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Si Mans Zelmerlöw, représentant de la Suède, a remporté l'Eurovision 2015 avec sa chanson "Heroes", Tooji n'a pas eu cette chance. En 2012, à Baku, en Azerbaïdjan, l'artiste s'est tristement classé dernier du concours avec sa chanson "Stay" qui n'a récolté que sept points. Pour autant, son titre a connu un beau succès en Suède où il a atteint la deuxième place des charts, permettant à Tooji de publier d'autres singles comme "Rebels" ou "Money", sans parvenir à faire aussi bien.

Mais le chanteur est de nouveau sous les projecteurs depuis qu'il vient d'assumer publiquement son homosexualité, à travers le clip de son nouveau single "The Father Project". Une décision lourde de conséquences pour Touraj Keshtkar, sa véritable identité, lui qui est né en Iran, pays où l'homosexualité est répressible de la peine de mort.

"Il est temps de mettre les droits humains au dessus des religions"

Pourtant, Tooji n'a pas froid aux yeux et ose choquer avec son clip "The Father Project". En effet, il se rend dans une église en pleine messe afin de récupérer son petit-ami... le prêtre ! Ils s'embrassent avant de faire l'amour copieusement sur l'autel devant des fidèles ébahis et étonnés. La vidéo sulfureuse se finit par le signe "égal" et une deuxième vidéo de Tooji a également été publiée dans la foulée.

Découvrez le clip "The Father Project" de Tooji :

Interdit de séjour en Iran

Face caméra, il s'engage en faveur des droits LGBT en Norvège. « Il est temps de mettre les droits humains au dessus des religions. J'ai toujours pensé qu'aimer celui que j'aime ne regardait que moi, mais le fait de savoir que beaucoup de jeunes vivent avec le poids de l'ignorance de la société sur les épaules me conduit à me poser en modèle et à faire entendre ma voix » a expliqué Tooji, interdit de séjour en Iran depuis sa participation à l'Eurovision.

Lors du concours Eurovision en Azerbaïdjan en 2012, Loreen, la gagnante avec "Euphoria", avait préalablement rencontré des militants des droits de l'homme afin de prendre position pour les droits LGBT. « Je ne pouvais pas directement critiquer l'Azerbaïdjan durant mon séjour dans ce pays, mais en critiquant l'Iran, je pensais critiquer l'Azerbaïdjan en retour. Et je savais que j'allais être interdit de séjour, je le savais » a confié Tooji au magazine gay australien Star Observer, lui qui avait préféré porter un bracelet vert en signe de soutien aux communautés LGBTI.

« Ma famille a tout quitté pour me donner la chance d'être celui que je suis aujourd'hui, pour me laisser la chance de pouvoir prendre position dans la presse internationale, de témoigner, et peut-être de contribuer un petit peu à sensibiliser l'opinion sur ce qui se passe en Iran, où des étudiants sont tués pour le simple fait de danser » a-t-il dénoncé.

Regardez la déclaration de Tooji :