Stephan Eicher

Crédits photo : Daniel Infanger
Stephan Eicher opère un retour musical pas comme les autres. Trois ans après l'excellent "Homeless Songs", le plus célèbre des chanteurs suisses ne revient pas avec un véritable album mais avec une série d'EP de quatre titres chacun, un par saison. Une « parenthèse » pour l'artiste qui a décidé de changer de format discographique, comme il l'indiquait à RTL : « J'ai remarqué que j'ai changé mes habitudes d'écouter de la musique, j'écoute de moins en moins tout un disque de quelqu'un que j'apprécie mais quelques chansons. Je me disais : "Est-ce que les gens ont encore le temps d'écouter tout un album d'un artiste ?". Et ma réponse est un peu brute : non. On a encore l'envie et le temps d'écouter une petite collection avec la même odeur ». En mars dernier, pour l'arrivée du printemps, l'artiste publiait donc "Autour de ton cou", série de quatre morceaux tour à tour délicats ou sombres.

Un EP électrisant

Désormais, alors qu'un été caniculaire approche, Stephan Eicher enchaîne avec un deuxième EP intitulé "Le plus léger du monde", qui montre plutôt son versant rock. Il débute par le morceau-titre, superbe chanson électrique et étincelante envoyée aux radios et rappelant le meilleur du répertoire du chanteur, qui cartonnait au début des années 90. Il en est de même avec le superbe "Intercity", une reprise du groupe bernois Stiller Has. "Doux Dos" est la seule des quatre chansons à avoir été écrite par son fidèle collaborateur Philippe Djian, les autres étant signées Gisbert Zu Knyphausen, Nils Koppruch, Simon Gerber ou le romancier suisse Martin Suter. Enfin, Stephan Eicher troque sa guitare électrique contre une acoustique pour l'ultime piste de l'EP, "Lieblingslaebe".

Des chansons très prometteuses qu'il interprétera probablement durant les prochains concerts de sa tournée "Le radeau des inutiles", qui fera escale à Carcassonne, Nancy, Cannes, Tours ou Plougastel jusqu'en avril 2023. Un tour de chant durant lequel, notamment en Suisse, chaque membre du public peut payer la somme de son choix, tandis que les musiciens leur offrent à boire et à manger. Pour l'artiste, « c'est une façon de dire à ceux qui nous gouvernent : "Si vous estimez que le geste artistique n'est pas important, que ce n'est pas du travail utile, alors moi je veux être dans une autre équipe" ». « Au début, on jouait devant 15 personnes et on a invité le public à manger à notre table. Chacun payait ce qu'il voulait, c'était aussi une façon de définir ce que vaut la musique » décrit-il dans les colonnes de L'Humanité : « Parce qu'on pourrait croire que c'est "seulement" moi deux heures sur scène avec des musiciens, or non, ça se prépare, on écrit les arrangements, on répète. Au final, on a joué 60 fois avec une énergie très jouissive ».

Ecoutez l'EP "Le plus léger du monde" :


Pour en savoir plus, visitez stephaneicher.com et la page Facebook de Stephan Eicher.