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Zaho en interview

Elle est une des révélations R'n'b du moment. Zaho, après avoir assuré de nombreux featurings, notamment auprès de Don Choa ou d'Idir, vient de publier son premier album, "Dima", accompagné de son premier extrait, déjà sur les ondes : "C'est chelou". Rencontre.
Bonjour Zaho, d'où es-tu originaire (Thierry Cadet, rédacteur) ?
Zaho : Mes parents sont originaires de l'Ouest oranais, et j'ai donc forcément un peu de ces origines moi aussi. Sinon, je suis née en Algérie, et j'ai grandi à Alger avant de déménager avec mon père et ma mère pour le Canada où j'ai passé la fin de mon adolescence. A Montréal, le Bac en poche, je me suis inscrite à l'Université pour réaliser des études en informatique. Tu vois, bien loin de la musique ! (sourire)

Mais alors, quand as-tu commencé à t'y intéresser ?
Très tôt ! Mais il était difficile pour moi d'envisager immédiatement une éventuelle carrière musicale ! J'ai préféré assurer mes arrières avec de solides bases culturelles. Sinon, j'ai toujours chanté. Déjà dans mon quartier populaire d'Alger, j'étais la seule fille du quartier à jouer au foot avec les mecs, mais aussi la seule à jouer de la guitare dès l'âge de dix ans... J'écoutais la musique d'Idir, de Tracy Chapman, d'MC Solaar, NTM, IAM, Missy Elliott, Francis Cabrel... Il faut dire aussi que mon père est un mélomane averti, je tiens probablement tout ça de lui.

J'imagine que le fait de s'installer à Montréal, dans le froid, après la chaleur d'une ville comme Alger ne doit pas être aisé...

Ce fût un vrai choc tu veux dire ! (rires) Aussi bien climatique que culturel d'ailleurs... C'est la première fois que je voyais de la neige de ma vie ! Et puis les mentalités y sont aussi très différentes, c'est complètement une autre culture. Très capitaliste d'ailleurs, c'est chacun pour soi ! Malheureusement...

Comment étais-tu perçue dans ton quartier avec toutes ses passions telles que le football ou la musique ?

J'étais perçue comme Zaho, la meuf qui chante et qui joue au foot, très simplement ! (rires) Mais il est vrai que j'étais aussi perçue comme le mouton noir du quartier parce que j'avais une ouverture occidentale très large et que forcément c'était différent que pour tout les autres enfants de mon âge qui grandissaient quand même essentiellement avec la culture orientale. Mes parents m'ont toujours ouvert aux deux. Et puis j'ai de la chance parce que je suis quelqu'un de très sociable, alors ça ne m'a jamais posé de problème, je participais souvent à des soirées entre amis, j'étais très entourée.

Après ton départ pour Montréal, as-tu gardé contact avec tes amis d'Alger ?
Par Internet oui. Et aujourd'hui je sais que dans mon quartier d'origine, d'autres font de la musique, que c'est moins tabou qu'auparavant, et que je suis quelque part un exemple pour les plus jeunes. Ils voient mes clips à la télé, ils se souviennent que j'étais dans leur quartier moi aussi, et ça les fait rêver. Ils se disent que c'est possible. Mon rêve serait d'ailleurs d'aller chanter là-bas, ce serait très émouvant pour moi.

Comment s'est passée la rencontre avec tes producteurs au Canada ?
J'ai rencontré Phil Greiss et sa production à Montréal, simplement au hasard des rencontres et des expériences. Et sans vouloir être arrogante, j'ai dit non à beaucoup de propositions car je ne voulais pas être sous les projecteurs à n’importe quel prix. Phil est quelqu'un de très éclectique, il m'a proposé de nombreux instrumentaux de morceaux, tels que des titres parfois très Coldplay, avec un simple piano, ou des titres qui bougent beaucoup plus. Parfois il m'était difficile de "poser" dessus, mais finalement avec de la persévérance, on arrive à tout.

Comment définirais-tu ta musique ?
Comme de la pop urbaine. Que ce soit en guitare/voix ou dans des versions plus hip-hop, il fallait que les mots sonnent, simplement. Une bonne chanson ne doit pas se tenir aux arrangements. Je voulais aussi des thèmes d'exil, profonds, il fallait que les textes me fassent vibrer, qu'ils représentent toutes les facettes de ma personnalité, je suis énervée et sensible à la fois...

