Crédits photo : Kameliya Stoeva
Le 11 août 2022, la France couronnait sa nouvelle reine. Ce jour-là sur France 2, Paloma remportait la première saison de "Drag Race France", adaptation du programme culte créé par RuPaul devenu, au fil des épisodes, un véritable phénomène de société. « On est la franchise de "Drag Race" la plus regardée dans le monde et celle qui fait le plus gros taux d'audience dans son pays au monde. Aux Etats-Unis, proportionnellement, les gens regardent moins "Drag Race" qu'en France. C'est fou ! Il y a des grands-mères, des gens dans leur campagne, qui ont regardé "Drag Race". Ça, on ne pouvait pas le prévoir » se félicite au micro de Purecharts la drag queen, vue depuis dans les séries "Balthazar" ou "The Walking Dead: Daryl Dixon". Actuellement à l'affiche du seule-en-scène "Paloma au PluriElles", qui fait escale aux Folies Bergère les 11 et 12 avril, la reine de beauté vient de divulguer en parallèle son nouveau clip "P.A.L.O.M.A", qu'elle co-réalise. Ce titre électro-pop réalisé par Rebeka Warrior et RAUMM, qui conclut son spectacle humoristique, marque sa deuxième incursion dans la chanson après "Love l'artère". Elle le dit pourtant elle-même : « Je n'ai jamais eu l'ambition de faire de la musique ».

"Un personnage, ça permet toutes les excentricités"

C'est là tout le paradoxe du personnage de Paloma, sorte de super-héroïne avec lequel Hugo Bardin s'autorise tout. « Je comprends pourquoi beaucoup d'artistes dans la musique se servent de personnages : ça permet toutes les excentricités. Je veux utiliser Paloma pour la dimension visuelle, pour créer une oeuvre globale. C'est un challenge mais quelque part, je me sens protégé par le personnage. Jamais je ne ferai un album "Hugo Bardin chante" ! Ce serait horrible, je n'imagine même pas » admet l'artiste de 32 ans, qui se rêvait depuis tout petit « comédien et réalisateur », et non chanteur : « "Love l'artère" c'est la BO de mon film, c'était vraiment sans ambition aucune. Et ça a tellement marché ! Les gens m'ont dit : "On a envie que tu fasses de la musique", et j'étais là : "D'accord... Il va falloir que je chante" ».

C'est donc acté : un premier recueil de chansons va prochainement voir le jour. « Rebeka m'a mis le pied à l'étrier et là je prépare un album. En l'écrivant, je me rends compte que je dis des choses hyper intimes que je ne dirais jamais ailleurs. La musique c'est bête mais ça fédère un truc universel. Tu peux faire passer tellement d'émotions » confesse Paloma, qui « avance très lentement » sur le sujet aux côtés de Marc Bret‐Vittoz, déjà derrière "Love l'artère". « On écrit et on compose ensemble. Il me fait des maquettes où il chante très bien, et ça m'agace ! Parce qu'après, je dois passer derrière » s'amuse-t-elle.

"Ce sera très années 80, très chevaleresque"

Pour l'heure, Paloma ne sait pas encore quelle forme prendra véritablement ce saut dans l'inconnu. « Il va y avoir au moins six ou sept chansons, c'est sûr. On a cinq chansons qui sont écrites et composées, il faut qu'on les enregistre. On a fait des petits tests, déjà. Je me challenge beaucoup ! C'est très haut au niveau vocal. Les gens qui m'aiment parce que j'aime Mylène ne seront pas déçus » sourit cette fan de la première heure, qui décrit le projet comme « très années 80 », « très chevaleresque » : « C'est très Lady Oscar. Tout ce qu'on a aimé de Paloma, on va le retrouver dans la musique. Ça va être un peu un ovni ». Le défi consiste à travailler sur la technique. « C'est impossible de chanter comme "Love l'artère", c'est une chanson de studio. Ce n'est quasiment que de la machine. Donc là, on recherche quelque chose d'un peu plus pur, c'est plus ma voix. En fait, on fait la démarche inverse » précise Paloma. Qui ne masque pas ses doutes : « Pour la première fois de ma vie, je me dis que je ne vais pas y arriver ! Mais j'ai envie d'essayer. Ce qui m'intéresse, c'est de faire de la musique pour pouvoir donner une continuité à mon personnage. Je me crée un endroit à moi ».



Et sa principale inspiration reste évidemment Mylène Farmer, à qui elle lance un appel par notre intermédiaire. « Elle m'a ouvert un univers que je pensais être le seul à aimer. Pendant très longtemps, j'étais persuadé que personne ne connaissait Mylène Farmer à part moi ! Ça a été assez dur de me rendre compte qu'elle était aimée par des millions de personnes, qu'il fallait la partager. J'ai l'impression qu'avec Paloma, à mon humble échelle, j'ai créé une entité qui provoque ça chez des gens » analyse l'ancienne chroniqueuse de "Quotidien", qui a « envie d'aller dans cette direction un peu mystique pour la musique ». « Je veux quelque chose qui fédère et me dépasse moi humainement. Et je peux me laisser aller à un délire mégalo parce que c'est du drag ! » conclut-elle d'un geste théâtral. Vivement !