Zaho

Crédits photo : Montage Pure Charts
Après le succès de "Laissez-les kouma", son duo avec MHD, Zaho mise actuellement sur "Tant de choses", son nouveau single qui annonce l'arrivée de son quatrième album, attendu en février prochain. Mais ces derniers mois, la chanteuse a également occupé l'actualité musicale grâce à sa présence sur le nouvel album de Céline Dion, "Encore un soir". Lors d'une interview accordée pour Pure Charts, réalisée à Agadir à l'occasion de l'émission "La grande soirée des mille et une nuits", diffusée le 5 novembre sur W9, Zaho a accepté de revenir sur cette collaboration pas comme les autres.

Propos recueillis par Charles Decant.

Travailler avec Céline Dion, c'est quand même quelque chose d'incroyable !
Tout à fait ! (Rires)

Comment ça s'est passé ?
J'avais fait une chanson qui s'appelle "Ma faille", avec ma voix en tant que voix témoin. On le voit dans le documentaire, on entend Céline qui écoute la version originale. Mais je n'avais aucun contact, je ne savais pas où ça allait se retrouver. C'est une chanson qui me plaisait assez, et qui me touchait assez pour la garder sur mon album à moi. J'étais partie sur ça...

C'est donc une chanson pour toi qui a été sélectionnée...
Je n'écris pas pareil pour moi que pour les autres. J'essaie de m'adapter. Je suis au service des autres quand j'écris pour les autres. Il y a des choses que je vais vouloir faire moi et que la personne en face ne voudra pas forcément ou ça ne sortira pas de la même manière, de sa bouche, avec sa voix. Le but c'est de mettre en valeur l'artiste. Sauf que pour "Ma faille", autant je l'aurais gardée, autant je voyais Céline la sublimer. Une fois que j'ai soumise cette chanson-là son équipe française, ne sachant pas ce qui allait se passer, j'étais en tournée avec "Le Roi Arthur" et je reçois un coup de fil de Las Vegas. On me dit : « Ecoute, on est avec Céline ». Bon, déjà, pression ! (Rires) « Elle vient de l'écouter, et elle reçoit énormément de titres »". Elle avait la chair de poule, elle était très très touchée par cette chanson. « Et donc est-ce que tu peux en faire d'autres ? ».

Regardez le making-of de "Ma faille" :



Rien que ça !
Normal, tout va bien... (Rires) Je raccroche, je saute partout et je retourne ma loge ! On faisait la danse de la victoire avec la troupe, les potes danseurs ! Ils étaient très contents pour moi. Mais j'ai dit : « Attendez, c'est pas gagné les mecs, il faut que j'assure ! »". Donc c'est comme ça que je me suis retrouvée à être auteure, co-compositeur, et à réaliser ses voix à Las Vegas.

Tu as pu concilier la tournée avec le spectacle et ce projet ?
J'ai raté quelques représentations du "Roi Arthur" pour aller avec Céline à Las Vegas, et réaliser ces morceaux-là. Là, c'était juste magique. J'étais plus avec Céline Dion, la diva où il y a quand même un fossé, avec laquelle j'ai grandi avec "Pour que tu m'aimes encore". J'étais avec une meuf très très cool, accessible, rigolote, on se checkait, on rigolait. Surtout, j'étais très professionnelle avec elle car elle est extrêmement professionnelle. Au point où elle va vous dire : « N'hésite pas à me diriger, j'aime bien qu'on me dise : "J'adore quand tu fais ça, tu peux me refaire la vibe" ». Elle n'a aucun complexe, elle n'a pas d'ego. Pour elle, ce qui compte c'est de s'amuser. On s'est tous amusé en studio. On a parlé de notre quotidien, on s'est raconté deux trois blagues. Elle est comme ça dans les médias, et elle est pareil en vrai !

Ça t'a fait quoi de la donner cette chanson personnelle qui était pour toi à la base ?
En fait, je l'aurais plus adaptée, étant donné que je n'ai pas le même vécu qu'elle. Donc j'ai dû changer quelques mots pour ça corresponde à Céline. Mais ça m'a permis d'avoir un miroir, comment je l'ai ressenti et comment elle l'a portée différemment. C'est comme un créateur qui porte son vêtement mais qui dit : « Ok, c'est sympa mais c'est mieux sur un autre modèle ». Elle a emmené la chanson ailleurs. Elle a gardé certains trucs et j'essayais de défaire, c'est ça qui était super avec elle, elle sait ce qu'elle veut : « Non non c'est ça qui est original, qui est différent, je veux le faire de telle manière ». Donc on a respecté sa volonté !