Olympe

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Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Ton album sort deux mois après la finale de "The Voice". On peut dire que c'est du rapide, non ?
Est-ce que c'est rapide ? Oui, c'est rapide. C'est un timing qui a été très serré, parce qu'on a enchaîné avec la tournée tout de suite. Donc pour enregistrer l'album, j'ai eu très peu de temps. J'ai passé quatre jours en studio seulement pour poser les voix.

Et donc c'est quoi, l'idée de cet album ?
C'est un album un peu souvenir qu'on voulait faire. Je ne me voyais pas enchaîner avec un album de compos et complètement casser avec l'aventure "The Voice". J'assume totalement d'avoir fait "The Voice", c'est le début de "mon histoire" à la télé et dans les médias. Je trouvais ça intéressant de faire un album de reprises. Ce n'est pas une compilation de "The Voice", c'est vraiment un album de reprises avec des versions longues, des orchestrations totalement différentes. Pour "Born To Die" par exemple, ce n'est plus du tout un piano-voix, "Zombie" ne commence plus du tout de la même façon, "Désenchantée", ça n'a plus rien à voir. Je trouve ça intéressant d'avoir retravaillé et d'avoir amené encore un peu plus ces chansons dans mon univers et pas dans l'univers de l'émission.

L'idée, c'était aussi de surfer sur le succès de l'émission...
Oui, voilà c'est ça.

Pourtant, tu aurais pu sortir ton premier album original avant la fin de l'année, et personne ne t'aurait sans doute oublié.
Oui mais c'est vrai que plus le temps passe, plus on se fait oublier un peu quand même. Après voilà, il ne faut pas se mentir, c'est vrai que c'est un petit "accélérateur de carrière" mais après il faut savoir rebondir. Rien n'est jamais acquis. C'est une bonne idée d'offrir ce petit album en remerciement aux personnes qui m'ont suivi et qui m'ont porté jusque-là. De ne pas les laisser tomber parce que les laisser attendre un an avant de faire un album... « C'est bon merci, vous m'avez amené jusqu'ici, maintenant je vais prendre des vacances, je m'en vais ». C'était pour rester dans une dynamique avec la team Olympe (ses fans, ndlr) et toutes les personnes qui me suivent, mais aussi une dynamique de travail. Je ne me voyais pas arrêter l'émission et me retrouver chez moi en train d'attendre que les mois passent.

De toute façon, tout est allé très vite pour toi. Dès la première émission, tu as fait sensation avec "Born to Die" et on te disait déjà gagnant d'entrée de jeu. Comment on vit le fait d'être le chouchou, autant du public que du jury ?
Ce n'est pas évident, au début. Moi je suis vraiment arrivé de ma maison avec ma version de "Born to Die", qui n'était pas à la base une version pour la télé. Je l'ai faite parce que j'aime cette chanson. D'ailleurs, quand je me suis présenté au pré-auditions de "The Voice", je l'avais mise en troisième choix. Donc vraiment en dernier. En me disant : « Si je la fais, ils ne vont pas me prendre, c'est sûr ». C'est vrai que ça a été un succès un peu immédiat mais le statut de favori, c'est un statut que je ne souhaite à personne. C'est vraiment très handicapant, dans le sens où les gens se disent « Bon c'est lui le gagnant, on le sait, on ne va pas voter pour lui ».

Tu crois que c'est pour cette raison que tu n'as pas gagné l'émission ?
Oh... Oui, peut-être. J'ai quand même été beaucoup soutenu et ça s'est joué à quelques voix. Ce n'était pas énorme non plus. Je pense que sur la demi-finale, c'est ce qui, aussi, a fait que j'ai eu moins de voix par rapport à Anthony. Les gens se sont dit que j'avais déjà été sauvé par le public trois fois d'affilée. Dans l'équipe de Jenifer, j'étais le seul à être sauvé par le public tout le temps. Peut-être que les gens se sont dit que la quatrième fois, ça va le faire donc on va arrêter de voter. Même sur internet, on reçoit beaucoup de critiques. « Oui c'est le gagnant » ou « C'est nul ce qu'il a fait ». Souvent, en France, et dans beaucoup de pays, on n'aime pas les favoris. Et quand il y a un favori, on essaie de le descendre.

