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The Avener en interview : "Ma rencontre avec Mylène Farmer ? Un moment magique"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Alors que paraît dans les bacs la réédition du premier album de The Avener, Pure Charts s'est glissé dans les coulisses du Zénith de Paris lors de la soirée Electroshock pour partir à la rencontre du DJ le plus en vue du moment. Sa passion pour les vieux morceaux, sa rencontre avec Mylène Farmer, son deuxième album... Tristan Casara se confie en toute décontraction, encore surpris de son succès.
Crédits photo : Capitol
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Il y a encore un an, tu étais inconnu du grand public et aujourd'hui tu te produis au Zénith de Paris devant 7000 personnes. Un peu fou, non ?
L'année est rigoureusement folle au sens propre du terme ! D'avoir la possibilité de partager sa musique, ses reworks, d'aller voyager, mixer et plaire surtout, c'est une belle récompense. C'est l'aboutissement de mes projets en tant qu'artiste et c'est ce que j'ai toujours cherché à faire : me faire plaisir et donner du plaisir aux gens. Je suis juste émerveillé de ce qui m'arrive. Je n'ai que des souvenirs positifs de cette année écoulée. Ce n'est que du bonheur et de la joie. (Sourire) Je souhaite à beaucoup d'artiste de vivre ça parce que ça n'a pas de prix.

Je me considérais comme un puriste de l'électro
Tu as hésité avant de sortir ton album "The Wanderings of The Avener" ? Dans le milieu de l'électro, c'est un format qui se fait de plus en plus rare, on fonctionne davantage avec des EPs, des morceaux sortis par-ci par-là...
Tu as raison. En fait, j'avais entrepris depuis plusieurs années cette démarche de faire des reworks de morceaux plus ou moins connus que j'aimais. Des titres que j'avais envie de jouer en tant que DJ, un peu comme on faisait dans les années 80, avec des bouts de samples collés à des beats. Mais j'avais tellement envie d'avoir mon album à moi ! C'est une idée presque naïve et en même temps c'est normal d'avoir envie d'exposer son travail. Et je pense que l'album est un objet revendicateur. Donc voila, ce disque je l'ai fait avec bonheur, avec passion et je suis très fier d'avoir pu le proposer rapidement derrière le tube "Fade Out Lines". D'autres projets vont arriver très vite !

Regardez le clip "Fade Out Lines" de The Avener :



Elle te vient d'où cette passion pour les pépites oldies ?
D'un cercle d'amis à moi. A l'époque, à Nice, on était tous passionnés de funk parce que dans le Sud, jusqu'à Marseille, on aime beaucoup ça, on a encore cet esprit très 80 ! Mes amis aimaient surtout la funk des années 78 à 84 et moi j'ai commencé à piocher un peu plus loin, avant, après. Et puis finalement je me suis créé une culture, j'ai fait mûrir mes préférences à travers une musique que les adultes disaient bonne et qui ne m'intéressait pas quand j'étais puriste de l'électro. En fait j'ai déchiffré à travers ces morceaux du passé des goûts que je ne pensais pas avoir. Il y a des morceaux que j'adorais et que je ne pouvais pas me permettre de jouer en tant que DJ. C'est là que je me suis dit : pourquoi ne pas les éditer et les réarranger à la sauce électro ? Tout en demandant leur accord aux artistes, bien sûr. Et finalement, tout le monde a été très heureux de collaborer à ce projet.

Ne me parlez pas de remixes !
Tu insistes sur la notion de "rework" et non pas de "remix". Quel est la nuance, pour toi ?
La différence est simple : sur tous mes reworks, j'ai travaillé à partir des morceaux originaux. Je n'ai pas eu les partitions séparées entre la voix, les instruments, les batteries, les guitares... Je me suis contenté de remodeler le matériau brut. Je me suis pas dit « Tiens, je vais prendre la basse, je vais la boucler pendant six minutes » ou « Je fais des codes de voix que je pitches dans tous les sens », non. (Sourire) J'ai pris les parties sensibles du morceau, celles qui étaient importantes pour moi, et je leur ai donné une énergie un peu nouvelle à travers un beat house. C'est du rajout, du minimalisme de rhabillage. Donc le mot "rework" s'adaptait beaucoup mieux à mon travail que celui de "remix". Moi j'avais envie de remettre en avant des chansons qui me touchaient, qui n'avaient pas du tout vocation à faire danser les gens, des titres très simples, en y ajoutant ma touche personnelle.

