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Patrick Fiori : "Jean-Jacques Goldman est un homme exceptionnel"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Patrick Fiori vient de sortir son nouvel album "Promesse", intégrant deux textes de Jean-Jacques Goldman. L'artiste se confie dans une interview sur sa relation avec le chanteur préféré des Français. Rencontre !
Crédits photo : Yves Mayet
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Sur ce nouvel album "Promesse", vous sautez le pas en écrivant et composant plusieurs titres, dont le premier single "Où je vis" et une piste instrumentale. C'est l'album de l'émancipation ?
Merci de m'avoir épargné "l'album de la maturité", je n'en peux plus ! (Rires) L'émancipation, oui... Je me suis évadé, en fait. Je pense qu'on se construit des prisons de vie, qu'on nous et qu'on se cloisonne artistiquement. C'est propre à la France mais ça commence à être fatiguant. Je me suis dit que si je revenais avec un album comme les précédents, et je me sens très bien avec, je suis bien dans ma musique, mais il n'y aurait rien eu de surprenant. J'avais besoin de proposer autre chose. C'est important que je puisse raconter une histoire aussi, même en promo. Si je n'ai rien à dire, c'est triste.

J'avais besoin de ce coup de pied au cul
Du coup, vous vouliez raconter quoi avec cet album ?
Pour celui-ci, j'avais envie de deux histoires : un mec de la vie et celui d'un auteur-compositeur-interprète. Je suis en phase avec celui que je suis, à la vie comme à la scène. Je voulais vraiment faire sauter les barrières et les étiquettes qu'on peut nous mettre. J'ai fait tout le contraire de ce que je faisais avant. J'ai composé différemment. J'ai mis du temps à le faire celui-là. Il y avait des gens avec qui j'avais envie de travailler, de chanter... Je voulais des prods différentes, d'un nouveau souffle. Il fallait que je me fasse confiance. Après tout, je risque quoi aujourd'hui ? L'album marche c'est bien, il marche pas, tant pis. Je ferai quand même mes 130 concerts par an, dans des Zénith ou dans des théâtres. Je chante où je peux et tout va bien. J'avais besoin de ce coup de pied au cul.

Pourquoi maintenant ?
Il y a des moments dans la vie... Oui, il y a des déclencheurs. Tu regardes un petit peu, tu te poses des questions, le dixième album... Ta vie change, tu vieillis, les années passent, certaines te bonifient, d'autres te mettent en confiture. Je regardais Soprano, je savais qu'on avait une histoire en commun, j'ai mis du temps à lui en parler... Je regardais Slimane à la télé et avec qui j'avais chanté. J'avais encore ce repère qui est Jean-Jacques Goldman... Il fait partie des mecs qui font passer les tempêtes. J'avais aussi envie de travailler avec Serge Lama. C'est un vrai carrefour, ma vie aujourd'hui c'est un vrai rond point.

Ce qui va arriver, il faudra s'accrocher
A un moment donné, vous aviez l'impression de chanter un peu tout le temps la même chose, de vous répéter ?
Oui bien sûr... Après, on ne chante que ce qu'il nous arrive. Moi ce qui ne m'arrive pas, je ne le chante pas. Ou alors des histoires qui me tiennent à coeur. Il y a toujours un lien fort. Cet album-là, c'est pas une révolution, c'est une évolution. Par contre, c'est un signal sur ce qui va arriver. Je ne sais pas ce que ce sera, mais il faudra s'accrocher.

C'est-à-dire ?
L'urbain je l'ai connu avant Soprano ou Slimane. J'écoutais ça quand j'avais pas dix ans, Rapper's Delight. L'électro, pareil. Avant les gens pointaient du doigt les DJs, on leur rigolait au nez. Moi jamais ! Aujourd'hui, ils ont le monde entier à leurs pieds et je les félicite. Je suis un fervent défenseur de la nouvelle génération. Slimane pour moi, c'est le fils de Brel. C'est le Brel de notre époque.

Regardez "Où je vis", le clip de Patrick Fiori :



Etre au contact de la toute jeune génération dans "The Voice Kids", ça a aussi participé à cette envie d'aller de l'avant, de moderniser votre répertoire ?
Certainement. Mais je suis tellement légitime et je suis tellement bien dans mes pompes. On a tourné les auditions à l'aveugle de la prochaine saison avec Jenifer, Soprano, Amel Bent et moi, et ça fracasse ! Ça va démonter. On est devenu fous. Ce n'est plus de la télé, c'est passionnant. Ça me rapproche d'un public plus jeune c'est vrai, mais j'ai toujours aimé le contact des enfants, même avant d'être chanteur. J'ai élevé mes neveux et nièces même avant qu'on me connaisse.

Jean-Jacques Goldman a les yeux partout
On l'a dit, vous faites appel à Jean-Jacques Goldman, Serge Lama, Slimane ou Ycare. Mais pourquoi ne pas avoir tout écrit et composé seul ?
Jamais. Je suis dans le partage. Je ne mange jamais mon plat seul. Il y a toujours une assiette à table. C'est mon éducation qui est comme ça. Je peux le faire, mais je m'emmerderais. Ne pas faire de duo, ne pas m'éclater en studio, à me taper des fous rires, ne pas avoir peur en parlant à Serge Lama. J'ai tellement de respect pour lui... Manger tout seul, c'est d'une tristesse !

Jean-Jacques Goldman signe deux titres sur l'album, dont "Chez nous (Plan d'Aou Air Bel)". C'est une superstition d'avoir Goldman sur un de vos albums ?
Non, ça s'appelle l'amitié. (Sourire) Il faut le voir comme ça...

On croyait tous qu'il arrêtait d'écrire après "Encore un soir" pour Céline Dion.
Je ne suis pas les rumeurs... Je lui parle, j'ai ce plaisir de parler à un ami avant tout. On parle un peu de musique, mais beaucoup plus de famille, de bouffe... Là, c'est moi qui l'ai appelé, je n'avais presque pas de chanson, je lui ai dit : "Je voudrais faire ça, est-ce que tu as une idée ?". Il observe beaucoup, il nous fait croire qu'il ne regarde pas mais il a les yeux partout, il est bon, il est dans la place ! (Rires) On a parlé de l'histoire avec Soprano, il l'avait déjà entendue sur les Enfoirés. C'est quelqu'un qui me connait tellement bien. C'est un homme exceptionnel. Mais c'est pareil pour tous les autres. Il y a les faux amis et les vrais amis, et ceux qu'on trouve sur la route...

Vu que vous connaissez bien Jean-Jacques Goldman, est-ce que vous pensez qu'il va revenir un jour avec un nouvel album ?
Je ne sais pas... Vous n'êtes évidemment pas le premier à me poser cette question-là. Je ne parle jamais à la place de mes amis. On ne trahit pas une amitié comme ça. Imaginez si je dis un seul truc à un média, je meurs ! Jamais je ne lui ai parlé de ça. Si un jour il doit manifester quelque chose, il le fera. Il nous a filé quand même 40 ans de musique, c'est un beau cadeau !

Dans la deuxième partie de l'interview, Patrick Fiori expliquera la naissance de son duo avec Soprano, son image de chanteur romantique, sa femme qui signe quelques textes sur son album, ou encore l'ambiance entre les coachs sur les tournages de la prochaine saison de "The Voice Kids".
Pour en savoir plus, visitez patrickfiori.net, ou le Facebook officiel de Patrick Fiori.
Écoutez et/ou téléchargez le nouvel album de Patrick Fiori, "Promesse".

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