main" est chère à mon cœur, "Seule sous les projecteurs" est chère à mon cœur... Mais c’est vrai que j’aime beaucoup "Chacun son tout petit bout d’étoile". Je n’avais même pas remarqué, surtout pour moi qui vient d’une émission de télé-réalité : tous les jeux de télé-réalité sont symbolisés par une petite étoile. Pour moi, la réussite, le bonheur, le succès, l’épanouissement, sont comme une grande étoile et on a tous droit à un petit bout. Chaque fois que j’ai un petit souci, quelque chose qui va mal, j’ai cette chanson qui me vient à l’esprit. On fait des choix, on se bat pour avoir son tout petit bout d’étoile. J’exprime tout dans cette chanson, quand je dis que je pourrais vivre, me suffire de de ce que je suis, fuir et oublier mes rêves de jeunesse, me laisser dire et faire comme tout le monde. Mais non, j’ai fait des choix et même seule je me bats pour avoir mon tout petit bout d’étoile. Ma vie c’est ça.

Quelle pochette Dominique !
Chanter, être artiste, monter sur scène, c’est se mettre à nu. Tout le monde le dit, moi je le fais ! C’est toujours trop. Je ne fais pas la différence entre le sens propre et le sens figuré. On me dit que chanter c’est se mettre nu, on y va ! C’était aussi une façon de tout donner et de dire, et ça va vraiment avec le titre « Et si je n’étais pas moi ». Je me montre telle que je suis avec mes défauts, mes imperfections, se mettre à nu, c’est dire ça. Je suis comme ça et j’assume le fait de ne pas être parfaite, ça prouve que j’ai du sang dans les veines. Je montre tout, dans mes bons côtés, dans mes mauvais côtés, dans mes excès. Au moins, on sait que je n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre, ou d’être comme il faut, comme il faudrait être. J’essaie juste d’exister et d’être moi-même.

On attend la suite avec beaucoup d’impatience. Merci Dominique.
Merci !

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Pour en savoir plus, visitez le site officiel missdominique.com.
Pour écouter et/ou télécharger le single "C'est trop" de Miss Dominique, cliquez sur ce lien.

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