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32 ans de carrière et toujours aussi populaire ! Le 2 novembre prochain, Patrick Bruel choiera ses fans en publiant dans les bacs son neuvième album studio, enregistré entre Los Angeles et Paris. Pour s'assurer une touche de modernité, l'illustre chanteur a fait appel à Vianney pour produire son nouveau single "Tout recommencer". « Je ne sais pas si les gens vont adhérer à ces chansons. Le temps a passé, d'autres artistes se sont installés, le temps est différent, l'ère musicale est différente. Tout est différent. Et donc on recommence, on repart à zéro. On se réinvente » vient de confier Patrick Bruel dans l'émission "Sept à huit", humble en dépit du succès qui ne se dément pas. Pour preuve ? Il a déjà vendu près de 200.000 tickets de sa nouvelle tournée. Avant même la sortie du disque qu'il défendra en live. « Quand il s'agit des concerts, des rendez-vous, il y a un capital confiance qui s'est installé depuis longtemps parce que les gens n'ont jamais été déçus. Et ça c'est transmis, de générations » analyse le chanteur, conscient que sa longévité est rare dans le métier : « C'est le public qui a fait de moi une bête de scène, qui m'a donné cette incroyable énergie et cette envie (...) Je n'ai aucune raison d'arrêter. Jamais ».

"Je ne voulais pas que mes enfants puissent souffrir de ça"

D'où lui est venu la passion de la performance ? Aussi loin qu'il s'en souvienne, Patrick Bruel a toujours aimé se donner en « pestacle ». « J'ai voulu exister plus qu'un autre (...) Je chantais le dimanche où j'imposais à toute ma famille de m'écouter et de me regarder. Qu'est ce qu'ils ont été contents quand le public a pris le relais ! » s'amuse-t-il. Si le chanteur était prêt à tout pour amuser la galerie, c'est sans doute parce qu'il a grandement souffert de l'absence de son père. Lui-même parent de deux garçons nés de son union avec l'écrivaine Amanda Sthers, Patrick Bruel a tout fait pour ne pas « suivre le même schéma » : « Ce n'était pas possible. A un moment donné, je ne pouvais pas me séparer d'eux plus de trois ou quatre jours (...) J'étais très très très présent, depuis toujours ». Inconsciemment peut-être, cette faille lui a donné soif de reconnaissance et a sans doute déclenché son envie de devenir artiste. « "Courir dans tous les sens pour guérir une absence, un père qui passe, qui manque, mais je ferai sauter la banque" : ce sont les phrases de ma première chanson, qui s'appelait "De face", dans mon premier album. Donc je pense que la réponse est là » observe-t-il.

Regardez l'interview de Patrick Bruel dans "Sept à huit" :



Avec l'envie de se réconcilier avec son passé, Patrick Bruel a cherché à panser ses blessures avant même de devenir père à son tour. « J'avais envie de régler ce problème avant que mon premier enfant n'arrive. Donc c'est à ce moment-là que, précisément, on s'est retrouvés avec mon père. Ça s'est très bien passé et ça a permis beaucoup plus de fluidité après pour moi. Je ne voulais pas que mes enfants puissent souffrir un jour de ça » se remémore-t-il. Il en parle dans l'une de ses nouvelles chansons, sur « un homme qui vient parler à un autre homme pour lui rappeler que son fils existe, qu'il est en train de se passer des choses et qu'il est en train de passer à côté ». Mais aujourd'hui, les deux hommes ont trouvé un équilibre dans leur relation. « J'entretiens un joli rapport avec mon père. C'est chouette » conclut-il dans un sourire.