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mardi 22 avril 2008 0:00

Sheryfa Luna en interview

Sheryfa Luna venait de débuter sa première tournée à travers l’hexagone avec notamment en projet un passage à La Cigale de Paris le 21 avril dernier. Seulement voilà, une crise d’anémie sur scène est venue tout bouleverser... la chanteuse, à présent au repos forcé, a été contrainte d’annuler ses concerts. Coup dur pour celle qui a sereinement répondu à toutes nos questions. Rencontre.
Charts in France : Bonjour Sheryfa. Quel regard portes-tu avec le recul sur l’aventure "Popstars" (Nikolas Lenoir, rédacteur) ?
Sheryfa Luna : Je suis contente de l’avoir faite car c’est elle qui me permet d’être là aujourd’hui. La seule différence avec d’autres artistes est que les gens nous ont suivi pendant trois semaines, donc ils se sont aussi attachés à notre personnalité. J’ai appris énormément de choses dans cette émission et j’ai fait des rencontres très fortes. Je suis vraiment contente d’y avoir participé et j’en garde un excellent souvenir d’ailleurs.

Si un jour ton fils, avec plusieurs années de plus, veut faire ce genre d’émissions, que lui conseilleras-tu ?
Je verrais cela avec plaisir tout simplement. Je l’ai fait et je suis contente de l’avoir fait, donc je ne vois pas pourquoi j’irai contre cette envie. Après, tout dépend de la façon dont il envisage ce métier. En ce qui me concerne, c’est ma passion, je voulais vraiment vivre de ça. Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c’est de chanter, de monter sur scène, de partager ma musique avec le public. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai voulu vivre à fond ma passion. Ensuite, tout dépendra de sa vision des choses. Il pourrait en effet se tromper en se disant qu’il veut être une star. Dans ce cas, cela me plairait moins car franchement, faire ce genre d’émission pour vouloir être une star et avoir envie que les gens vous regardent, ce n’est vraiment pas la bonne attitude. Il faut que la musique soit une passion.

Selon toi, comment aurais-tu réussi dans le milieu de la musique sans passer par cette émission ?
Je ne pense pas que j’aurais réussi tout de suite et je ne sais même pas franchement si j’aurais réussi un jour... J’avais par exemple de bonnes relations avec Calbo d’Ärsenic et pendant deux ans, on devait travailler sur un album mais cela ne s’est finalement pas fait. Je me disais donc que cela allait vraiment prendre du temps. Il y a des artistes qui attendent cinq, dix ans pour pouvoir lancer une carrière. On constate aujourd’hui que de plus en plus d’artistes passent par des castings, des émissions. Il y a une telle crise que les maisons de disques ont peur de signer un artiste qui arrive tout simplement avec ses maquettes. Avec cette crise du disque qui est très forte, c’est vraiment difficile.

Tu as parlé de ton travail avec Calbo d’Ärsenic. Quelle était cette collaboration ?
J’allais avoir seize ans et je faisais du dance-hall et du hip-hop. Un jour, j’apprends que Noyau Dur allait venir faire un concert à Évreux. Noyau Dur est en fait les Neg’Marrons, Pit Baccardi et Arsenic. Il y avait besoin de groupes pour assurer les premières parties de Noyau Dur et mon groupe de danse avait été sollicité. L’après-midi, l’organisateur m’annonce qu’il a un imprévu et qu’il ne peut pas être là pour accueillir les artistes. Il m’a donc expliqué comment faire à sa place, et du coup, j’ai rencontré Calbo. Dans tout le groupe, c’est celui qui m’a le plus impressionné. Je suis quelqu’un qui aime se lancer des défis en voulant convaincre ceux qui m’impressionnent justement.
« Toi, tu seras une star ! »
J’ai eu le même comportement avec Benjamin Chulvanij pendant "Popstars". Je faisais tout pour le convaincre car ce n’était vraiment pas gagné et c’était ça le challenge aussi. J’ai donc été voir Calbo à l’époque, en lui disant qu’il m’impressionnait et que je savais danser et chanter. Je lui ai dit que je voulais lui montrer ce dont j’étais capable de faire. Il a alors halluciné et a été interpellé par le culot que j’avais. Je lui ai chanté une chanson et le soir, il m’a vu danser sur scène. Je me souviendrai toute ma vie du moment où on m’a dit qu’il m’appelait. J’ai été le voir et il m’a dit en me regardant : « Toi, tu seras une star ». Il en était convaincu et nous avons ensuite travaillé ensemble sur quelques maquettes. Même si Calbo n’a pas eu la chance de faire mon album, il m’a beaucoup appris. Il m’a permis de faire des rencontres, de voir ce qui était difficile, de me rendre compte qu’il faut énormément de travail aussi. Cela m’a aussi décidé à faire ce métier. Mais je savais quand même ce qui m’attendait.

