Céphaz (Eurovision France) en interview : "Tout est possible, même quand on part de rien"

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Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Ta chanson "On a mangé le soleil" a-t-elle été spécialement écrite pour l'Eurovision ?
Non, pas du tout. Elle a été écrite il y a quatre ans déjà. J'étais en train de faire mon album avec mon réalisateur, et il m'a fait écouter une maquette de ce titre, "On a mangé le soleil". J'ai tout de suite eu un coup de coeur, je voulais l'enregistrer immédiatement ! J'ai senti son potentiel tout de suite, au bout de dix secondes.

Comment tu es arrivé sur "Eurovision France" ?
Je n'étais même pas au courant de cette sélection pour l'Eurovision. C'est mon équipe qui a envoyé le titre pour tenter. Ils m'ont fait la surprise quelques semaines après, j'étais choqué. Je ne connaissais pas trop l'Eurovision. J'ai vraiment connu à partir de Bilal Hassani. A partir de là, je me suis renseigné, j'ai commencé à regarder un peu... Et c'est dingue ! Je ne connaissais pas l'ampleur de l'Eurovision. Quand j'ai découvert, je me suis rendu compte que c'était énorme. Donc là je m'entraîne, je chauffe ma voix, je chante. Je fais des exercices ! (Rires)

Tu as dit oui tout de suite ?
Je n'ai pas du tout réfléchi. Etant donné les circonstances, j'ai dit oui tout de suite. N'importe quel artiste aimerait avoir cette chance-là de partager sa musique, non seulement avec la France mais aussi l'Europe entière. J'ai foncé ! Je suis né en Afrique donc c'est une grande fierté de pouvoir me dire que je suis pas loin de représenter la France, le pays qui m'a adopté. Et je serais content de renvoyer une image positive de l'Afrique, de dire que tout est possible. Même quand on part de rien !

Regardez le clip "On a mangé le soleil" de Céphaz :



C'était important pour toi que la chanson soit intégralement en français ?
C'est super important. Au début, j'hésitais à chanter en français parce que j'avais peur de mon accent. A un moment donné, je me suis dit qu'il fallait que je me lance, que j'essaie au moins. J'ai enregistré le titre "Depuis toi", tout le monde a adoré donc j'ai enchaîné ! (Rires)

Justement, que les radios et le public te connaissent déjà grâce au joli succès de "Depuis toi", ça peut t'aider dans "Eurovision France" ?
Oui, je pense que ça peut m'aider. C'est très difficile d'identifier de jeunes artistes en ce moment donc bien sûr que c'est un grand plus.

Quelle est la force de ta chanson ?
C'est une chanson assez profonde qui porte un message assez commun : la surconsommation. Je voulais partager ce message au plus grand nombre, en France mais aussi je l'espère en Europe. Je pense que ce sera important de traduire la chanson en anglais en parallèle pour partager au mieux le message avec le public international avant le concours, si jamais... J'ai déjà commencé un peu, et ça va, ça sonne bien. (Sourire)



Tu as déjà enregistré un duo avec Amir sur son dernier album. Il sera d'ailleurs président du jury de l'émission. Il t'a donné des conseils ?
Oui, en studio, il m'a donné beaucoup de conseils. Il m'a dit : "Reste toi-même, fais ce que tu sais faire, je crois en toi, tu as un truc. Donc fonce !". Mais il ne m'a pas encore parlé de son aventure Eurovision. J'ai appris après qu'il avait participé à l'Eurovision, c'est dingue ! (Rires)

Tu analyses un peu les autres candidats ? Comment abordes-tu la concurrence ?
Je peux me démarquer avec ma chanson, mais je ne vois pas ça comme une concurrence. Je le fais parce que j'adore ce que je fais, j'ai juste envie de partager avec tout le monde des émotions. Mais j'adore "Voilà" de Barbara Pravi ! C'est une chanson qui me rappelle Edith Piaf, il y a un petit air. Et elle a une vraie sensualité dans la voix. Je pense qu'elle a une chance. Mais on croise les doigts pour moi aussi ! (Rires)