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lundi 15 juillet 2013 16:17
Thom Yorke s'insurge contre Spotify et retire ses titres
Pour Thom Yorke, la coupe est pleine : le leader de Radiohead dénonce la faible rémunération des nouveaux artistes sur Spotify et les autres plates-formes de streaming musical. Et pour acter ses paroles, le Britannique a décidé de retirer tous ses projets solo des catalogues, dont le premier opus de son groupe Atom for Peace !
Crédits photo : Abaca
Thom Yorke a-t-il jeté un pavé dans la mare ? Depuis plusieurs années, le streaming musical a bouleversé le visage de l'industrie en proposant des offres d'écoute illimitée 100% légales. Moyennant une dizaine d'euros par mois, le consommateur peut ainsi accéder à des catalogues riches de millions de morceaux, disponibles d'un simple clic et sans limite d'écoute sur tous les supports numériques et mobiles. Propulsé comme porte-étendard de la lutte contre le piratage, ce service connaît un spectaculaire essor dans le monde entier : le nombre d'abonnés payants à des services musicaux numériques a progressé de 44% en 2012 avec 20 millions dutilisateurs, selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI). Si l'impact sur la consommation de la musique est globalement bénéfique, la plus grande incertitude demeure sur la rémunération réelle des artistes présents sur ces plates-formes. Et aujourd'hui, certaines voix comme celle de Thom Yorke n'hésitent pas à se faire entendre pour dénoncer un faible soutien à la créativité. « Les nouveaux artistes sont payés une misère » s'est insurgé le musicien britannique sur les réseaux sociaux, en publiant une série de déclarations.
Le leader de Radiohead a clairement fait comprendre sa position vis-à-vis de ce modèle économique en supprimant purement et simplement son catalogue de certains services ! Son album solo "The Eraser", le premier album du groupe Ultraista et "AMOK" d'Atom For Peace sont ainsi passés à la trappe sur Spotify et ses concurrents. Rassurez-vous, la discographie de Radiohead, elle, n'a pas disparu. L'initiative de Thom Yorke est soutenue et partagée par son ami Nigel Godrich, producteur et membre d'Atom for Peace. « L'équation ne fonctionne pas » a-t-il expliqué dans un tweet, précisant sa pensée : « Le streaming ne marche que si un artiste possède déjà un catalogue. Mais ce n'est pas un bon moyen de soutenir les nouveaux artistes. Spotify et les autres doivent le comprendre et changer leur modèle ». 4 centimes tous les 1000 clicsSelon les chiffres de l'industrie, un clic rapporte en moyenne moins de 0,004 centimes en droits d'auteur. Ce qui signifie qu'un titre écouté un million de fois ne rapporte que 4.000 euros à son propriétaire - des chiffres très loin d'être approchés par des jeunes pousses. Un modèle peu rentable, que Nigel Godrich estime « mauvais pour la musique ». Pour appuyer son argumentation, le producteur prend l'exemple de Pink Floyd, dont la discographie a récemment été ajoutée au catalogue Spotify. « Enregistrer de nouvelles musiques nécessite un certain coût. Certains albums sont réalisés sur un ordinateur portable dans une chambre, d'autres ont besoin de musiciens et d'une équipe technique », explique-t-il. « Le catalogue de Pink Floyd a déjà généré des milliards de dollars donc le rendre disponible à tous prend son sens. Mais si le public l'avait écouté sur Spotify au lieu de l'acheter en disque en 1973, je doute que "Dark Side of the Moon" aurait pu voir le jour. Cela aurait coûté trop d'argent. » Ces protestations s'ajoutent à celles d'autres intervenants comme Grizzly Bear ou l'ADAMI, qui publiait en janvier dernier un rapport inquiétant sur la rémunération des artistes en ligne.
Pour plus d'informations sur l'actualité de Thom Yorke et Radiohead, rendez-vous sur radiohead.com ou sur la page Facebook officielle.
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