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samedi 16 novembre 2013 15:29

Zaho : "J'ai commencé en enregistrant des pubs et des jingles"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
C'est l'heure du bilan pour Zaho, qui s'apprête à fêter le premier anniversaire de son dernier album "Contagieuse", certifié disque d'or et fraîchement réédité pour l'occasion. Défendu par les singles "Boloss" et "Tourner la page", "Contagieuse" se refait une beauté avec l'ajout de plusieurs feautrings enregistrés avec La Fouine et Tara McDonald, entre autres. Et qui dit bilan dit aussi nouveaux projets. Zaho se confie sur ce qui l'occupe actuellement et ses nouvelles envies.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard.

Une réédition, un an après la sortie de l'album "Contagieuse", c'est l'occasion de faire le bilan sur tout ce qui s'est passé durant ces derniers mois...
Un album, c'est toujours une grande aventure. Parce qu'on est à la fois angoissé et on a aussi très envie de partager tout le travail qui a été fait en amont. Dans mon cas, ce ne sont pas des chansons toutes prêtes que j'interprète seulement. C'est plutôt une recherche de thèmes et de textes. J'écris aussi mes mélodies, donc c'est beaucoup de travail. Sortir "Contagieuse", c'est comme si je n'avais rien fait auparavant. C'était tout recommencer à zéro. J'étais dans le rôle de celle qui doit défendre l'histoire de cet album. Je l'ai fait avec "Boloss". Il y a eu aussi "Tourner la page" et "Tout est pareil".

Et une tournée à rallonge...
Ça me fait du bien de pouvoir aussi déconnecter et de me sentir utile
Une tournée qui continue d'ailleurs. Je ne m'attendais pas à faire autant de concerts. Ça veut dire que les gens sont prêts à se déplacer. Il y a d'ailleurs beaucoup de personnes qui m'ont dit lors de ces concerts qu'elles venaient me voir mais qu'elles n'avaient pas acheté mon album, qu'elles l'avaient plutôt téléchargé. Ces personnes-là m'ont finalement dit qu'elles allaient l'acheter parce qu'elles avaient compris en venant me voir que c'était important. C'est une bonne dynamique ! Enfin, cette année, c'est aussi beaucoup de rencontres, et notamment de featurings.

Comme "Ma meilleure", qui apparaît sur cette réédition. C'est un beau succès, mais aussi une nouvelle collaboration avec La Fouine. Vous n'aviez pas peur de tomber dans la redite en travaillant encore une fois ensemble ?
La Fouine, c'est un ami que je connais depuis dix ans. C'est vrai que j'étais déjà sur son tout premier album. J'ai été aussi sur "La Fouine Vs Laouni". Ce morceau m'a particulièrement touchée. Au début, je n'étais pas spécialement partante. Il m'a appelée en me proposant de chanter dessus. J'ai commencé par lui répondre qu'il pourrait peut-être essayer de surprendre un peu avec de nouvelles collaborations, qu'il ne fallait pas toujours reprendre les mêmes thèmes... Mais il a su m'amadouer en me disant qu'il n'y avait que moi qui pouvais le faire. Car c'était trop personnel. Il fallait quelqu'un qui le connaisse bien et qui prenne le soin d'aborder le sujet en respectant sa personnalité. J'ai changé d'avis mais il fallait quand même que je m'y retrouve dans son histoire. Il fallait que je puisse aussi parler de ce même thème de manière plus générale, comme je le fais dans mes textes. De manière un peu plus imagée, avec de la poésie. Pour moi, on a toujours à un moment de sa vie un meilleur à nos côtés. Je l'ai abordé comme ça. La Fouine m'a rappelé en me précisant un petit détail... C'est Rodney Jerkins qui a produit le son (sourire) ! Un grand monsieur ! J'étais plus que ravie de travailler dessus.

Ton envie de partager ton travail avec le public est assouvie aujourd'hui ? Comment le public a-t-il perçu tes chansons ? Tu as été surprise par certaines interprétations ?
Ce qui m’a étonnée en jouant l'album sur scène, c'est qu'il y a des morceaux très personnels qui ont fait pleurer des personnes des premiers rangs pendant le show. Il y a des gens qui vivent ou revivent des choses. C'est un peu comme une thérapie finalement (sourire) ! Une thérapie de groupe ! Parce que ça me donne des frissons et ça me donne envie de pleurer moi aussi. On se sent d'un coup moins seul avec ses histoires. On se sent entouré de gens qui nous comprennent. J'arrive à faire voyager les gens, à les sortir de leur quotidien qui peut être lourd parfois. La vie n'est pas jolie tous les jours. Même pour moi ! Ça me fait du bien de pouvoir aussi déconnecter et de me sentir utile. De voir qu'autant de personnes puissent être touchées par des histoires sensiblement identiques, je pense que ça justifie le titre de mon album.

