Crédits photo : Bestimage
C'est le livre polémique du moment. Ecrite par Ivan Jablonka, la biographie "Goldman" tend à retracer à quel point l'emblématique chanteur français a traversé les époques et a notamment été un symbole fort de la France des années 80. « Je n'ai pas cherché à le rencontrer, car j'ai estimé qu'il fallait respecter sa disparition, [mais] ce n'est pas un problème car le métier d'historien consiste à aller sur les traces des gens. L'histoire est une enquête dans l'absence » expliquait d'ailleurs l'auteur à Libération. Sauf que la publication du livre a suscité la colère de Jean-Jacques Goldman. S'il s'est retiré de la scène médiatique depuis bientôt 20 ans, l'interprète de "A nos actes manqués" a tenu à réagir avec véhémence à cette publication non autorisée : « Je n'ai jamais rencontré cet auteur, mes amis non plus, et je suis triste pour tous les gens qui se font duper en achetant ces livres qui parlent de moi ».

"C'est fait sans lui..."

Face aux critiques, Ivan Jablonka a tenu à se défendre : « Quel honneur que Jean-Jacques Goldman, qui est enseveli dans le silence depuis 20 ans, en sorte pour parler de mon livre (...) Il parle de tristesse. Je crois que la cause de sa tristesse n'est pas mon livre, mais sa célébrité persistante ». Mais ce coup de gueule, Pascal Obispo le comprend aisément. Interrogé dans les colonnes de Paris Match pour la sortie de son nouvel album "Le beau qui pleut", l'artiste de 58 ans s'insurge contre la biographie signée Ivan Jablonka. « C'est fait sans lui, quel intérêt ? C'est une démarche un peu cynique... » explique le musicien, avant d'indiquer qu'il a lui aussi fait les frais d'une histoire similaire : « On a écrit deux livres sur moi auxquels je n'ai pas participé. C'est sympa, mais ce n'est pas mon histoire ».

Dans le reste de l'entretien, Pascal Obispo souligne que lui, comme Patrick Bruel, Florent Pagny et Jean-Jacques Goldman, ont bâti leur carrière envers et contre toutes les critiques. « L'adversité fait de moi quelqu'un de différent, qui s'est fabriqué un château fort avec toutes les pierres qu'on lui a jetées. Mais je sais qu'on ne crache pas sur les gens qui ne font rien. On ne défonce que les gens qui ont du succès. (...) La construction d'un artiste sous des jets de pierre et des crachats, c'est plutôt intéressant. Et tous ceux que je viens de citer sont encore là » souligne-t-il avant de conclure avec le sourire : « Sauf Goldman. Ce n'est pas parce qu'il ne sort plus d'albums et ne donne plus de concerts qu'il ne fait plus de musique. Il paraît même qu'il a un studio à Marseille ! ».