Ça donne un album très hétéroclite au niveau des sonorités et des styles. Comment as-tu procédé pour la sélection ? J'imagine que tu avais d'autres reworks sous la main.
Pour la première fois de ma vie, on m'a donné le choix de pouvoir mettre en avant mon éclectisme à travers la musique. Souvent, dans les petits labels dans lesquels où j'étais signé, on me disait « Tristan, il faut que tu restes dans un style. Les gens ne comprendront pas si tu fais du rap, du hip-hop, de la lounge et du jazz en même temps ». C'est ce que m'ont toujours dit les professionnels et pairs de la musique que j'ai rencontrés. Et puis un beau jour, je me suis levé et je me suis dit que j'en avais marre. Moi j'ai envie de faire du rework, du sampling, de faire de la musique de film, de club, tout. Voilà. J'avais envie de rassembler ces influences-là. Donc sur l'album, il y a du rock, du blues, de la funk, de la soul, tout un panel d'environnements musicaux. J'étais simplement content de pouvoir le revendiquer. C'est la chance que m'a donnée mon label Capitol. Ils m'ont dit « Fais ton album comme tu le sens ». J'en profite d'ailleurs pour remercier toutes les personnes qui ont travaillé avec moi sur ce projet parce que moi qui était indépendant pendant dix ans, je peux te dire que j'étais loin d'imaginer qu'une major pouvait raisonner de cette façon. Ils m'ont donné carte blanche, j'ai pu laisser libre cours à mon imagination. J'ai eu une chance rare !

Regardez le clip "Castle In The Snow" de The Avener :



Il y aura plus de compos sur mon 2ème album
Il y a aussi une chanson que tu as créée toi-même sur le disque. Faire des compos originales, c'est ce vers quoi tu aimerais te tourner pour ton deuxième album ?
Oui, carrément ! "La Tourre" c'est un interlude que j'ai inséré au milieu de l'album et j'aurais adoré avoir le temps d'en faire d'autres. Malheureusement, les timings étaient serrés ! Je suis très heureux de pouvoir commencer 2016 en studio, aux États-Unis, avec un peu plus de temps cette fois-ci pour me consacrer à ce nouveau projet. Vous serez très étonnés et surpris des collaborations qu'il y aura dessus ! Des reworks bien sûr, mais surtout beaucoup d'inédits.

Pas un instant de répit donc !
Eh non ! (Rires) Il y a la réédition de l'album qui paraît et on a une belle tournée commune qui débute avec Synapson, Feder et Joris Delacroix : 14 zéniths, dont Paris, Toulouse, Nantes... Je suis très heureux de pouvoir finir l'année avec un vrai show, entre amis. Fin décembre je m'envole pour l'Australie et après direction les États-Unis pour le deuxième album.

Et tu fourmilles de projets puisque tu apparais sur "Stolen Car", le nouveau single de Mylène Farmer. Comment est née cette collaboration assez surprenante sur le papier ?
J'ai la chance de compter Mylène Farmer parmi les admiratrices de mon travail. Je n'ose pas dire fan mais vraiment, les mots qu'elle m'a dit quand on s'est rencontrés m'ont beaucoup touché ! Elle a cherché à me contacter une première fois mais je n'étais pas vraiment dispo à ce moment-là. Il faut imaginer mon stress et ma frustration ! Heureusement, on a réussi à accorder nos plannings et j'ai eu l'occasion d'aller chez elle, à Paris, dans son studio. C'était un moment magique. C'est une personne aussi charismatique que douce, très ouverte d'esprit. Une artiste à part entière, pas du tout un projet, quelqu'un de vrai et de vraiment concentrée sur son travail. J'ai trouvé cette personne passionnante. C'est le mot.

Écoutez "Stolen Car" de Mylène Farmer et Sting, produit par The Avener :



Mylène Farmer ? Ce n'est pas un produit
Tu connaissais déjà son univers artistique ?
Oui, bien sûr ! Qui ne connaît pas Mylène Farmer ? Tout le monde connaît au moins un ou deux de ses tubes, c'est une icône. D'ailleurs pour la petite anecdote, c'est la première cassette audio que j'ai reçue quand j'étais gosse. Je devais avoir quatre ou cinq ans ! Je me la passais en boucle. Et voilà, je l'ai rencontrée 23 ans plus tard... C'est un moment extraordinaire, un moment que l'on rêve tous de vivre un jour ou l'autre. Surtout quand on a été aussi rebelle dans son coin comme moi je l'ai été pendant des années, vraiment enfermé dans mon univers - et peut-être un peu trop d'ailleurs. Il a fallu s'ouvrir un peu plus à la découverte et faire mûrir les goûts. C'est pour ça que rencontrer des artistes comme ça, que ce soit dans la variété avec Mylène Farmer ou l'électro avec Daft Punk, St Germain ou Moby, c'est très important. Ce sont des passionnés avant tout, ce ne sont pas des produits, pas des marques, des gens qui font leur métier avec le coeur. Qu'on aime ou qu'on aime pas, il y a une vraie passion.

Tu aurais aimé travailler avec elle sur d'autres morceaux ?
J'aurais adoré mais malheureusement, on n'a pas eu le temps. Je devais faire deux-trois morceaux mais j'ai privilégié le duo avec Sting parce que j'aimais beaucoup la chanson originale. J'ai retravaillé cette chanson avec, vraiment, beaucoup de plaisir parce qu'elle m'a laissé carte blanche sur l'instru. Ça s'est fait très simplement, je lui ai envoyé très vite une démo et on a tout de suite collé, Sting, elle et moi. C'est une très très belle histoire. ⬛
Toute l'actualité de The Avener sur son site internet et sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez l'album de The Avener sur Pure Charts.

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