"Un verre de lait c'est bien, deux verres c'est mieux", c'était moi !
Tu parles sans doute de la chanson "Tourner la page". C'est un des titres francophones les plus diffusés à la radio cette année... !
C'est très important ce que tu dis. Tu parles de "titre français". Parce qu'on ne peut pas le classer. Ce n'est pas du R&B, même si on ressent quelque chose d'un peu soul ou urbain dans mon interprétation. Ça peut être aussi de la chanson française. C'est de la pop aussi. J'adore ce format aérien qui rassemble un peu toutes mes influences. J'écoute beaucoup de choses différentes, que ce soit du Lana Del Rey ou du Björk. Il y a aussi ce côté introspection. Ce ne sont pas des phrases anodines que j'ai posées les unes à la suite des autres. C'est la première fois que mon texte est autant mis en avant. Il y en a eu d'autres sur mon premier album. Mais là, on peut véritablement écouter les paroles. Il n'y a pas grand-chose qui habille ma voix. Moi-même j'avais du mal à l'écouter sur mon album pour être honnête. C'est un morceau électrochoc pour moi. Comme le public l'a choisi, j'ai dû l'appréhender moi aussi pour pouvoir l'interpréter sur scène. Le succès de ce titre, ça veut dire qu'il n'existe pas vraiment de format single.

Etre repris pour le générique de la série "Cut", c'est une consécration ? C'est la cerise sur le gâteau... ?
C'est même plus que ça ! C'est le feu d'artifice sur la Tour Eiffel (rire) ! Surtout que ça c'est fait naturellement. Je n'ai pas fait de forcing. L'un des producteurs m'a confié que sa femme écoutait beaucoup ce morceau-là. Pendant qu'il travaillait sur la série, il y avait cette chanson-là en fond. Ça faisait sens entre ce qu'il lisait et ce qu'il entendait en même temps. Il m'a dit que c'était un rendez-vous ou un hasard. Mais les hasards sont des rendez-vous (sourire). J'ai été aussi surprise parce que c'est un habillage assumé. Il faut que ça marche sur toutes les saisons. Il m'a dit : « C'est intemporel ! ».

C'est vrai que ce n'est pas un titre qu'on imaginait pour le générique d'une série. Tu serais prête à écrire spécifiquement un générique ou une bande originale ?
C'est vrai que si on m'avait proposé d'écrire un générique, j'aurais tout écrit sauf "Tourner la page" (sourire) ! J'ai déjà tenté des choses comme ça. En général, quand il y a des séries ou des films qui font un appel d'offres, je fonce. Parce que j'aime bien le challenge. Mais je n'ai pas été gardée. Il y a des paramètres plus business qui comptent, des questions de droits et de connaissances... Mais c'est vraiment quelque chose qui m'intéresse. Il faut savoir que j'ai commencé à gagner ma vie, quand j'étais étudiante, en enregistrant des jingles radio ou des publicités pour la télévision.

"Shooting Star", c'est la touche d'électro qu'il manquait sur mon album
Très peu d'artistes se vantent de ce genre de choses...
C'était pourtant joindre l'utile à l'agréable. J'aimais faire ça. Il y en a qui n'osent pas le dire. Mais moi je suis fière d'avoir fait des mini-chansons. Ça m'a arrivé pendant longtemps d'aller au cinéma avec mes potes et de m'entendre dire : « Un verre de lait c'est bien, deux verres c'est mieux » (rire)... Ça m'a enrichie parce qu'il ne fallait pas toujours tourner dans le même style musical. Des fois, le mot d'ordre c'était du rock, du rap ou du R&B. Ça m'a permis de m'ouvrir et d'apprendre à écrire vite. Parce qu'il fallait trouver des mélodies vite et que ça soit catchy.

Crédits photo : DR.
Sur la réédition de "Contagieuse", on retrouve d'autres featurings que "Ma meilleure", mais étonnamment pas celui enregistré avec Kery James, "La vie en rêve". Pourquoi ?
La raison est très simple. C'est qu'il aurait fallu un deuxième disque. C'est une réponse toute bête. Kery, c'est un pote. Je l'aime beaucoup. Je peux lui dire en face même s'il est très pudique. Contrairement à ce qu'on peut croire, c'est un vrai blagueur. C'est quelqu'un de très terre-à-terre. Il n'aime pas se faire remarquer... On s'est croisé à La Réunion pour nos tournées respectives...

... Et vous vous croiserez surement sur la scène de Bercy pour son concert le 21 novembre...
Sûrement !

La vraie surprise de cette réédition, c'est le featuring "Shooting Star" de Tara McDonald. Tu évolues dans un tout autre registre, plus électro. C'était un défi que tu souhaitais relever là-aussi ?
Il ne faut pas faire les choses pour montrer qu'on sait les faire. Je n'en ressens pas le besoin en tout cas. Le public sait maintenant que je sais évoluer sur différents terrains. On m'a entendue avec Sean Paul, Justin Nozuka... J'ai déjà fait beaucoup de choses ! C'était un vrai coup de cœur pour cette artiste et pour ce morceau. Je l'apprécie vraiment beaucoup. Ça m'a aussi permis de raconter des choses autres, et de ramener un genre de fraîcheur dans tout ça. C'est une rencontre magnifique que j'ai faite cette année. Tu parlais de bilan de ces derniers mois, ce featuring en est une partie parce qu'il est le témoignage de ma rencontre avec Tara McDonald. C'est une femme géniale. Un vrai rayon de soleil ! J'aime son état d'esprit. Pour elle, tout est possible. Rien n'est grave. Il y a toujours une solution. "Shooting Star", c'est frais ! C'est aussi la petite touche d'électro qu'il manquait sur mon album. Ce n'est peut-être pas si surprenant que ça finalement (sourire) !