Ce sont des choses qui t'ont affecté ?
Je suis quelqu'un qui stresse beaucoup. J'ai beaucoup souffert du regard des autres. En lisant ces commentaires-là, je me sentais mal. J'avais l'impression de retourner dans mon adolescence quand j'étais hyper mal et que je me prenais toutes les critiques des gens. Parfois, c'est de la méchanceté gratuite donc on ne peut pas lutter contre ça. Et c'est aussi le jeu d'internet, des médias.

Le fait que tu sois très actif sur les réseaux sociaux, dont Twitter, fait que tu es directement en frontal avec ces messages-là...
Il y a majoritairement des messages gentils mais il peut y en avoir 50.000 et un message mauvais, on ne retiendra que le mauvais. C'est celui qui blesse le plus. Il ne faut pas oublier que nous, après le concert ou après l'émission, on rentre, on est tout seul dans notre chambre d'hôtel, on n'a pas un coach spécialement pour les critiques. On est comme tout le monde. Ça fait mal de recevoir des choses méchantes qui ne sont parfois pas justifiées. Quand c'est une critique constructive avec vraiment une démarche pour qu'on puisse s'améliorer, c'est cool. Je suis le premier à recevoir les conseils de tout le monde. Après quand c'est descendre pour descendre, sans conseil derrière, ce n'est pas cool.

Ce statut de favori, il doit être aussi difficile à gérer vis-à-vis des autres candidats, non ?
Oui ça met un peu... Ça ne crée pas des tensions parce qu'il n'y en a pas eu pendant l'émission. Mais je pense que des fois oui, il peut y avoir de la jalousie. Il n'y a pas que moi qui ai été le favori, il y a Anthony, il y a plein de monde. Mais oui ça peut créer un peu de jalousie auprès de certaines personnes parce que c'est humain. Voir que quelqu'un est porté... Pas mis en avant plus qu'un autre, parce que dans "The Voice", on est tous à la même enseigne. Oui, je comprends que ça puisse gêner ou même blesser des fois. Mais moi, malheureusement, je n'y suis pour rien et je n'ai pas voulu ce statut. Je l'ai accepté mais...

Est-ce que ça te met aussi une pression particulière que tu n'as pas forcément désirée ?
Oui ! Mais déjà je n'ai pas l'impression du vainqueur parce que je n'ai pas gagné. Donc déjà je suis content d'avoir ce poids en moins. Mais je ne suis pas loin, 0,2 %, donc c'est vrai que c'est serré... (Sourire) Mais on ne va pas dire « Le vainqueur sort son album on va le juger », c'est plutôt « Bon il est arrivé deuxième, il sort un album, on va écouter ». C'est vraiment une approche différente, je pense. C'est vrai que quand on gagne, on se dit « C'est le grand gagnant, est-ce qu'il mérite sa place ? ».

Donc ce n'est pas vraiment handicapant d'avoir été tant adulé finalement.
Si, c'est un peu handicapant parce qu'on se dit « Pourquoi il sort un album de reprises ? », « Ça va être un échec » ou « Commencer une carrière avec un album de reprises, c'est la cata ». Mais en fait, je n'ai pas envie de sortir un album... Déjà, on avait envie de sortir un album assez rapidement parce que voilà il faut surfer sur la vague etc... mais je n'avais pas envie de faire un album de compos choisies comme ça, au hasard, et se dire « Bon allez, lui il est connu, je vais prendre une chanson ». Si ça ne me correspond pas, c'est un peu débile. Et justement, sur l'album il devait y avoir un petit peu plus de titres mais on a réduit la liste à huit parce qu'on voulait faire huit titres proprement mais pas douze ou dix, sans vraiment avoir de finitions. Il y a vraiment un travail artistique derrière.

