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vendredi 04 novembre 2016 14:00
Robbie Williams : que vaut "Heavy Entertainment Show", son nouvel album ? Critique !
Par
Yohann RUELLE
| Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Jour J pour Robbie Williams ! Après des mois de discrétion, la rockstar britannique fait un retour en grande forme avec "Heavy Entertainment Show", un nouvel album pop à la fois traditionnel et audacieux. Notre critique !
Crédits photo : Facebook officiel
Robbie Williams s'est fait attendre. Occupé à jouer les crooners jazzy depuis "Both Swing Ways" (2013), l'icône britannique semblait avoir oublié qu'elle était capable d'embraser les foules avec des guitares hurlantes, une bonne dose d'auto-dérision et un charisme à toute épreuve. Pas de panique, le feu-follet est de retour et en grande forme sur "Heavy Entertainment Show", un 11ème album où il laisse s'exprimer, avec arrogance et panache, son sens de la démesure. Si le premier extrait éponyme, arrosé de choeurs enivrants, de cuivres et d'un soupçon de Serge Gainsbourg, mélangeait pop et goût affirmé pour les big bands des années 30, "Party Like A Russian" a fait ressurgir la bête de scène en lui. Robbie Williams l'a compris : pour amuser, il faut s'amuser ! Celui-ci se glisse donc dans la peau d'un oligarque russe dans son clip controversé, qui s'est attiré les foudres de Moscou, l'ex-leader des Take That se payant au passage le luxe de sampler le compositeur Sergei Prokofiev et son ballet "Romeo et Juliette"... Imprévisible. Un mot qui qualifie à merveille ce nouveau cru. Regardez le clip "Party Like A Russian" de Robbie Williams : Moteur... Action !Tout au long de ces 11 pistes, 16 sur la version deluxe, Robbie Williams démontre plus que ses talents de chanteur : on est face à un acteur dans l'âme, capable de se glisser dans des rôles parfois aux antipodes. Notre préféré, c'est bien sûr celui de la rockstar nonchalante, dotée d'une énergie inépuisable, qui cabotine entourée de guitares ravageuses sur "Bruce Lee". Sur ce morceau électrique, tout droit sorti du Texas, sa voix joue dans les hauteurs et rappelle celle de Matthew Bellamy sur "Supermassive Black Hole". Plus conforme à son personnage excentrique encore, la cinquième piste est une profession de foi. « I'm a bad motherfucker » martèle-t-il sans détour, en boucle, et le souvenir des cornes de diablotin qu'il arborait lors de sa dernière tournée le prouve. Le mauvais garçon se transforme en séducteur - dans ce registre, Robbie Williams est là aussi à son aise - sur "Pretty Woman", tube évident écrit par Ed Sheeran et Benny Blanco. « Why don't you shake what you've been given from your momma ? » questionne-t-il, prêt à succomber à la tentation dans un festival de cordes grattées. Qu'on se rassure : les ballades pop, dont il est l'un des plus fiers porte-étendards depuis "Angels", sont au rendez-vous. Rompu à l'exercice, Robbie Williams excelle quand il adopte le ton de la confession. "Love My Life", sur laquelle il affirme avec malice « Je suis beau, je suis libre, je suis puissant », est un beau testament destiné à ses deux enfants. Avant "Marry Me", tendrement dédié à sa femme Ayda Field, Robbie prend le temps d'honorer la mémoire de son ancien manager David Enthoven, décédé d'un cancer durant l'été, à travers un titre poignant au piano baptisé "David's Song". L'un des moments les plus sincères du disque, fruit de ses retrouvailles avec Guy Chambers, le producteur de ses plus grands tubes ("Feel", "Supreme", "Angels"...). Des tentatives étonnantes et audacieusesMais à 42 ans, Robbie Williams ne se contente pas de ressortir les vieilles recettes. Créatif et joueur, le chanteur s'offre des prises de risques intrigantes en collaborant notamment avec Stuart Price, artisan de l'excellent "Confessions On A Dancefloor" (2005) de Madonna. Outre "Bruce Lee", déjà évoqué, les deux artistes insufflent une touche électro-funk étonnamment réussie à "Sensitive", dont la basse bondissante résonne comme un vibrant appel à se déhancher. Psychédélique à souhait, le bien-nommé "Hotel Crazy" est une curieuse ritournelle partagée avec Rufus Wainwright dont la langueur hypnotise. Quant à "When You Know", l'une des chansons bonus, elle entraîne Robbie Williams dans ses sonorités asiatiques. On applaudit à deux mains cette envie de se renouveler !
Pour en savoir plus, visitez robbiewilliams.com, ou son Facebook officiel.
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