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Larusso en interview : "Tu m'oublieras ? Je détestais, on disait que c'était de la merde"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
A l'occasion du 30ème anniversaire du Top 50, Pure Charts ouvre la boîte à souvenirs ! Après Manau et Yannick, Larusso a accepté de répondre aux questions de Pure Charts et nous révèle les secrets de son immense tube des années 2000 : "Tu m'oublieras".
Crédits photo : Abaca / DR
15 ans après "Tu m'oublieras", tu fais partie des artistes invités à célébrer les 30 ans du Top 50. C'est une forme de consécration, non ? Tu le vis comment ?
Ca me fait ch**r, tu penses bien ! (Rires) Non, je suis honorée c'est évident, très fière, ravie, contente, c'est un vrai kiff. C'est une vraie marque de reconnaissance, 15 ans après, tu te rends compte ? Je ne sais pas qui peut se vanter de ça.

Je ne voulais pas du titre !
Tu t'attendais à un tel succès à l'époque ?
Non, pas du tout... Moi je n'en voulais pas du titre ! Quand on est venu me le proposer, j'ai répondu du tac-au-tac "ah non, moi je ne chante pas ce truc". Je détestais !

Vraiment ?
Oui, c'est un mec qui m'a fait écouter ça en studio et qui m'a dit "Tu devrais vraiment chanter cette chanson". Je l'écoute, sceptique, et là... Je ne suis pas du tout convaincue ! Je n'aime pas le texte, la mélodie, rien... mais je vois qu'il se met à chialer. Et chaque personne à qui je la fais écouter se met à pleurer aussi ! Donc là, je me dis qu'il y a peut-être un truc à creuser et j'enregistre le titre.

On m'a dit : "C'est de la merde"
Et ça devient un énorme tube...
Non ! Pas tout de suite. Une fois la maquette enregistrée, on est allés taper à toutes les portes des maisons de disques, et on s'est fait jeter de partout. Il y a des personnes qui m'ont carrément dit "C'est de la merde" !

Ils doivent s'en mordre les doigts aujourd'hui.
Et oui ! (Sourire) Ça a pris et ça a explosé.

Visionnez le clip de Larusso, "Tu m'oublieras" (1999) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...



Qu'est ce que tu as fait depuis ?
Beaucoup, beaucoup de choses ! Mais toujours en rapport avec la musique. J'enregistre des titres en studio, je fais du coaching vocal pour des amis, des gens... Je reste entourée par ma famille. Je me sens libre. C'est très important !

La comédie, tu n'as pas été tentée à un moment ?
Non ! Comme le dit le grand philosophe Florent Pagny : « Je ne sais faire que chanter » (Rires) Chacun son truc.

Je ne roule pas sur l'or
"Tu m'oublieras" est resté numéro 1 des ventes de singles pendant 12 semaines consécutives, il s'est écoulé à 1,2 million d'exemplaires... Financièrement, c'est le jackpot non ?
Je ne suis pas auteur-compositeur. Appelle Marc Hillman et Yves Dessca, je pense qu'eux ils en vivent encore ! Je ne suis qu'interprète. Je touche toujours des droits mais il faut arrêter de fantasmer et de croire que je reçois des chèques de 200.000 euros dans ma boîte aux lettres ! Je ne roule pas sur l'or grâce à "Tu m'oublieras". Mais que Dieu vous entende, hein (Rires)

Tu continues de faire des galas, des shows ?
De temps en temps, à droite, à gauche, mais très peu finalement. Quand on m'appelle pour un plateau télé, comme les 30 ans du Top 50, j'accepte volontiers. On me dit "Viens chanter", je viens chanter. Si tu m'invites pour parler ou discuter, je ne viens pas. Ce n'est pas ça, mon métier.

Dans la rue, tout le monde est adorable
Les gens continuent de te reconnaître dans la rue ?
Ah, j'ai tout fait pour passer inaperçue pourtant ! Après rousse et bouclée façon Jackson 5, je me suis lissé les cheveux, je suis passée brune, puis bronde... oui, bronde, ce que j'ai là, c'est un mélange de brun et de blond (Rires) Mais... Ce sont mes yeux. Les gens me disent souvent qu'ils me reconnaissent au regard.

Ça te dérange qu'on t'aborde ? J'imagine que c'est plutôt bienveillant en général, non ?
Ils sont adorables. C'est de la nostalgie, de l'amour. "Je t'adore", "Je peux te faire un bisou ?"... Il y a aucune agressivité ! C'est agréable, vraiment. Je n'attire pas la méchanceté, je pense que le public a encore un lien très fort avec "Tu m'oublieras".

Tout était trop rapide
C'est difficile à encaisser quant tout s'arrête ?
Non, pas pour moi. Pour la simple et bonne raison que j'ai arrêté toute seule ! J'étais trop jeune, tout était trop rapide. Je me suis éloignée de ce tourbillon. Tu sais, il y a deux types de personnes dans la vie : ceux qui ont besoin de la lumière pour se sentir vivant, qui se montrent à la télé, à la radio, et qui sont morts à l'intérieur s'ils n'ont pas ça. Et puis il y a les autres. Moi j'appartiens à cette deuxième catégorie. La lumière du soleil me suffit largement : c'est le plus beau des projecteurs. Et en plus il me fait bronzer ! (Sourire)

Quand même, tu n'en as pas marre de chanter toujours la même chanson ?
Non ! Enragée la meuf. (Rires) Tant que le public en demande, je prends du plaisir.

C'est quoi la clé d'un tel tube ?
Ça ne se voit pas ? C'est moi ! Regarde ce corps de déesse. (Rires) C'est un bon titre, tout simplement. Très efficace, qui reste en tête instantanément.

J'ai l'impression qu'il y a moins de titres comme ça, aujourd'hui... Aussi marquant.
C'est fini. Les décennies 80-90, quand tu écoutes bien, c'était hyper mélodieux, ça restait longtemps en tête... C'était de vraies machines à tubes ! Aujourd'hui...

La télé-réalité ? C'est malsain
Tout est marketé ?
On était marketés aussi, il ne faut pas croire. Mais il y avait une forme de spontanéité. Tout a changé aussi, l'industrie, le mode de consommation de la musique, les dirigeants... Moi j'ai eu la chance d'avoir de super chefs de projet. Il y avait un coté très humain. Enfin je ne veux pas juger le milieu d'aujourd'hui, je le connais pas, j'ai arrêté tout ça. Mais c'est une autre époque c'est sûr. De nos jours, la musique passe aussi par la télé-réalité...

Tu pourrais participer à ce genre d'émission ?
Jamais de la vie. Jamais. Je suis au bout de ma vie si je vais faire de la télé-réalité. Et là demain, la meuf tu la vois dans les "Anges"... (Rires) Je t'autorise à me ressortir cette interview et à me dégommer si c'est le cas ! Nous à l'époque, quand on nous demandait "Tu veux faire quoi plus tard ?" on répondait acteur, chanteur, danseur... Des métiers. Aujourd'hui, la nouvelle génération répond "Je veux être connu, je veux passer à la télé !". C'est malsain.
Pour en savoir plus sur Larusso, visitez sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez le dernier album de Larusso, "My Box".

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