Certains peuvent penser que c'est une facilité vu que ce sont des titres que tu as déjà chantés...
Oui, mais comme ils sont ré-arrangés autrement, ce n'est plus du tout les mêmes versions. C'est un challenge aussi. On m'a apprécié avec "Born to Die" et "Zombie", entre autres, pour leur version. Mais là, c'est encore une autre version de celle que j'ai proposée durant l'émission. C'est du stress. Je stresse beaucoup et quand on m'envoie les mixs, j'écoute, j'écoute, j'écoute. J'écoute tous les soirs avant de m'endormir, je me dis « Est-ce que les gens vont aimer ? Est-ce que ça va plaire ? ». Et si c'était vraiment la facilité, je dormirais sur mes deux oreilles, je ferais des nuits de dix heures ! (Rires)

Tu ne trouves pas qu'il y a trop d'albums de reprises ? Il y a eu Jenifer, "Génération Goldman", "Tropical Family", "Premières rencontres" de Sophie-Tith...
C'est vrai qu'il y en a eu beaucoup. J'étais un des premiers à ne pas trop aimer les albums de reprises, je l'avoue. Après, c'est un choix et c'est vrai qu'il y en a beaucoup mais en même temps l'été, on a envie d'écouter des reprises, des trucs légers. Moi je trouve ça cool.

Tu as dit que tu stressais beaucoup. Est-ce que tu as peur que ce soit un échec ?
J'essaie de ne pas y penser parce que je n'ai pas envie d'avoir des pensées négatives. Mais oui, j'y pense, dans le sens où c'est un projet qui me tient à cœur, j'ai beaucoup bossé. Justement, je ne me suis pas reposé. J'aurais pu le repousser d'un mois ou deux, mais j'ai voulu continuer dans cette dynamique et offrir encore, travailler pour que les gens qui me soutiennent ne soient pas déçus. J'ai vraiment beaucoup bossé. Ça me ferait mal au cœur que ça ne fonctionne pas, enfin, que les gens n'aiment pas, parce que je me suis vraiment donné à fond dans cet album. J'ai donné toute l'énergie qu'il me restait en tout cas, entre la tournée et l'émission. Pour te dire, ça fait deux mois et demi que je ne suis pas rentré à la maison, que je n'ai pas vu mes parents. Depuis la fin de l'émission, depuis le prime de la finale. J'espère que ça va marcher parce que je me suis donné à fond. Je n'ai pas eu un seul jour de repos, j'étais en studio, sur le tournage du clip, pour les interviews... Je suis explosé.

Il y a un titre inédit sur le disque, "Merci", écrit par Lionel Florence. Tu as pu le rencontrer ?
Non, on ne s'est pas rencontré, ça a été tellement vite. A la base, on m'a fait écouter des chansons pour l'album suivant. Il y avait cette chanson, qui était en anglais à la base et qui était un piano-voix, composé par David Esposito. On m'a dit « Cette chanson, elle est pas mal », j'ai écouté, j'ai dit « Oui, c'est très joli, la mélodie est très belle » et ça devait être pour le deuxième album. Il devait y avoir une huitième reprise, qui était une chanson de Zazie, que je n'ai jamais chantée, mais on s'est dit qu'on n'aurait pas le temps de bosser là-dessus. Et on m'a dit « Est-ce que tu ne voudrais pas faire cette chanson-là, on écrira un texte dessus pour remercier les personnes qui t'ont suivi etc... ? ». Je me suis dit « Pourquoi pas, ça peut être une bonne idée ». Et après on m'a proposé un texte de Lionel Florence, qui a été modifié parce qu'il y avait des choses que je n'aimais pas trop. Dans le sens où c'était un peu léger. On ne voulait pas une chanson trop compliquée non plus, on remercie les gens, on ne va pas non plus faire de la philosophie. Mais il y avait des choses qui ne me correspondaient pas trop, qui étaient un peu trop enfantines. On a changé quelques phrases. On est arrivé sur ce texte qui est très sympa, c'est une jolie chanson. Je suis très content qu'il y ait ce clin d’œil-là pour remercier les personnes qui m'ont suivi.

