Michel Sardou

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Michel Sardou fête ses 50 ans de carrière. En publiant 25 albums studio et en enchaînant les succès populaires, l'artiste est devenu l'un des piliers de la chanson française. "Les Lacs du Connemara", "Je vais t'aimer", "Etre une femme", "Je viens du sud", "Marie-Jeanne", "La Java de Broadway", "La rivière de mon enfance", "Je vole"... Il reviendra sur son impressionnant parcourt dans le livre "50 années ensemble", dont la sortie est prévue en octobre, et foulera auparavant les planches dans "Représailles", une pièce en duo avec Marie-Anne Chazel au théâtre de la Michodière à Paris. L'occasion pour Michel Sardou, 68 ans, d'accorder un long entretien au magazine Le Point, et de secouer son image.

"Fumer ? Boire ? Baiser ? C'est trop risqué !"

Souvent qualifié de misogyne, le chanteur a mis à mal cette réputation en réagissant à la théorie de la féminisation des valeurs et de la société, mise en avant par Eric Zemmour. « Je ne comprends pas cette théorie. La virilité est peut-être moins démonstrative mais on ne peut pas dire que les hommes soient devenus des femmes et les femmes des hommes. (...) Et puis, pourquoi réduire la femme à la douceur ? Dans l'Histoire de France, nous avons eu de vraies teignes à la tête du pays : Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille... » a-t-il clamé, avançant que sa voix grave et certains textes maladroits de chansons lui ont valu d'être qualifié de macho. « J'avais 25-30 ans à l'époque. J'écrivais huit chansons par jour. J'étais volontiers provocateur. Le fait d'être l'homme à abattre m'a galvanisé. Peut-être aurais-je pu être plus prudent dans le choix de certains mots » s'est défendu celui qu'on traitait de « facho » à une époque.

"La chanson actuelle, ça ne raconte rien"

Conscient que certains de ses titres seraient aujourd'hui interdits, Michel Sardou s'est désolé de l'état de notre société : « Aujourd'hui, c'est un rideau d'eau tiède. Bienvenue chez les Bisounours ! (...) On tourne autour du pot. Il faut faire attention à ce que l'on dit. (...) Nous vivons en liberté surveillée. Fumer ? Boire ? Baiser ? N'y pensez plus, c'est trop risqué ». Pour lui, « même les artistes ont une mentalité de fonctionnaires ». Il ne comprend d'ailleurs pas la scène musicale française. « Dans les chansons actuelles, je me demande où l'auteur veut en venir. Souvent, nulle part. Ca ne raconte rien. Or, la chanson française c'est le mot. Le mot juste. Désormais, on produit du son » a estimé Michel Sardou, avant de lancer que « seuls les rappeurs ont des couilles ».

Michel Sardou, fan de rap ? Peut-être pas totalement. « A coté d'eux, je passe pour un doux poète. Je ne connais pas les noms. Il y a un truc qui passe dans leurs textes. J'aime bien leurs orchestrations. Mais je n'écoute pas très longtemps, car ça me casse les oreilles » a lancé l'artiste, toujours aussi brut de décoffrage.