Crédits photo : Capture d'écran YouTube
YANIS a fait sa mue. Depuis 2015, l'ancien chanteur connu sous le nom de Sliimy (le tube "Wake Up", c'était lui) se présente sous son vrai prénom pour embraser les dancefloors avec des titres électro-pop ensorcelants comme "Hypnotized", dont le clip voyait la comédienne Charlotte Le Bon entrer en transe lors d'une séance d'hypnose. Un retour en grâce gravé dans le marbre avec le superbe EP "L'heure bleue" (2016), qui a libéré YANIS de ses chaînes. « Jusqu'à mes 18 ans, les seuls endroits où je me sentais en sécurité étaient la musique, ma tête et ma chambre, où j'ai pu me construire et ça a été hyper important pour moi. Même si c'était fait avec beaucoup de solitude, ça m'a permis de grandir » explique-t-il aujourd'hui à Antidote Magazine, en revendiquant son statut d'artiste engagé : « On nous a souvent demandé d'être là mais de ne pas être trop : de ne pas être trop gay, trop noir, trop féministe. Il y a rarement un pas qui est fait en avant vers notre culture, on nous demande toujours de nous adapter et ça c'est mon problème ».

"Plus tu t'assumes, plus tu existes"

Deux ans après "Embrace", YANIS est revenu en avril pour lancer un beau message de tolérance à travers "You Boy", une collaboration avec le groupe Arigato Massaï. Qu'on se le dise, le chanteur ne veut plus faire de concession, dans la vie comme dans sa musique. « Avant on prenait beaucoup la parole pour se faire valider. Aujourd'hui on s'affirme, on est ce qu'on est et on ne changera pas. Plus tu t'assumes, plus tu existes, plus tu es visible, plus tu as un impact (...) Aujourd'hui je ne m'excuse plus, je parle de ma sexualité, je parle de mes origines. Il faut avoir ce rôle d'éduquer les gens, on a une part hyper importante à jouer » estime YANIS, fier de voir apparaître « une famille d'artistes qui se construit » et d'y appartenir.

Avec son nouveau single "Grace", disponible sur les plateformes, YANIS choisit de rendre hommage à tout un mouvement de la culture LGBTQ+ : le voguing. Issu de la contre-culture gay et trans des clubs new-yorkais des années 70, ce style de danse a été popularisé à grande échelle en 1990 avec la sortie du documentaire "Paris Is Burning" et du tube "Vogue" de Madonna, dont le clip iconique fait désormais partie de la légende. Le morceau, aussi incandescent que fiévreux, s'accompagne d'une vidéo tournée durant le confinement en soutien à la scène queer, durement impactée par la fermeture des discothèques en ces temps de crise sanitaire mondiale. YANIS réunit pour l'occasion sept drag queens (La Big Bertha, Jean-Biche, Alice Psycho, Aaliyah Xpress, Trï¢kï, Vesper Quinn et Nomai LA LADY AH) pour autant de performances filmées à la maison, mixées sur un montage frénétique qui suit les rythmes ascensionnels du titre. Un spectacle aussi élégant que féroce ! Sur YouTube, le chanteur a par ailleurs repartagé le lien d'une cagnotte solidaire lancée pour épauler les artistes drag durant la crise.

Découvrez "Grace", le nouveau clip de YANIS :