Tété

Figure singulière du renouveau de notre chanson depuis l’aube des années 2000 ,ce jeune trentenaire, né à Dakar et élevé par une famille antillaise à Saint-Dizier, avait besoin de se confronter à ses fantasmes et aux racines de son patrimoine musical, essentiellement anglo-saxon. D’abord en tournée, pour des concerts avec des camarades anglophones (John Butler, Jeff Lang, Eric John Kaiser) lors d’un petit tour en Australie et dans les clubs de l’Ouest des Etats-Unis, il a choisi d'enregistrer son nouvel album à Portland, place forte de l’indie-rock US (Gossip, The Shins, Modest Mouse...). Sur place, il a retravaillé des morceaux nés durant ses tournées, accompagné d’un trio de musiciens californiens, experts en "roots music" : le bassiste Davey Faragher (Elvis Costello, John Hiatt, Cracker), le batteur Brian McLeod et le guitariste Van McCallum (Jackson Browne, Bonnie Raitt, Willie Nelson, Ron Sexsmith.). Avec le producteur Steve Berlin (REM, John Lee Hooker...), tous ont œuvré dans le dépouillement, élaguant le superflu pour ne retenir que l'essentiel.

L’essentiel quand on s’appelle Tété, c’est le partage musical.

C’est donc un joli moment de musique que le plus bluesy des chanteurs français a offert vendredi dernier au studio 440 à Montreuil, en région parisienne, invitant quelques journalistes et bloggueurs à venir découvrir son nouveau projet. Décor professionnel dans cet endroit où Tété a ses habitudes, mais ambiance détendue pour celui qui reviendra le 22 février 2010 nous offrir le très attendu "Le premier clair de l’aube" (chez Jive Epic/Sony Music). La soirée débute avec une écoute attentive de l’album dans un des studios, jusqu’à l’arrivée de Tété venu interpréter 4 titres guitares voix ("Petite Chanson", "Les temps égarés", "Le premier clair de l’aube", "L’envie et le dédain") entrecoupés de petites interventions bien senties, tandis qu'il réaccorde sa guitare entre les titres.

Sur une voix marquée, son folk à la française entraîne dès la première note. Tété garde cette magie du rythme avec des refrains accrocheurs, des paroles poétiques mais toujours accessibles. A la hauteur de sa réputation, entre sourire et vague à l’âme, éclat de rire et vision cynique des relations humaines, on notera des arrangements plus sophistiqués, assumant cet héritage pop folk blues voire rock.

D’ailleurs, "L’envie et le dédain" que nous vous laissons découvrir ici, résonne déjà comme un futur classique :



S'en est suivie une petite séance de questions réponses d'une vingtaine de minutes et un départ tranquille avec des petits dialogues, photos, vidéos pour qui le souhaitait. Cette soirée est à l’image de ce que sera cet album : un instant de plaisir à partager entre amis.

Crédit photo/vidéo : Ludovic ETIENNE & Grégory Pouy.