vendredi 13 janvier 2023 15:28
La Zarra en interview : "À l'Eurovision, je veux offrir mon âme à la France"
Par
Julien GONCALVES
| Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
C'est La Zarra, chanteuse québécoise connue pour son tube "Tu t'en iras", qui représentera la France à l'Eurovision 2023. A l'issue de la conférence de presse, Purecharts a pu poser quelques questions à l'artiste, accompagnée d'Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française. Interview !
Crédits photo : SLAM / France Télévisions
Propos recueillis par Julien Gonçalves. C'est officiel, c'est toi La Zarra qui représentera la France à l'Eurovision en mai 2023. Comment l'Eurovision est arrivé dans ta vie ? C'est la délégation qui est venue te chercher ? La Zarra : À 3h33, ça sonnait à ma porte chaque nuit ! Et c'était Alexandra ! (Rires) Non, en réalité, on m'avait déjà approchée auparavant, au début de ma carrière, mais je n'étais pas prête, c'est aussi simple que ça. Même musicalement ! Je n'étais jamais montée sur scène. Ça aurait été catastrophique pour tout le monde. Un jour, Alexandra m'a convoquée, on s'est parlé, je l'ai beaucoup écouté parler, j'ai réfléchi énormément. