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mercredi 24 octobre 2012 12:43

Raphaël n'a pas pris de gants pour "Super Welter"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Raphaël ne ménage pas le public. L'artiste publie un disque rupture, "Super Welter", inspiré de sa nouvelle passion qu'est la boxe, et opère un virage électronique audacieux qui nous plonge dans une ambiance électrique où il ne faut pas compter trouver le tube de demain.
Crédits photo : DR.
Mais que s'est-il passé dans la tête de Raphaël ? L'artiste nous revient cet automne avec un sixième album percutant, surprenant, et s'éloigne encore un peu plus de l'image de chanteur consensuel et romantique de ses débuts, il y a un peu plus de dix ans, et de son premier carton avec l'album "Caravane" et ses mélodies sucrées ("Ne partons pas fâchés", "Caravane"…). En 2010, avec le disque "Pacific 231", Raphaël avait déjà témoigné son envie de rupture avec le passé en créant une ambiance singulière et une musique moins acoustique et plus produite, synthétique. Et "Super Welter" enfonce le clou. L'album tire son nom de la nouvelle passion du chanteur, la boxe, dont il s'est entiché il y a maintenant un an. "Super Welter", c'est la catégorie poids plume équivalant à ses 69 kilos dans la discipline, lui qui a été un poids lourd de l'industrie musicale. Moins facile d'accès et beaucoup plus ambitieux, ce nouvel effort de Raphaël va devoir s'imposer.

Déroutant à la première écoute, ce disque court de seulement dix pistes est dense. Beaucoup de sons, de recherche et une voix appuyée qu'on redécouvre. Ce sont là les points forts de cet album écrit et réalisé en petit comité. C'est avec Benjamin Lebeau du groupe The Shoes que "Super Welter" a été conçu, loin des studios d'enregistrement et du schéma traditionnel de production. Dans un petit studio d'appoint, Raphaël a pris son temps et travaillé à son allure. Ce sont les premières prises qui ont été conservées pour donner plus de vie à ces morceaux qui s'enchaînent de manière très cohérente.


Raphaël a laissé tomber sa guitare pour le synthétiseur


Le premier single "Manager" permet d'appréhender en douceur cette métamorphose musicale avant de devoir apprivoiser le plus rock "Déjà vu" et ses cassures. Raphaël a laissé tomber sa guitare pour le synthétiseur, nous replongeant dans les années 80 en apportant néanmoins sa touche de modernité. Les cordes sont également très présentes, mais là encore synthétiques, et se font presque oppressantes sur la chanson "Noire sérénade", où l'artiste parvient à faire naître un sentiment d'urgence en décrivant un paysage parisien de nuit. Le "Voyageur immobile", rétro, est sans doute l'une des pistes les plus abordables tandis que Raphaël fait preuve d'audace sur "Peut-être", une ballade sur laquelle sa voix, poussée à l'extrême dans des tonalités graves, séduit. Le piano de "Marchia Blues" donne des airs de marche à ce morceau dont le refrain nous rappelle ce que l'artiste a pu faire le passé. Enfin, on ne reste pas non plus - et le jeu de mot était évident -, insensible à l'écho de sa voix et aux chœurs sur le titre "Insensible". On n'est pas si loin que ça d'Alain Bashung, envers lequel Raphaël n'a jamais caché son admiration, ni même de Damien Saez.

Raphaël semble avoir définitivement tiré un trait sur la variété avec "Super Welter", un disque frappant, bourré de synthés et de sons électroniques. S'il confie chercher sa place, l'artiste semble pourtant l'avoir trouvée, dans la lignée d'un Bashung. Avec audace et simplicité, Raphaël livre assurément un disque qui ne passera pas inaperçu.


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Écoutez et/ou téléchargez l'album "Super Welter" sur Pure Charts.

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