Florent Pagny a dit qu'il fallait "arrêter de dire aux candidats que le gagnant ne vend pas de disques parce qu'en finale, ils vont finir par chanter exprès comme des patates pour ne pas gagner". Ça a été ta tactique ? (Rires)
Ah pas du tout, non ! (Rires) Gagner m'aurait mis une pression particulière mais justement ça aurait été un challenge, de me dire que voilà, il faut faire un album et il faudrait que cet album marche. Parce que c'est vrai que dans tous les "The Voice" du monde entier, aucun gagnant n'a fait carrière. Mais pourquoi pas faire l'exception qui confirme la règle. Peut-être que Yoann Fréget va cartonner ! On ne sait pas. Mais après, je pense que ça ne veut rien dire. Ce n'est pas parce que tu es le gagnant de "The Voice" que ça ne marche pas. Après ce sont des choix artistiques. Il faut respecter son univers et faire des concessions car c'est un premier album. Je pense que Jenifer, justement, est arrivée jusqu'ici aujourd'hui, ça fait onze ans que ça dure, parce que sur son premier album, elle a dû faire des concessions. Elle a dû choisir des chansons qui étaient un peu peut-être des fois bateau, pas dans son univers personnel. Des chansons bateau, des chansons jolies, pour toucher un public assez large. Il ne faut pas se fermer quand on arrive, quand on est vainqueur d'un télé-crochet ou pas.

Il faut penser au public...
Il faut que ça parle au plus grand nombre et il ne faut pas se fermer. Mais je n'ai pas chanté mal exprès ! (Rires)

Mais tu parles de "chansons bateau", rassure-moi, tu ne vas pas en faire juste pour en faire ?
Non ! Pas du tout ! Il faut que ça me plaise un minimum. Je suis prêt à faire des compromis. Je ne suis pas fermé. Après, je n'ai pas la science infuse non plus, ça se peut que je passe à côté de quelque chose qui artistiquement est très fort et que je ne le ressente pas comme ça.

C'est aussi pour ça qu'il y a l'équipe de ta maison de disques...
Tout à fait ! La maison de disques, et j'ai un directeur artistique, un réalisateur, mes agents aussi qui sont là pour écouter, pour donner leur avis. C'est très important. Personne n'a la science infuse, même les plus grands artistes. On a besoin de conseillers pour nous dire « Cette chanson-là, elle est très belle, peut-être que tu ressens moins de choses quand tu la chantes mais les gens peuvent se reconnaître dans cette chanson... ». C'est important.

Découvrez "Born to Die", le clip d'Olympe :



Je repense à "The Voice". Sincèrement, est-ce que ce n'est pas un coup de massue de ne pas avoir gagné ? A aucun moment, tu ne t'es dit "C'est fait", sincèrement ?
Non. (Il sourit) En fait, quand j'étais en finale, on était quatre sur scène, il y avait le résultat des votes, je me suis dit « Si je suis quatrième, je serai vraiment triste ». Triste dans le sens où j'aurais vraiment perdu les gens qui m'ont soutenu et j'aurais vraiment chanté comme une... merde. Quand j'ai vu que je n'étais pas quatrième, je me suis dit « Troisième, ça se rapproche mais c'est encore un peu trop loin au niveau des pourcentages ». J'aurais été déçu, pas que pour moi, mais plus pour ma famille, mes amis et les gens qui m'ont suivi. Quand je suis arrivé deuxième, ma grand-mère pleurait dans la salle, mes parents et mon frère étaient hyper déçus. Moi j'avais le sourire car j'étais content, je suis arrivé jusqu'ici, je n'aurais jamais imaginé faire partie de l'aventure "The Voice" donc arriver jusqu'en finale et arriver deuxième, c'est juste énorme. Bien sûr, j'étais un petit peu déçu, j'avais envie de gagner, on a tous envie de gagner, c'est une compétition. Quand je les ai vus tous pleurer, ça m'a donné envie de pleurer et même là, j'ai envie de pleurer. (Rires) Je pense qu'il faut être fort, physiquement et moralement, pour vivre cette aventure.

A ce point ?
C'est une aventure humaine, on rencontre beaucoup de monde. Beaucoup de monde est éliminé. Aux battles, c'est de la boucherie parce qu'il y a plus de la moitié des personnes qui sont éliminées. C'était une aventure tellement fatigante aussi. Le dimanche, le lendemain du prime, on est encore sur le plateau pour choisir la chanson, on enchaîne toute la semaine, on a des critiques et on a des interviews, des répétitions... C'est épuisant. Je m'éloigne de la question, mais je ne suis pas déçu de ne pas avoir perdu... de ne pas avoir gagné, pardon ! (Rires) Lapsus révélateur ! Pour moi, j'ai tout gagné, je suis content.

