Patrick Bruel

Crédits photo : Capture d'écran France 2
La tension monte d'un cran en France. La mobilisation des Gilets jaunes le week-end dernier a donné lieu à des scènes d'une rare violence et à des affrontements musclés entre forces de l'ordre et manifestants. Selon la mairie de Paris, entre 3 et 4 millions d'euros de dégâts ont été causés lors des rixes qui ont éclaté samedi aux abords de l'Arc de Triomphe et sur les Champs-Elysées. Face à un mouvement qui prend de l'ampleur, l'exécutif se montre ferme mais se dit prêt au dialogue. « Je respecterai toujours la contestation, j'écouterai toujours les oppositions mais je n'accepterai jamais la violence » a fait savoir le président Emmanuel Macron, regrettant les nombreuses scènes de chaos qui ont transformé la capitale en zone de guérilla urbaine : « Ce qu'il s'est passé aujourd'hui à Paris n'a rien à voir avec l'expression pacifique d'une colère légitime ». Personne ne reste indifférent à ce bras de fer : plusieurs personnalités, parmi lesquelles Brigitte Bardot ou Nicola Sirkis, ont pris la parole pour commenter cette crise sociale. « Nous sommes face à des gens désespérés. Mais aussi des gens envieux qui en veulent aux plus riches qu'eux. Aujourd'hui, on entend un discours qui exprime un mal-être profond mais aussi des discours qui ne vont pas faire avancer les choses » a réagi le leader d'Indochine, inquiet.

"Ces inégalités sont beaucoup trop importantes"

Samedi soir dans "On n'est pas couché", Patrick Bruel s'est lui aussi exprimé sur cette actualité qui agite les réseaux sociaux. Alors qu'il évoquait le courage des "Héros" anonymes auxquels il rend hommage sur une chanson co-écrite par Paul Ecole, l'interprète de "Tout recommencer" a expliqué comprendre les revendications des Gilets jaunes. « On est dans un besoin de réconciliation. On peut pas ne pas être en empathie avec ce qui est en train de se passer avec ces gilets jaunes, ces gens qui ont au quotidien besoin de faire entendre leurs voix. On s'aperçoit qu'on est au bout d'un système, au bout d'un cycle. On est dans un moment où nous devons commencer à repenser les choses et à reconstruire quelque chose. On ne peut plus rester chacun sur ses positions et ne pas assembler les énergies » estime Patrick Bruel, sensible aux déclarations « fort intéressantes et tout à fait audibles » faites plus tôt dans l'émission par Olivier Besancenot, le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

« Il y a aussi des choses qui ne sont pas forcément réalisables. Mais peut-être qu'ensemble on peut réfléchir à un système parce que le système ne va plus, ces inégalités sont beaucoup trop importantes. C'est impossible de laisser les choses comme ça » a poursuivi le chanteur avec gravité. « Et je suis content de payer mes impôts en France, je le précise » a-t-il ajouté sous les applaudissements, pour prévenir toute polémique après le tollé provoqué par les propos de Michel Polnareff sur l'état actuel du pays alors que ce dernier vit sur le continent américain. « Mes enfants sont installés aux États-Unis avec leur maman, moi j'y suis de temps en temps mais je suis en France. Je suis fiscalement Français, j'ai toujours payé mes impôts en France et je continuerai à le faire » a renchéri Patrick Bruel, pour clore le sujet. Précisons que l'enregistrement de ce numéro de "On n'est pas couché" s'est déroulé jeudi, soit deux jours avant les manifestations qui ont dégénéré.

Regardez Patrick Bruel parler des Gilets jaunes :