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dimanche 08 juin 2014 13:58

P. Bruel réagit au dérapage de J.M Le Pen : "Triste pour la mémoire de 6 millions de gens"

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
Madonna, Guy Bedos, Yannick Noah, Patrick Bruel... Dans une interview vidéo, le président d'honneur du Front National a réglé ses comptes avec les artistes qui s'étaient exprimés sur son parti. Ce matin, Patrick Bruel réagit à ces propos à connotation antisémite.
Crédits photo : ABACA
Une fois de plus, Jean-Marie Le Pen a dérapé. Dans une interview vidéo repérée par le Lab d'Europe 1, retirée depuis du site du Front National, l'ex-leader du parti d’extrême droite a réagi avec sarcasme aux récentes déclarations d'artistes s'opposant au FN. Pour commencer, Jean-Marie Le Pen, jamais avare de jeux de mots, a déclaré « Pour avoir de belles roses il est nécessaire de mettre du purin aux pieds. Alors "le vieux Bidoche" [Guy Bedos], "la vieille Maldonna" [Madonna] ont participé à l'exercice de façon orale », pour tacler la popstar qui s'est récemment indignée de la montée du Front National en France. Ensuite, c'est à Yannick Noah qu'il a adressé une attaque. Le chanteur avait dit qu'il quitterait la France si le FN était élu et avait aussi enregistré le titre "Ma colère" avant les élections européennes, suscitant de vives polémiques. « Ah oui, c’est monsieur Noah ça. Monsieur Noah s’était engagé à ne plus chanter en France si le Front national arrivait en tête de l’élection… Cochon qui s’en dédit » a répondu Jean-Marie Le Pen, rieur. Au sujet de Patrick Bruel, qui avait promis dans les colonnes de Tecknikart de ne plus chanter dans les villes FN, le frontiste a rajouté « On fera une fournée la prochaine fois ». Une pique considérée comme nauséabonde contre le chanteur de confession juive.


"Il faudra faire une fournée la prochaine fois"


Comme le rappelle le Lab d'Europe 1, une fournée est un ensemble de pièces, d'objets mis ensemble à cuire ou à traiter dans un four. Une allusion à la Shoah à laquelle l'interprète de "On s'était dit rendez-vous dans dix ans" a réagi ce matin. « J.M.Le Pen récidive. Avait-il besoin de nous rappeler son vrai visage et celui du FN #xénophobe #raciste #antisémite #nausée » a-t-il écrit sur son compte Twitter. Sur Facebook, il s'est expliqué plus longuement : « Je ne suis même pas triste pour moi. Les délires et les provocations de cet individu ne m'atteignent plus depuis longtemps. Il ne fait que montrer une fois de plus son vrai visage et celui du FN. Non je suis triste pour la mémoire de plus de six millions de gens. Triste pour une république qui se bat pour imposer ses valeurs depuis la libération et qui perd ses repères. Triste que tant de français ne veuillent pas se souvenir que le Front National est né d'Ordre Nouveau parti nationaliste d'extrême droite xénophobe, antisémite, habituellement classé dans le courant néo fasciste. Triste enfin que certains ne soient pas tristes ce matin. La nausée... »

Effectivement, le père de Marine Le Pen n'en est pas à son premier dérapage. Il avait été condamné en 1991 à verser 1,2 million de francs après avoir qualifié les chambres à gaz de « point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ». De son côté, Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a également exprimé son indignation sur les réseaux sociaux ce matin et apporté son soutien à Patrick Bruel : « Le Pen président du déshonneur du FN : l'exclusion et la condamnation sont les seules réponses républicaines à de tels propos. » avant d'ajouter « S'il n'exclut pas un de ses membres tenant de tels propos, le FN restera toujours le parti de la nausée républicaine. #LePen ».



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