A la surprise générale, c'est Yoann Fréget qui a remporté l'émission. Tu avais capté son potentiel durant l'aventure, tu t'étais dit qu'il pouvait être dangereux ?
J'avais fait une interview pour Voici et j'avais dit que pour moi c'est Yoann qui allait gagner. Je l'ai dit deux semaines avant la finale je crois. Je savais que c'était lui qui allait gagner parce qu'il a une voix magnifique et parce qu'il a aussi une histoire qui peut toucher beaucoup de monde. Donc ça joue aussi. Pour moi, c'était le vainqueur.

Lui, en revanche, n'a pas été très tendre à ton égard...
Ah bon ? Je ne comprends pas ! (Rires)

Il a récemment déclaré "Olympe ne m'a pas fait vibrer. Il a une bonne technique, mais il faudrait qu'il se mette un peu plus au service de la musique". Comment tu as réagi en découvrant ça ?
J'étais en studio quand j'ai entendu ça. Je me suis dit « Oh le vilain ! ». Il m'a appelé tout de suite quand le truc est sorti, je n'ai pas pu répondre parce que j'étais en plein enregistrement. Il m'a laissé un message vocal en me disant que ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire, que ça a été sorti du contexte, que ce n'était pas vrai etc... J'ai trouvé ça sympa de s'excuser. Après, s'il l'avait pensé, moi ça ne me dérange pas, on n'a pas tous les mêmes goûts musicaux. Moi, il y a des artistes qui ne me font pas vibrer.

Mais quand on gagne c'est un peu étrange de tacler comme ça le deuxième...
Oui c'est un peu... C'est une façon de faire différente, on va dire. Perso, je n'aurais pas dit des choses comme ça. Après c'est peut-être sorti du contexte, on ne sait pas ce qui se passe, ça a peut-être été modifié. Je ne lui en veux pas du tout.

Et comment sont vos relations aujourd'hui ?
Ça se passe bien et dans la tournée ça se passe bien. Je ne lui en veux pas du tout.

Parce que forcément, des petites choses comme ça, ça peut vite...
Oui, ça peut vite tourner justement. Après, on est là pour faire de la musique, on s'amuse et puis...

Et puis vous n'êtes pas là forcément pour vous faire des amis.
On n'est pas là pour se faire des amis, d'ailleurs !! (Rires) Non, mais voilà c'est une belle aventure, on est là pour s'amuser, on s'éclate et on a tellement de chance d'être ici. On fait la tournée quand même des plus grandes salles de France, à Bercy, à Amiens, dans ma ville, c'était juste dingue. On va au Liban ! C'est passé au-dessus et puis voilà c'est cool, et chacun pense ce qu'il veut, c'est son goût. Je ne vais pas lui reprocher de ne pas aimer forcément ce que je fais.

Un autre candidat a fait parler de lui, c'est Anthony Touma. En te sauvant plutôt que lui, Jenifer a essuyé de nombreuses critiques. Comment as-tu vécu cet épisode en coulisses ?
Ah, la polémique ! Je l'ai très mal vécue parce que j'ai été sauvé déjà trois fois par le public d'affilée. Je l'ai mal vécue dans le sens où pour une fois que Jenifer me sauve, parce que c'est son rôle de coach.... Elle a sauvé Anthony plusieurs fois. Il aurait pu très bien être éliminé avant. J'aurais très bien pu être éliminé avant. Et cette fois-là, elle a décidé de me sauver, c'est son choix, c'est son rôle de coach. Moi je n'y suis pour rien, je n'ai pas payé Jenifer pour qu'elle me sauve. Tout ce qu'elle m'a dit, c'est qu'elle était déçue dans le sens où elle s'est mal exprimée pour justifier son choix. Elle n'a pas voulu dire qu'elle me voulait en finale pour ne pas blesser Anthony. Elle voulait bien faire et elle a mal fait, en fait. En voulant trop bien faire, elle s'en est pris plein la tête, la pauvre. J'étais tellement triste pour elle.

