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1. Une mise en scène époustouflante

20 heures à la Seine Musicale, près de Paris. Quand la salle se retrouve plongée dans le noir, une centaine de projecteurs partent de la scène pour ouvrir littéralement le spectacle "Starmania" au public, nous faisant ainsi pénétrer dans l'univers. L'immersion est totale. Les écrans en mouvement, les danseurs, les jeux de lumières... Rien n'est laissé au hasard alors que l'atmosphère pesante de Monopolis envahit la salle. Force est de constater que le défi principal de cette nouvelle version de l'opéra rock créé en 1979 par Michel Berger et Luc Plamondon (présent ce soir-là et qui viendra saluer le public à la fin avec la troupe) est plus que relevé : le moderniser sans trahir l'oeuvre originale. Le talent de Thomas Jolly est bluffant ! Le travail de la lumière transforme parfois la scène en véritables tableaux de maître, de brefs hommages à Michel Berger et France Gall nous donnent les larmes aux yeux tandis que les décors astucieux servent le récit sans voler la vedette aux chansons, iconiques. La mise en scène est certes sombre mais reste spectaculaire, pleine de poésie et d'une intelligence rare du début à la fin. Pas étonnant que le show rencontre un succès fou !

2. Des chansons qui traversent le temps

Dans le coeur du public, "Starmania" c'est surtout son florilège de chansons cultes. Il est d'ailleurs rare qu'un spectacle en contienne autant. "Quand on arrive en ville", "Le blues du businessman", "Un garçon pas comme les autres", "La chanson de Ziggy", "Besoin d'amour", "SOS d'un terrien en détresse", "Les uns contre les autres", "Monopolis", "Le monde est stone" : que des tubes ! Mille fois entendus, les titres pourraient paraitre désuets aujourd'hui, mais il n'en est rien grâce à cette nouvelle version de "Starmania", auréolée de deux Molières. Portées par un casting brillant et une mise en scène qui, vous l'aurez compris, frôle le génie, les chansons de "Starmania" sont là aussi revisitées mais avec beaucoup de respect, si bien qu'on les redécouvre parfois comme si c'était la première fois. Tout en sobriété, "Le blues du businessman" devrait pourtant vous laisser sans voix ! Terriblement d'actualité, en évoquant l'homosexualité, la solitude des grandes villes, l'enjeu écologique ou la montée des extrêmes, les chansons sont l'âme de cette comédie musicale, et restent des monuments de la chanson française même 40 ans après.

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3. Un casting exceptionnel

Comment marcher dans les pas de Daniel Balavoine, France Gall, Diane Dufresne et Fabienne Thibeault ? Le défi était quasiment impossible à relever. Il fallait en effet dénicher des artistes capables d'incarner ces personnages intenses et complexes que sont Johnny Rockfort, Zéro Janvier, Cristal, Ziggy ou Marie-Jeanne, sans singer les interprètes d'origine. La production de ce nouveau cru de "Starmania" les a pourtant trouvés. Ce soir-là, William Cloutier, Ambriel, Alex Montembault, Jeanne Jerosme ou David Latulippe - inconnus du grand public - parviennent à enfiler des costumes qui ne sont jamais plus grands qu'eux, ne souffrant alors pas du tout de la comparaison avec les artistes originaux. La proposition est nouvelle, l'imitation ne s'immisce jamais. Mention spéciale à Alex Montembault, qui survole tout le casting avec un naturel inouï, et une voix tout simplement merveilleuse. Chacun de ses apparitions est un moment suspendu, et le final sur "Le monde est stone" est un choc. On attend désormais ses chansons originales !