Stromae

Crédits photo : TF1
Stromae s'apprête à prendre d'assaut les classements français et internationaux avec son nouvel album "Multitude", dont la date de sortie est fixée au 4 mars. Près de dix ans après le raz-de-marée "Racine carrée" et ses 2 millions d'exemplaires vendus en France, l'attente est énorme, démesurée presque. Mais l'artiste, très discret médiatiquement depuis qu'il est devenu papa, n'a pas laissé cette pression vampiriser son travail. Pour ce troisième disque, il est allé chercher « des grooves différents », puisant dans les cultures du monde pour créer un son universel, en contraste avec ses mots mélancoliques. Le premier single "Santé", dédié aux invisibles du quotidien, en est l'exemple. « Mon habitude est toujours une musique entrainante et des textes un peu plus sombres. (...) Vous me connaissez un peu. Je ne suis pas le plus joyeux des auteurs, donc j'aborde des sujets un petit peu compliqués, mais pas seulement. Il y aussi un morceau qui s'appelle "Bonne journée" aussi, où j'explique comment toute une bonne journée peut se dérouler » explique-t-il aujourd'hui au micro de la radio belge Bel RTL.

"Le sujet est peut-être tabou, parlons-en"

Et Stromae sait s'y prendre pour marquer les esprits. Le 9 janvier, au 20 heures de TF1, le chanteur belge a profité d'une interview avec Anne-Claire Coudray pour chanter le titre "L'enfer" pour la première fois, après une question sur la solitude et le mal-être. Mis à nu, l'artiste y révèle avoir eu « des pensées suicidaires ». « Je me suis juste dit que j'allais écrire sur ce sujet-là. Ça parle de la santé mentale de manière générale, mais je ne voulais pas que ça soit trop personnel. (...) Quand ma femme a écouté pendant que je composais, elle a été touchée. Et c'est ça qui m'intéresse dans la musique, c'est de toucher les autres » confie l'interprète de "Papaoutai", conscient que sa chanson a ouvert un dialogue : « Si ça ramène un sujet qui peut parfois être tabou, tant mieux. Parlons-en ». D'ailleurs, depuis cette prestation coup-de-poing, le nombre d'appels passés au 3114, le numéro national de prévention au suicide, s'est envolé, tout comme les prises de rendez-vous chez les psychiatres.

"Ça ne mérite pas autant de questionnements"

Toutefois, le passage remarqué de Stromae au JT de TF1, dont Anne-Claire Coudray a raconté les coulisses, a provoqué « un petit débat sur le journalisme et l'objectivité ». En effet, certaines voix ont dénoncé qu'on en vienne à faire du divertissement dans un journal d'information. Des critiques que le chanteur belge ne comprend pas. « Je trouve qu'un artiste qui vient faire la promotion de son album et son nouveau morceau, ça ne mérite pas autant de questionnements. J'aurais été politicien, je peux comprendre mais là... » estime-t-il. D'autant qu'il le confirme, seule sa prestation était préparée. Le contenu de l'entretien s'est fait dans les règles classiques d'une interview : « Je ne connaissais pas les questions qu'Anne-Claire Coudray a posé, sauf celle qui lançait le happening, donc la chanson ».

Alors qu'il a traversé des épisodes de dépression et n'a pas toujours su trouver son équilibre face à une notoriété parfois envahissante, Stromae se dit aujourd'hui prêt à entamer ce nouveau chapitre et à remonter sur scène, lui qui donnera trois concerts à Bruxelles, Paris et Amsterdam ce mois-ci pour s'échauffer avant une grande tournée des Zénith en 2023. « J'ai la chance d'avoir une équipe en or avec des gens qui me protègent et prennent soin de moi. J'ai vraiment de la chance. Ce ne sont plus les mêmes conditions qu'à l'époque » assure-t-il.