Et toi dans tout ça ?
Moi, je ne le cache pas, j'ai eu des insultes sur internet, des menaces de mort. Truc de dingue ! C'est un jeu, quoi ! L'an dernier, il s'est passé la même chose dans l'équipe de Bertignac. Ruby avait été sauvée par le public et Louis a décidé de donner plus de points à Aude Henneville. Et ça n'a pas fait le buzz comme ça. Là, on était les deux favoris de l'équipe de Jenifer, et peut-être même les deux favoris de l'aventure et on était dans la même équipe. Forcément, à un moment ça allait bloquer, c'est sûr et certain. En plus, j'étais malade donc ça n'a rien arrangé. Certains disent « Il a été malade, il a joué la comédie ». Mais je n'ai pas dit la comédie. Je ne l'ai pas montré dans "The Voice" mais j'ai eu des aérosols, j'ai eu des tuyaux dans la bouche toute la semaine, trois fois par jour, j'ai été voir l'ORL, j'ai dû arrêter les répétitions parce que je ne pouvais même plus parler, j'ai eu un traitement... On aurait dit Michael Jackson avec des tuyaux dans la bouche ! Je n'avais même pas prévenu mes parents que j'étais malade pour ne pas qu'ils s'inquiètent pour la demi-finale.

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Comment tu as vécu ces moments-là ?
Je me sentais tellement seul et tellement abandonné dans la chambre d'hôtel avec mes tuyaux. Et tout le monde qui se déchaînait sur moi : « Ouais il ne mérite pas sa place en finale ». Je me suis dit que j'ai quand même été sauvé trois fois par le public, ce n'est pas comme si... On mérite tous notre place en finale, mais ce n'est pas comme si j'avais eu un parcours catastrophique depuis le début et qu'on me repêchait. Ce n'était pas la surprise du siècle. Donc oui j'ai été un peu déçu et avec Anthony, on s'est envoyé des SMS. Je me suis excusé : « Je ne sais pas si tu le vis mal ou autre mais moi je le vis très mal et je ne voudrais pas que ça se passe mal entre nous à cause de ça ».

D'ailleurs, pour faire un parallèle avec Jenifer, tu reprends toi aussi du France Gall sur ton album, avec "Si maman si". Jenifer s'est attiré les foudres de France Gall à cause de son disque hommage "Ma déclaration". Est-ce que ça te met une pression particulière ?
Non, pas du tout parce que j'espère qu'elle écoutera et j'espère qu'elle aimera ma reprise. Si elle n'aime pas, j'en suis désolé. Mais en tout cas, j'ai chanté cette chanson avec mon cœur, je chante toutes les chansons avec mon cœur, et après oui je comprends que ça puisse ne pas plaire. Comme j'ai dit, même avec Yoann, on n'a pas tous les mêmes goûts. J'espère qu'on est resté au plus proche de la version d'origine. Il y a un quatuor à cordes dessus, j'ai trouvé ça magnifique. Les arrangements sont vraiment sublimes. J'espère que ça lui plaira.

Suite à cette histoire, est-ce que vous avez quand même demandé une validation particulière au cas où ?
Bah en fait, on n'a pas besoin d'une validation. Franchement, on ne s'est pas posé la question.

Mais ce serait important pour toi d'avoir l'aval des artistes que tu reprends ?
Non, ce n'est pas important. Si elle plait tant mieux, si on n'a pas l'aval, tant pis. C'est un peu triste parce que c'est pour rendre un hommage à quelqu'un et pour faire vivre une chanson qui a vécu pas mal d'années, la remettre au goût du jour peut-être. Pour moi, c'est un peu un hommage aux artistes. C'est une chanson qui m'a touché. Je suis admiratif de tous ces artistes, dont France Gall. Si elle est contente et qu'elle me fait un petit mot de remerciement ou si même elle fait un clin d’œil en me disant qu'elle a écouté, rien que ça, ça me ferait plaisir.

