Crédits photo : Jessica Kourkounis / The New York Times
« Mon homosexualité n'est pas un sujet à débat ». Lorsque nous avions rencontré Sam Smith pour la sortie de son premier album et abordé la question de sa sexualité, le chanteur britannique venait tout juste de faire son coming out médiatique. Et ne souhaitait pas que cette question fasse de l'ombre à ses projets. « On ne demanderait pas à un hétérosexuel de se justifier... Il n'y a qu'une chose qui importe et c'est la musique. Ça sera toujours la musique ! Je me dévoile entièrement à travers elle. Je veux que mes chansons parlent à tous, qu'on soit homo, hétéro, bi... Si tu fais bien attention aux paroles, tu verras que je ne parle jamais d'un homme ou d'une femme en particulier. L'amour est universel » avait-il confié, presque agacé. Des propos qu'il a ensuite réitéré à plusieurs reprises dans la presse, refusant d'endosser le rôle de porte-parole pour la communauté gay. De quoi froisser une partie de ses fans s'estimant peu représentée parmi le milieu artistique.

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"Je suis fier de vendre des disques là où des gays sont tués"

Ces déclarations sujettes à polémique, Sam Smith y revient aujourd'hui au cours d'un entretien accordé à NME à l'occasion de la sortie de James Bond "Spectre", dont il chante le thème d'ouverture. « Je suis un homme gay sorti du placard depuis mes 10 ans, et il n'y a rien dont je sois plus fier dans ma vie » assure le jeune artiste de 23 ans, qui se marie avec un homme dans une église dans le clip de "Lay Me Down". C'est en prenant conscience de son succès que Sam Smith a peu à peu changé d'opinion sur l'importance d'assumer sa sexualité aux yeux de tous. « Je veux être un porte-parole. Je veux être une figure du milieu gay, qui parle pour les droits des homosexuels. Je vends des disques dans des pays où des homosexuels sont tués... et c'est très important pour moi. Parce que peut-être qu'une personne tombera sur mon album, réalisera que c'est un artiste gay qui le chante et se montrera plus ouvert », espère-t-il.

Contrairement à d'autres artistes ouvertement homosexuels comme Troye Sivan ou Olly Alexander de Years & Years, Sam Smith se refuse néanmoins à utiliser des pronoms masculins dans ses chansons d'amour. « Je veux que ça parle à tout le monde, qu'on comprenne que je chante pour des garçons et qu'on puisse s'y identifier, de la même façon que moi je m'identifie à Stevie Wonder ou John Legend quand ils parlent de filles » précise le chanteur. Une réédition de son premier album "In The Lonely Hour", baptisée "Drowning Shadows", sortira le 6 novembre dans les bacs.