Michel Sardou

Crédits photo : ABACA
« Bonsoir Bercy ! », a lancé Michel Sardou en montant sur la scène du Palais Omnisports, avec son assurance et sa retenue habituelles. L'interprète de "J'accuse" était hier pour la deuxième soirée consécutive dans la grande salle de la capitale pour donner le coup d'envoi de la tournée des "Grands moments". En parallèle de la sortie d'un best-of célébrant cinquante ans de carrière, Michel Sardou a décidé de repartir sur les routes pour plusieurs mois, avec sa panoplie de tubes en poche, offrant au public ce qu'il avait envie d'entendre depuis plusieurs années : un concert uniquement rythmé par les chansons les plus populaires de Michel Sardou.

"Je suis un chanteur qui eu longtemps très mauvaise réputation"

Costume noir, veste boutonnée et chemise blanche. C'est avec beaucoup de sobriété que l'artiste entonne "La maladie d'amour", avec punch, pour très rapidement enchaîner avec deux titres rythmés de son répertoire : "Afrique adieu" et "Chanteur de jazz". La voix est assurée. Michel Sardou plante le décor au milieu d'une scène voulue épurée, simplement habillée par une équipe de musiciens et six choristes qui ont mis le feu pendant plus de deux heures. « Je suis un chanteur qui a eu pendant longtemps très mauvaise réputation » lance-t-il ensuite, avant d'interpréter "Vladimir Ilitch", très applaudi, presque plus que "Les vieux mariés", que personne n'avait oublié. Mais c'est avec "Une fille aux yeux clairs" que l'émotion devient palpable sur scène comme dans la salle. La voix et l’interprétation de Michel Sardou n'ont rien perdu de leur intensité, et "Le France" se charge de nous rappeler que Michel Sardou est un artiste charismatique sur scène. La nouvelle orchestration du morceau est puissante et lui donne un caractère magistral. Suivent "Et mourir de plaisir" et "Les ricains".

Quelques surprises se sont tout de même greffées à la setlist de ce spectacle, comme "Je vole", qu'il présente avec humour : « Ce n'est pas vraiment une chanson puisque je parle les trois quarts du temps. Mais ma femme ma dit : "Si tu ne la chantes pas, je te quitte" ». On ne s'attendait pas non plus à entendre "Comme d'habitude", dont il explique la petite histoire, là aussi avec une pointe d'humour. Sur le devant de la scène, Michel Sardou invite ses choristes à se rapprocher pour partager les titres "Voler", un duo normalement chanté avec Céline Dion, ou bien encore "Je vais t'aimer", repris avec conviction. L'artiste s'offre un bain de foule sur le titre "En chantant", marchant dans les allées d'une fosse pour la première fois debout, avant de remonter sur scène pour la dernière ligne droite entamée par un dialogue virtuel avec sa mère Jackie Sardou.

Se souvenant du passé, l'artiste reprend alors "Je viens du sud", accueillant à ses côtés Les Stentors, puis la version 2010 de "Etre une femme" avant de chanter "Musulmanes", pour lequel les éclairages sont réussis. Vient ensuite sans surprise "Salut", presque attendu pourrions-nous dire. Le rappel se déroule au son des "Lacs du Connémara", auxquels Michel Sardou a donné des airs martiaux. Malgré une setlist efficace et bien pensée, on se dit quand même qu'il manquait "J'accuse" et "Marie-Jeanne", entre autres. Mais il est difficile de contenter tout le monde, comme l'a justement fait remarquer l'artiste hier soir. On se dit finalement qu'être sur scène pour fêter ses cinquante ans de carrière, c'est l'assurance de passer un bon moment, et pas seulement un "Grand moment".