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Lil Nas X réagit aux polémiques autour de son clip "Montero (Call Me By Your Name)"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Lil Nas X est au coeur d'une triple polémique à cause de son clip "Montero (Call Me By Your Name)". Accusé de corrompre la jeunesse, de plagiat mais aussi pointé du doigt pour la commercialisation de chaussures contenant du sang humain, le rappeur répond à ses détracteurs, notamment les conservateurs américains.
Crédits photo : Capture d'écran YouTube
Lil Nas X est au coeur de l'actualité, mais pas que pour les raisons qu'il espérait. Deux ans après son énorme tube "Old Town Road", le rappeur de 21 ans est revenu en grande pompe avec "Montero (Call Me By Your Name)", une chanson tubesque à la thématique très personnelle qui évoque l'acceptation de soi. Seul problème, son clip à gros budget suscite une énorme polémique. Déjà visionnée plus de 30 millions de fois, la vidéo voit Lil Nas X revisiter à sa sauce certains épisodes bibliques avant de séduire le Diable en personne en multipliant les poses très suggestives. Une séquence qui a choqué bon nombre d'internautes, notamment de la part du clan conservateur américain, qui n'ont pas hésité à s'en prendre à lui sur les réseaux sociaux.



Dans un premier temps, l'interprète de "Rodeo" a réagit avec humour aux critiques : « Vous adorez dire que nous [la communauté LGBT, ndlr] irons en enfer mais vous êtes énervés quand j'y vais littéralement lol ». Puis, au fil que la polémique grandissait, il s'est fait plus virulent : « J'ai passé toute mon adolescence à me détester à cause de la merde que vous prêchez et qui me serait arrivé parce que je suis gay. Donc j'espère que vous êtes furieux et que vous le resterez. Ressentez la même colère que vous nous avez appris à avoir envers nous-mêmes ». Déclarant avec humour qu'il allait sampler le discours du pasteur de droite Greg Locke, Lil Nas X a ensuite répondu sèchement à Nick Adams, auteur « approuvé par Donald Trump », qui lui a rétorqué que « des clowns comme Lil Nas X ou Cardi B ne tiendraient pas 30 secondes dans un débat avec des personnes comme Candace Owens [une journalise afro-américaine] ». Ce à quoi le rappeur a réagi : « Tu tiens même pas 30 secondes au lit avec ta femme ».

Politiques et rappeurs en colère


La classe politique n'est pas la seule à être montée au créneau contre Lil Nas X. Dans un tweet, le rappeur britannique Mint Chip a partagé une vidéo dans laquelle le rappeur phénomène interprète "Old Town Road" face à des enfants. « Le système vise les enfants. Les fans de Lil Nas X sont principalement des enfants. Ils ont fait la même chose à Miley Cyrus après Hannah Montana » a-t-il écrit, avant que le principal intéressé ne lui réponde : « Il n'y a aucun système. J'ai pris la décision de créer cette vidéo. Je suis un adulte, je ne vais pas passer ma carrière à essayer de plaire aux enfants. Ça c'est ton boulot ». Egalement remonté, le rappeur américain Joyner Lucas lui reproche de n'avoir pas compris que "Old Town Road" est « un hymne pour les gosses », avant que Lil Nas X là encore ne mette les points sur les i : « Je parle littéralement d'adultère dans "Old Town Road". Tu as décidé que tes enfants pouvaient écouter ça. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même ».



Lil Nas X également accusé de plagiat


Mais, en réalité, la polémique autour de "Montero (Call Me By Your Name)" est triple. En plus des critiques sur son clip, Lil Nas X est également accusé d'avoir plagié le passage où il descend en enfer via une barre de pole dance, sur la vidéo de FKA twigs, "Cellophane". Réalisateur de cette dernière, Andrew Thomas Huang est sorti de son silence dans plusieurs stories sur Instagram. « J'ai déjà été copié par le passé mais cette fois-ci c'est différent. Le label de Lil Nas X m'a contacté l'an dernier, puis a fait demi-tour et a engagé le même chorégraphe que sur "Cellophane" (...) Les images sont également très chères à faire. La création de "Cellophane" a demandé des années de travail, d'entraînement physique et de travail émotionnel pour décortiquer la vie de Twigs et construire des images qui racontent une histoire de trauma et de guérison » écrit-il avant de demander aux grandes maisons de disques comme Columbia, celle de Lil Nas X, de « respecter les réalisateurs, de maintenir leur responsabilité artistique et d'honorer leur ingéniosité ».



Enfin, la troisième et dernière polémique autour de Lil Nas X concerne la commercialisation par la société new-yorkaise MSCHF d'une paire de chaussures Air Max 97 de la marque Nike, dans laquelle il a incrusté des gouttes de sang humain, un pentagramme, une croix inversée et une allusion au passage de la Bible, Luc chapitre 10, verset 18 : « Jésus leur dit : 'Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair' ». Une nouvelle fois, l'Amérique puritaine est sortie de ses gonds face à cette paire de chaussures, limitée à 666 exemplaires, vendue 1.018 dollars... et déjà sold out. Si Nike dit ne pas avoir donné son accord pour ces baskets customisées, l'entreprise attaque désormais en justice MSCHF pour violation de copyright. L'équipementier américain assure que sa réputation « a été endommagée » puisque le public aurait pu croire que Nike « soutenait le satanisme ».

De son côté, Kristi Noem, gouverneure du Dakota du Sud, se dit choquée par la commercialisation du produit : « Nos enfants nous disent que ce type de produit n'est pas seulement ok mais aussi "exclusif". Vous savez ce qui est encore plus exclusif ? Leur âme éternelle donnée par Dieu. Nous nous combattons pour l'âme de la nation. Nous avons besoin de nous battre durement et intelligemment. Nous devons gagner ». Là encore, Lil Nas X a tenté de tempérer les choses en assurant : « Vous êtes gouverneure et vous tweetez à propos d'une fichue paire de chaussures. Faites votre job ! ». Croulant sous cette triple polémique, l'interprète de "Panini" a finalement décidé de prendre tout cela avec humour : « Nous sommes en pleine pandémie et ça fait déjà cinq jours que vous êtes en colère contre un mec gay qui ne fait rien d'autre que de tweeter toute la journée ».

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