Quel est ton morceau préféré sur le disque ? Pourquoi avoir choisi "C'est chelou" pour te présenter au public en solo ?
J'assume chaque titre de l'album. Je ne fais aucune différence entre untel ou untel. Quand je suis dans un état mélancolique, je préfère "Je te promets", le matin quand je veux que ça bouge, ma préférence va à "C'est chelou" ou "F.T.T (Femme Tout Terrain)... J'ai, cela dit, un petit faible pour "Kif'n'dir" parce que ce titre ma rappelle de très nombreux souvenirs qui y sont donc associés.

Ton premier single, "C'est chelou", est-ce du vécu ?

Oui ! (rires) Mais pas seulement par rapport à ma propre expérience, il est aussi un mélange d'histoires universelles ou de ce qui est arrivé à mes amies. Je vois ce texte comme une émotion figée dans le temps ; comme un peintre, j'essaie de fixer le temps à l'instant T. Et "C'est chelou" raconte donc du vécu, mais ce n'est pas mon quotidien... (sourire)

Tu ne revendiques donc pas plus que ça ce côté féministe... "C'est chelou" n'est pas la petite sœur du "Garçon" de Koxie ?
Non, "C'est chelou" n'a rien de féministe d'ailleurs. Le texte remet juste le type à sa place, et conseille à l'autre nana de rester tranquille. Maintenant, concernant Koxie, je ne me sens pas proche de son univers. Mais si elle assume ce qu'elle chante tant mieux cela dit.

Qui admires-tu dans le milieu du hip-hop ?

Booba, Diam's, Don Choa avec qui j'ai réalisé un duo sur le single "Lune de miel"... Et puis j'avoue que, même si ce n'est pas du hip-hop, je suis fan de Fatal Bazooka, Michael Youn est très fort dans ses parodies (sourire)...

Et Timbaland ? Qu'est-ce que c'est que cette adaptation française de son titre "Give It To Me" que tu as faite et qui circule sur le Net ?

Oh mais je vois que tu es au courant de tout ! (rires) C'est un délire, une manière de me présenter sur une chanson que j'adore, voilà tout.

Pourrait-elle paraître en single ?
Non non.

Pourra-t-on aller t'applaudir sur scène prochainement ?

Oui, je serai sur la scène de La Cigale le 13 juin prochain. J'ai hâte ! Je sais qu'on se lance dans le vide car mon album vient à peine de sortir, mais on y travaille dur et j'aime relever des challenges. Ce sera l'ultime récompense, le résultat des retours du disque, de l'accueil du public, et c'est très important pour moi. Pouvoir aller à la rencontre de ceux qui auront aimé mon album.

Justement, pour finir, es-tu satisfaite de l'accueil de "Dima" pour le moment ?

Oui. C'est un très bon début. "Dima" a réalisé la seconde meilleure entrée au Top des ventes la semaine de sa sortie (ndlr : entré 20ème au Top, il est cette semaine à la 36ème place). Je suis très heureuse pour le moment, et je remercie le public qui l'a plébiscité.

Bonne chance en tout cas, "C'est chelou" a tout d'un tube...
Merci ! Mais je précise qu'il n'a pas écrit dans ce sens... ce morceau a une intention claire, et elle est autre que de ne faire qu'un tube. Les gens ne sont pas dupes, ils te suivent ou pas par rapport à ta sincérité. On n'écrit pas un tube, ça me dérange qu'un morceau ne soit réduit qu'à ca.

Tu as la tête sur les épaules en tout cas, merci à toi...
(sourire) Je te remercie, ce fût très agréable. Merci à tous les Internautes de Charts in France.

Pour écouter et/ou télécharger le premier album de Zaho, "Dima", cliquez sur ce lien.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Découvrez le clip du premier single de Zaho, "C'est chelou" :
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Découvrez l'adaptation française de Zaho du tube de Timbaland, "Give It To Me" :
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Redécouvrez le clip du single avec Don Choa, "Lune de miel" :
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