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lundi 14 décembre 2020 17:05

Patrick Bruel dénonce les décisions du gouvernement : "La culture souffre"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Patrick Bruel lance un cri du coeur. Invité sur BFM TV ce dimanche, le chanteur pointe du doigt le manque de soutien du gouvernement envers le monde de la culture et dénonce l'appellation "non-essentiel" : "C'est stupide".
Crédits photo : BFM TV
L'épidémie de Covid-19 paralyse le monde de la culture. Depuis neuf mois, fermeture des salles, reports d'albums et annulations de tournées sont devenus le lot quotidien des acteurs du monde de la musique, impacté de plein fouet par une crise économique sans précédent. Si les artistes se sont réinventés en organisations des concerts sur Facebook ou des livestreams de grande ampleur comme Dua Lipa ou M. Pokora, les chiffres sont alarmants. Selon une nouvelle étude du magazine spécialisé Pollstar, les pertes provoquées par la crise sanitaire sur l'industrie du concert se chiffreraient à 30 milliards de dollars sur l'année 2020. Et l'avenir ne semble pas plus radieux. Malgré le déconfinement, les salles de spectacles ne rouvriront pas le mardi 15 décembre en France, à l'instar des salles de cinéma. Un énième coup dur qui a inspiré à Grand Corps Malade sa nouvelle chanson "Pas essentiel", dans laquelle il est fait référence à la fermeture des rayons culturels décrétés en novembre par le gouvernement. Avoir entendu que les livres ou les disques sont des produits "non essentiels" de la part des hautes sphères de l'État a également heurté Patrick Bruel.

"C'est tout simplement stupide"


Dimanche, le chanteur et acteur était l'invité de BFM TV pour évoquer le sort de la culture. Touché par le coronavirus en mars dernier, Patrick Bruel a appelé à une prise de conscience collective. « Faites gaffe, ce truc est une saleté. Moi j'essaie de minimiser ce qu'il m'est arrivé par rapport aux gens à qui il est arrivé des tragédies. Il y en a qui sont morts, qui ont été intubés, qui ont beaucoup de mal à se relever » a témoigné l'artiste de 61 ans, qui a pu trouver du réconfort dans l'amour du public avec les rendez-vous musicaux qu'il a régulièrement proposés sur son compte Instagram : « J'étais porté par des millions de gens qui suivaient ce live, c'était incroyable ». Conscient de sa stature, l'interprète de "Casser la voix" n'a pas hésité à exprimer le fond de sa pensée vis-à-vis des décisions prises par le gouvernement dans ce contexte sanitaire. « En quoi un magasin d'alimentation est moins dangereux qu'une librairie ? En quoi un avion bondé est moins dangereux qu'un théâtre ? En quoi un train, où les gens sont collés, est moins dangereux qu'un cinéma ? » s'est-il interrogé, glissant au passage une citation de Winston Churchill : « Si on ne se bat pas pour sa culture, pour quoi se bat-on ? ».

Comme ses camarades, Patrick Bruel dénonce avec fermeté le terme "non essentiel". « Au milieu de cet arbitrage, il y a un champ lexical qui est complexe et qui n'est pas acceptable. C'est sûr que dire à des danseurs, à des chanteurs, à des comédiens, à des artistes, des artistes de rue, à des gens qui, depuis des années, donnent aux autres de la chaleur, de la raison de vivre, des mots, des phrases, qui peuvent changer un destin qu'on n'est pas essentiels, c'est stupide. Tout simplement stupide. Ce n'était pas le mot à employer » estime le chanteur, qui tempère toutefois les esprits : « Je ne pense pas que l'intention était de minimiser les artistes ou leur faire du mal. Je pense que dans le monde culturel et tout ce qui gravite autour, les intermittents, les emplois courts, il y avait beaucoup de monde qui avaient envie de se sentir considérés ». Plus qu'un coup de gueule, Patrick Bruel aimerait qu'on puisse apporter sur la table des solutions concrètes pour soulager un secteur en péril, à qui l'on demande de s'adapter à chaque nouvelle échéance : « Nous souffrons. La culture souffre. La culture souffre d'un manque de visibilité ».

Retrouvez Patrick Bruel sur son site officiel et sa page Facebook officielle.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de Patrick Bruel sur Pure Charts.

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