Crédits photo : ABACA
Au Maroc, l'homosexualité représente un délit et l'article 489 du code pénal prévoit des peines pouvant aller de six mois à trois ans d'emprisonnement pour les personnes incriminées. C'est contre cette loi que le groupe Placebo s'est insurgé mardi 2 juin lors d'un concert qui se déroulait à Rabat, sur la scène de l’OLM Souissi. Dans le cadre du festival Mawazine qui se tiendra jusqu'à samedi prochain, la bande de Brian Molko a joué en live quelques-uns de ses tubes et des titres issus de son dernier album "Loud Like Love" (2013). Après avoir assuré un show survitaminé, le groupe est remonté sur scène pour jouer trois titres en rappel.

"Mon soutien pour ceux qui doivent se battre pour le droit d'aimer"

C'est à ce moment-là que le guitariste Stefan Olsdal a fait sensation en affichant son torse nu, recouvert du nombre 489 barré, et portant une guitare arc-en-ciel à la main en référence au drapeau gay. Une façon de militer contre les arrestations très médiatisées de touristes et de Marocains de sexe masculin soupçonnés de partager leur vie avec des hommes. « L'article 489 condamne l'homosexualité au Maroc. Débarrassons-nous de lui ! Tout mon amour et mon soutien pour ceux qui doivent se battre pour leur droit à aimer » a-t-il par ailleurs commenté sur Facebook, ne laissant planer aucun doute quant à ses intentions, lui qui n'a jamais caché son homosexualité.

Cette manifestation intervenait quelques heures seulement après que deux Femen ont été arrêtées pour avoir posé seins nus tout en s'embrassant dans les rues de la capitale. Les deux Françaises avaient fait inscrire le slogan « In gay we trust » sur leur corps avant d'être reconduites à l'aéroport de Rabat puis expulsées. Les autorités ont fait savoir qu'il s'agissait d'« un acte de provocation sur un lieu de culte » et « une offense inacceptable pour l'ensemble de la société marocaine » (AFP).

Regardez la vidéo du rappel de Placebo lors du concert à Rabat :



Pas sûr que le groupe britannique soit le bienvenu au Maroc désormais ! Il n'y a cependant rien de surprenant à voir Brian Molko et ses acolytes prendre position, eux qui se sont tout de suite fait remarquer dans les années 90 en affichant un look androgyne, faisant du mélange des genres une marque de fabrique aussi bien dans son apparence que dans ses textes.