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Mylène Farmer : que vaut son nouvel album "L'emprise" ? Notre critique !

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
C'est le grand jour ! Après quatre ans d'absence, Mylène Farmer sort son nouvel album "L'emprise", entourée de Woodkid, AaRON, Archive et Moby. Un disque qui vient sublimer l'univers glacial et intime de la chanteuse aux 38 ans de carrière. Notre critique !
Crédits photo : Marcel Hartmann
En septembre 2018, Mylène Farmer faisait sa "Désobéissance", abandonnant à nouveau son pygmalion Laurent Boutonnat pour faire confiance au jeune producteur français Feder. Soufflait alors un vent de liberté pour l'artiste à l'aube de ses 60 ans. Quatre ans, une pandémie et le mouvement #MeToo plus tard, l'icône de la chanson française nous raconte l'histoire d'une "Emprise" sur un album-concept, entourée cette fois de deux anciens collaborateurs, Archive et Moby que l'on retrouvait déjà sur "Bleu noir" (2010), et deux nouveaux noms made in France : AaRON et Woodkid. Ce dernier, connu pour ses productions dantesques et métalliques, apparaît aux crédits de sept titres, qu'il a confectionnés sur-mesure pour Mylène Farmer. Cela s'entend tout de suite, ce fan de la première heure a réussi à faire fusionner leurs deux univers complémentaires sur des titres cathédrales, d'une cinématographie et d'une envergure folles.

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Un voyage intime et tourbillonnant


Sur "L'Emprise", Mylène Farmer ralentit donc le tempo pour nous conter le mécanisme et les tourments d'une personne sous emprise psychologique, touchant les ténèbres pour enfin retrouver la lumière au fil des chansons. Un peu facile ? Pour du Mylène Farmer, ça l'est un peu... Après 38 ans d'une carrière unique, venant d'une artiste qui a marqué l'histoire et su se renouveler tant de fois (et y parvient encore), on aurait pu s'attendre à une proposition thématique un peu plus audacieuse. Cependant, le travail d'orfèvrerie sur les arrangements (le piano de "Ode à l'apesanteur" !) et les paroles délicates et poétiques de Mylène nous emmènent d'emblée dans ce voyage intime et tourbillonnant, faisant oublier ces petits détails. Dès les premières secondes de la chanson d'introduction "Invisibles", d'un désespoir déchirant, la voix cristalline de la chanteuse transperce le coeur sur des envolées de cordes vertigineuses.



Chantant ses douleurs, ses lourds secrets mais aussi ses espoirs sur une collection de ballades, connaissant quelques coups d'éclats lors des sublimes "Que l'aube est belle" et "Que je devienne...", qui devraient créer des moments forts sur scène lors de sa tournée "Nevermore 2023", Mylène Farmer muscle aussi son jeu ici et là pour se libérer de l'emprise. C'est notamment le cas sur deux pistes plus bouillonnantes et percutantes, le single "A tout jamais" et "L'Emprise"; qui semblent se répondre, scandant des « fuck you too » et des « Retourne en enfer » sur la première, avant de clamer que « l'amour est plus fort que tout » sur la deuxième. Les deux titres, similaires au niveau de la mélodie tout comme "D'un autre part", semblent ne faire qu'un. S'il manque de tubes populaires, l'album renferme tout de même deux up tempos signés Moby et parés pour les radios et le live : "Rallumer les étoiles" (rappelant Eurythmics) et "Bouteille à la mer". Certes, ils ne brillent pas par leur originalité ni leur modernité mais offrent des pulsions de vie bienvenues sur des effusions électro.

Quelques références pour les fans


Au fil de "L'Emprise", Mylène Farmer, qui s'électrise aussi sur "Rayon vert", un duo palpitant avec AaRON mais un peu hors sujet avec le reste, réserve aussi quelques petites références surprises à son répertoire que ses fidèles admirateurs auront plaisir à découvrir. Parmi eux, la chanteuse convoque sons de cloches et Baudelaire sur l'excellent "Que je devienne...", nous emmenant alors dans « les jardins de Vienne » avec grandiloquence. Un clin d'oeil évident à son titre "Jardin de Vienne", évoquant le suicide, présent sur son deuxième album "Ainsi soit je...", paru en 1988. En plein milieu du plus rock "Ne plus renaître", produit par Archive et qui dépasse les six minutes, surgit alors un "Ave Maria" solennel comme un fantôme du passé, elle qui le chantait déjà en piste cachée de son disque "Point de suture" en 2008. Une belle façon de se rendre hommage.

Ecoutez "L'emprise", le nouvel album de Mylène Farmer :


Si "L'Emprise" manque un peu d'audace dans le fond, Mylène Farmer parvient encore à se réinventer, sublimant son univers avec des orchestrations intenses et symphoniques signées Woodkid. Elle propose ici une collection de titres souvent grandioses, qui promettent une tournée cinématographique, intense et dramatique. On sera là !
Retrouvez l'actualité de Mylène Farmer sur le site non-officiel mylène.net.
Écoutez et/ou téléchargez la discographie de Mylène Farmer.

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