Dans ta famille, il y a pas mal de musiciens également. Comment vivent-ils ton succès ?
J’ai en effet six frères dont cinq qui sont chanteurs, rappeurs. Ma famille vit très bien ce qui m’arrive. Quand je vais à la maison, rien ne change. C’est aussi pour cela que j’aime aller chez eux, car l’attitude de mes parents et de mes frères notamment, est la même. C’est un peu comme si chez eux, j’oubliais Sheryfa Luna et que je suis tout simplement Chérifa Babouche entourée de ses proches. Ça me fait du bien de sortir du contexte du métier parfois et de garder les mêmes repères. J’avais peur que certaines choses changent mais rien n’a changé. J’ai les mêmes délires avec mes frères, la même complicité avec ma mère, la même relation avec mon père. C’est très important pour mon équilibre. De toutes façons si j’étais montée sur mes grands chevaux, j’aurais très vite été remise à ma place. Chez mes parents, si je dois faire la vaisselle, et je la fais ! (rires) Avant, j’étais comme ça donc ça ne sert à rien de s’enflammer.

Un album, un bébé, une tournée en moins d’un an : comment as-tu trouvé tes repères dans cette nouvelle vie, tu le chantes d’ailleurs sur "Garder cette vie" dans ton album…
C’est difficile mais en même temps, c’est magnifique (sourire). En plus, il y a beaucoup de personnes qui m’aident à créer mes repères. Ils ne sont peut-être pas encore tous établis car ce n’est pas forcément évident non plus... Il me faut être en même temps une artiste, une mère, une femme et je suis en pleine recherche justement de mes repères, mais je suis vraiment bien entourée. Je ne m’inquiète pas, cela se fait doucement.

Comment t’es-tu sentie au début de cette tournée, avant que tu n’aies un malaise sur scène suite à une crise d’anémie ?
À la première date, j’étais très stressée. Je n’avais jamais vraiment fait de concerts. J’ai déjà fait quelques chansons sur scène, mais ce n’est pas la même chose qu’un concert entier. Je me posais justement des questions sur mon rapport à la scène. Je trouve que j’ai fait des erreurs à ce premier concert par exemple.
« Je me sentais très fatiguée... »
Quand on n’a pas de recul, on ne voit que les erreurs et on bute dessus en fait. Mais quand on voit le public heureux, content du concert, on relativise les choses et on redevient très optimiste pour la suite. J’y suis allée relax et le fait d’être entourée par une équipe qui est aussi très cool et compréhensive, ça me permet aussi de me détendre. Par contre, je reste toujours aussi stressée avant d’entrer en scène mais c’est ça aussi l’adrénaline. Et puis est arrivée cette crise d’anémie, due à la fatigue, car même si l’enthousiasme était le même, je me sentais très fatiguée à cause de l’énergie déployée sur scène en plus de la promo, des télés, de mon bébé, de ma vie privée... et tout cumuler m’aura été fatal.

Comment t’étais-tu préparée à cette série de concerts ?
J’ai eu deux semaines de répétition mais c’était vraiment très intensif de 11h à 21h non stop. Nous avons construit le concert en équipe avec le DJ, la choriste, les danseurs. Chacun donnait ses idées et on montait le concert. Cela s’est fait très naturellement et c’était vraiment beaucoup de bonheur cette préparation de la tournée. Même si je n’ai pas eu suffisamment de repos, c’est sûr…

Est-ce que la vie d’artiste correspond à ce que tu attendais ?
Oui, c’est juste plus dur que je ne le pensais. J’avais bien conscience que c’était difficile mais à ce point là, je n’imaginais pas. C’est vrai qu’il y a des moments où je me dis que je ne vais pas y arriver et après, je me dis que si, que je vais réussir. J’ai réussi à faire tout ça en un an donc ça me rassure, même s’il faut maintenant que je me ménage aussi. Ce serait bête de s’arrêter devant un obstacle, il y en a eu déjà beaucoup avant et j’ai quand même réussi à les dépasser donc je me dis que je vais forger mon caractère et j’y vais à fond.

En parlant de difficultés, il y a eu récemment un Buzz sur Internet concernant un clash entre Cauet et toi. Peux-tu nous en parler un peu et nous dire ce qui s’est réellement passé ?
Ce n’est pas vraiment une épreuve qui me perturbe, si on considère cela comme une difficulté. Franchement, c’est rien du tout. J’ai eu un souci de taxi avant d’aller chez Cauet donc je suis malheureusement arrivée en retard. Je devais ensuite être sur Skyblog pour une spéciale Léa Castel. Cauet a été vexé et il a eu une réaction spontanée, mais il est comme ça Cauet. Il est très blagueur, très vanneur et il a été vexé que je parte aussi rapidement. C’est vraiment quelqu’un que j’apprécie et que j’estime beaucoup. À la rigueur, ça me flatte presque car je me dis que pour qu’il s’énerve ainsi, ça veut dire que ça le touche que je parte comme ça et qu’il ne s’en fout pas.