Tu as pu écouter l'album de Jenifer ? Quel est ton regard sur cette histoire ?
Moi j'adore les reprises de Jenifer. J'ai vraiment écouté, j'ai acheté l'album et je le mets des fois le matin pour me préparer, ça me met la pêche. Je lui ai même envoyé un petit SMS il n'y a pas très longtemps. Je lui ai dit que j'avais adoré. C'est un album qui me met de bonne humeur. Après, on n'a pas tous les mêmes goûts.

Et si toi dans vingt ans, si tu fais carrière, un petit jeune arrive et fait un album avec tes chansons, comment tu réagirais ?
Eh bah je le tape ! (Rires) Non, je serai déjà très honoré qu'on reprenne mes chansons.

Oui mais si tu n'aimes pas ?
Si je n'aime pas, je dirai « C'est une version différente ! ». Je serais très content. Après si ça ne me plait pas, eh bah ça ne me plait pas.

Parle-nous un peu de l'orientation musicale de ton prochain album.
Ça va être de la pop. J'espère qu'il y aura beaucoup de voix parce que j'aime bien chanter et que j'aime bien les chansons avec de la voix. J'espère que les arrangements seront très frais parce que je veux que ce soit dans l'air du temps, que ce soit mon style, mais qu'on puisse se dire « J'ai envie de l'écouter au travail, dans la voiture, à la maison, dans la salle de bains... ».

Il est déjà amorcé cet album ?
J'ai écouté quelques titres, je n'ai rien posé encore, je n'ai pas posé de voix encore. Il y a des titres que j'adore, qui font danser. Je suis très content. J'ai envie qu'on voit aussi ce côté de moi qu'on n'a pas vu dans l'émission. On m'a toujours vu au piano ou debout sur des chansons qui ne bougent pas forcément. Je suis quelqu'un qui aime beaucoup rire, mon entourage le dira, je n'ai pas envie d'ennuyer les gens avec ma tristesse, mes problèmes. J'aimerais bien qu'il y ait quelques chansons un peu tristes, parce qu'il en faut pour tous les goûts et que c'est aussi ma personnalité, mais j'ai vraiment envie qu'on me découvre sous mon vrai visage. La bonne humeur, quelque chose de joyeux, un message positif.

Tu sais déjà avec qui tu vas travailler, et s'il y aura des collaborations ?
Je ne sais pas encore parce qu'on m'a fait écouter beaucoup de chansons mais on ne me dit pas forcément qui écrit les chansons pour ne pas que ça m'influence. Mais je sais qu'avec Emmanuel Moire, on a dîné ensemble il y a peu de temps, et on a très envie de travailler ensemble. Donc on va écrire et composer ensemble. Est-ce que ça va apparaître sur l'album ? Je ne sais pas. Si ça se trouve, on n'arrivera pas à écrire quelque chose de bien. Mais ça me ferait très plaisir.

Et des duos, tu en envisages ?
J'aimerais trop faire un duo avec Jenifer déjà ! Pour la remercier et parce que je l'adore. J'ai découvert une fille extra, je ne la connaissais qu'à travers la "Star Ac", elle est géniale. On s'envoie des petits SMS. Bon, là elle est très prise donc elle ne répond plus à mes SMS, à mon grand désespoir. (Rires) Non, mais j'ai eu de ses nouvelles il y a une semaine et demi.

Elle a pu écouter tes deux singles "Born to Die" et "Zombie" ?
Non, je ne pense pas. Elle doit être tellement occupée. Et puis je n'ai rien envoyé. C'est très très rapide !

Est-ce que tu vas écrire sur ce prochain album d'ailleurs ?
J'écris et je compose. Après, est-ce que ce sera sur l'album, je ne sais pas. Je ne sais pas si je suis assez bon.

Ça fera peut-être partie des compromis dont tu parlais tout à l'heure.
Peut-être ! J'aimerais bien qu'il y ait au moins une chanson sur laquelle j'ai collaboré. Peut-être même une compo entière. S'il y a des trucs qui ne me vont pas, je le dirai. J'ai vraiment envie que ça me ressemble. Je serais vraiment content qu'il y ait une de mes chansons dessus. On verra !