Ton plus beau pari, c'est peut-être la reprise de la chanson "Encore un matin" pour "Génération Goldman 2". On n'a pas l'habitude de t'entendre chanter comme ça... C'était une évidence de participer à la deuxième compil' pour toi ?
J'avais fait le premier, donc je ne voyais pas pourquoi je n'aurais pas fait le second. Mais je n'ai pas fait de demande. J'ai attendu de voir si on allait ou pas me contacter. J'ai bien évidemment accepté mais c'est moi qui ai choisi la chanson, pour son texte. C'était tout à fait en phase avec ce que je vivais. Ça rejoint ma philosophie de vie. J'ai choisi ce titre pour me donner de la force à moi. Parce que j'en avais besoin. Ça ne mange pas de pain.

Ecoutez la reprise "Encore un matin" de Zaho pour "Génération Goldman 2" :



Très proche de Christophe Willem, tu n'as pas enregistré cette fois-ci de duo avec lui pour "Génération Goldman 2". En revanche, on vous retrouve encore une fois tous les deux sur un projet commun, "We Love Disney", qui sortira le mois prochain... Vous vous êtes tous les deux attaqués au "Roi Lion"... Pourquoi ce film ? C'est votre enfance ?
C'est vrai, mais on n'est pas en duo (sourire) ! Quand on m'a parlé du projet, j'étais sceptique. Comme ça, je me suis dit : « Faut voir ! Il faut que ce soit classe ». On ne va pas à se mettre à faire tout et n'importe quoi juste parce qu'on a grandi avec ça. J'ai voulu écouter les orchestrations. J'ai trouvé ça vraiment beau. Ça fait film ! Je me suis dit qu'il fallait absolument y être. Mais dans la liste de chansons proposées, celle que je voulais faire n'y était pas. J'ai demandé si je pouvais reprendre "L'histoire de la vie". C'est une chanson qui m'a touchée et qui me parle. Parce que je la chante à mes nièces avant qu'elles aillent dormir. Je suis marraine d'un petit garçon qui me demande aussi de lui chanter.

Christophe Willem et moi, c'est pour la vie !
Vous vous suivez de près avec Christophe Willem, qui lui reprend "L'amour brille sous les étoiles". C'est un ami avant d'être un collègue ?
C'est vrai, on se croise régulièrement. En public et en privé. Lui et moi, c'est pour la vie ! Nous avons des liens très forts d'amitié. C'est quelqu'un qui vient chez moi au Canada. Je dors aussi chez lui. On déconne de tout. On parle de tout. Et pas que de musique.

Tu participeras à son prochain album comme tu l'as fait pour le dernier, "Prismophonic" ?
Ah Ah ! Pour l'instant, il n'a pas fini. Il en est à 80%. Je n'ai pas écrit un seul mot dessus. Je n'ai pas eu le temps et il ne m'a pas demandé. Mais j'ai écouté. C'est top ! Il met plus en avant sa voix. On redécouvre l'artiste. Je n'ai pas le droit d'en dire plus (sourire).

Mais tu n'écartes pas l'idée de travailler sur les 20% restant ?
Pas du tout. C'est simplement que je n'ai pas eu le temps et que je n'avais pas envie de faire pour faire. Christophe, c'est quelqu'un pour qui j'ai envie de prendre le temps qu'il faut pour soigner mon écriture.

Crédits photo : DR.
Comment envisages-tu la suite ? D'autres collaborations en vue ? Un troisième album ?
Je n'arrête jamais. J'écris en parallèle pour d'autres projets. L'avenir ? Ce sont des teasers qui arriveront bientôt. Je n'en dis pas plus... Je travaille déjà sur des choses en amont, pour moi. Je ne me repose que quand je suis fière de moi. Je suis une angoissée. Je ne peux pas me reposer s'il reste des choses à faire. J'ai toujours peur de passer à côté d'une idée avant de mourir. La suite, je dois encore l'écrire. Je sais dans quelle direction je compte aller, mais rien n'est fait. Là, je fais partie des gens nommés aux NRJ Music Awards. Je n'exclus pas de me rendre à Cannes. Ça peut faire partie des projets à court terme.

Et rejoindre les Enfoirés, ça ne fait pas partie de tes projets ?
J'adorerais. Mais on ne m'a jamais proposé. Je pars du principe qu'il ne faut pas faire de forcing. Il faut que ce soit évident. En même temps, ils sont déjà beaucoup. J'imagine qu'ils ne peuvent pas inviter tout le monde. Quand on me le demandera, c'est que ce sera limpide. Quand ce moment arrivera, s'il arrive un jour, je sauterai de joie.
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