Parlons de ton premier album. Comment se sont passées les collaborations avec Singuila, Kery James et Laure Milan, qui te rejoint d’ailleurs sur scène pour le titre "Larmes" ?
Ça s’est très bien passé. J’ai eu d’excellents rapports avec tout le monde. Ils ont compris mon univers, ce que j’avais envie de faire. Mon album est très divers et cela correspond vraiment à ce que je voulais. J’ai en effet beaucoup d’influences musicales. Je ne suis pas que R’n’b, je suis aussi pop, variété, rap... J’ai essayé de tout regrouper et cela a donné mon album. C’est aussi pour cela qu’il y a Laure Milan qui est plus variété soul, Singuila qui est plus R’n’b, Kéry James qui est rap...

Avec déjà deux numéros 1 au Top Singles, "Quelque part" et "Il avait les mots", comment expliques-tu le succès de tes chansons ?
Déjà, il y a une mélodie qui reste en tête et un refrain très accrocheur. Ce sont des paroles concrètes. J’ai eu la chance d’avoir des auteurs et des compositeurs de talent. Les gens se retrouvent dans ces histoires. "Quelque part" évoque le besoin de respirer, de sortir de tout ces problèmes, de vouloir partir ailleurs… Cela arrive à tout le monde à certains moments de la vie où on a envie de souffler, de prendre du recul. Pour "Il avait les mots", je pense que je ne suis pas la seule à être avec un gars plus âgé que moi. Il est vrai qu’on a dramatisé l’histoire, c’est très scénarisé, mais les gens ont aimé. Le public a aussi aimé le clip qui est une fiction à lui tout seul, tourné au Canada par –25° ! (rires). C’est un drame où je m’infiltre dans la maison, je suis enceinte… Les gens ont accroché à ces univers.

En parlant du clip "Il avait les mots", il y aussi des parodies de ce clip sur le Net. Est-ce que tu les as vues ?
En fait, je crois voir à quelle parodie tu fais référence et ils ont aussi repris à leur manière d’autres clips. C’est bien fait, ce n’est pas déplacé et c’est vraiment drôle. Franchement, j’ai adoré. Je me dis aussi que s’ils font la parodie, c’est déjà qu’ils ont écouté la chanson (sourire).

Sur ton album, on trouve un texte qui s’appelle "Au revoir" et qui raconte l’histoire d’une jeune fille annonçant à sa mère qu’elle est gravement malade. À 19 ans et alors que tu étais enceinte, ce n’était pas trop difficile d’enregistrer un texte aussi lourd ?
C’est vrai que j’étais enceinte mais je ne le savais pas encore quand j’ai enregistré l’album. Cette chanson est en fait une chanson très personnelle.
« Cela fut un gros drame dans ma vie. »
J’ai un neveu qui est décédé d’une rupture d’anévrisme. Je n’avais que deux ans d’écart avec le fils de ma sœur. Nous étions très liés et cela fut un gros drame dans ma vie. Cela m’a tristement fait grandir d’un coup. C’était un drame familial de voir ma sœur dans l’état d’une mère qui perd son enfant. J’avais treize ans et ce fut très difficile. J’avais besoin d’en parler. Ce texte a été comme une thérapie. Cette chanson est l’histoire d’une petite fille mais en fait, cette petite fille représente mon neveu qui adresse un message à ma sœur. Ma sœur se demande toujours ce qu’il peut penser, ce qu’il aimerait lui dire. J’ai voulu tenter de trouver un moyen d’interpréter ce qu’il aurait pu lui dire. C’est vraiment un texte qui me touche énormément.

Tu sors un nouveau single "D’ici et d’ailleurs", remixé. Que peux-tu nous dire sur ce nouvel extrait avec également un thème bien marqué ?
Je suis franco-algérienne et je voulais parler du métissage car j’en suis très fière. Je voulais parler de mes origines, de mes racines et aussi du fait que je n’étais jamais allée là-bas. Comme je le dis dans la chanson, je connais ma province, mon quartier par cœur, mais je suis aussi à la recherche de ce bled après la mer. C’est vraiment une recherche que j’avais et j’ai eu la chance de faire le clip en Algérie, et donc mes premiers pas là-bas... C’était un moment vraiment extraordinaire.

Tu as aussi travaillé sur un duo avec Mathieu Edward, finaliste de "Star Academy" saison 7. Comment as-tu eu l’idée de cette collaboration ?
J’avais repéré Mathieu dans "Star Academy". J’étais d’ailleurs au téléphone avec une copine le soir de la première et elle m’a montré Mathieu. Beau garçon déjà, et avec mes amies, on parlait surtout de ça au départ (rires). Quand j’ai regardé avec un peu plus d’attention la "Star Ac’" pendant ma grossesse, j’ai bloqué sur sa voix. J’ai trouvé qu’il était très R’n’b, très soul. J’en ai parlé à mon manager Benjamin et il m’a dit qu’on verrait par la suite... Lorsque la "Star Ac’" a été terminée, Benjamin m’a appelé pour me dire que Mathieu aimerait chanter avec moi pour un featuring à paraître sur son album ! J’ai accepté avec plaisir évidemment, et lors de l’enregistrement de l’album, ils ont décidé que "Comme avant" serait le premier extrait de son opus. Mathieu est quelqu’un de très gentil et de vraiment génial. On a les mêmes délires. Il a énormément de talent et je crois que les gens vont être très étonnés de ce qu’il va faire. Son talent est au moins quatre fois plus grand que ce qu’il a montré à la "Star Ac’". Il chante juste, magnifiquement bien.

Quel regard portes-tu sur le milieu R’n’b, et sur la concurrence qu’il peut y avoir entre vous, les artistes ?
Le problème est que du moment où une chanteuse jeune met un jean, un petit haut et des baskets, on va dire que c’est une chanteuse R’n’b, même si ce qu’elle fait n’est pas du tout du R’n’b.
« Vitaa est une diva, ce n’est pas une chanteuse de R’n’b. »
Par exemple, pour moi Vitaa est une diva, ce n’est pas une chanteuse de R’n’b. Il y a certes des influences, mais pour moi c’est une diva dans le bon sens du terme. Il y a pleins d’artistes qui font de la variété, de la pop, de la pop urbaine mais pas du R’n’b. En ce qui me concerne, je fais de la pop urbaine, ce n’est donc pas du R’n’b. C’est de la pop mais avec des influences hip-hop, R’n’b, soul. Je ne suis pas dans le R’n’b pur et dur, et c’est aussi pour cela certainement que j’ai touché un public assez large. J’ai d’ailleurs été très étonnée des gens que j’ai retrouvés à la première date de ma tournée par exemple. Mon public est fait de jeunes de 20-25 ans, de femmes de 50 ans, d’enfants… Je suis très contente d’avoir un public aussi large.

Tu dois aussi être contente que ton album soit réédité dans les bacs le 28 avril prochain… Que va contenir cette nouvelle version ?
Il y aura tous les remixes qui ont été faits avec par exemple Léa Castel sur "Il avait les mots", Youssoufa sur "Quelque part". Il y aura aussi une chanson inédite qui a été enregistrée en studio mais qui n’est encore jamais sortie. Puis un nouveau poster avec beaucoup de photos.

As-tu commencé à réfléchir au deuxième album ?
Je fais plus que d’y réfléchir car je rentre en studio au mois d’août. Avec la tournée et la promo cet été, je n’ai pas forcément le temps donc dés que j’ai un moment, j’y travaille. Je suis toujours en recherche de ce que j’ai envie de faire. Je vais forcément parler de mon enfant. J’avais peur de me demander ce que j’allais raconter dans un deuxième album par rapport au premier dans lequel j’ai parlé de pas mal de choses personnelles. Avec l’année que je viens de passer, j’ai énormément de choses à dire, donc j’ai beaucoup d’idées. Je suis aussi à la recherche de l’équipe avec qui j’ai envie de travailler pour cet album.

Quel message aimerais-tu adresser à ton public et aux Internautes fidèles à Charts in France ?
Je les remercie de me soutenir. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à eux. J’ai vraiment conscience que si j’ai la chance d’être "Disque de platine", c’est grâce au public. Aujourd’hui, c’est très difficile d’être "Disque de platine"… ceux qui arrivent à en avoir sont de grandes stars comme Johnny Hallyday, Céline Dion par exemple, mais pour une artiste débutante comme moi, c’est formidable ! Ça en plus, le téléchargement a rendu cela encore plus difficile. J’étais très surprise et très heureuse. Tout cela est grâce au public et je lui en suis très reconnaissante. Que les gens viennent me voir en concert, je pense qu’ils vont adorer et que l’on va bien s’amuser. Vraiment un grand merci au public, je les embrasse.

Merci Sheryfa pour ta sincérité et ta gentillesse.
Merci beaucoup.

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Découvrez le clip de son dernier single, "D'ici et d'ailleurs" :
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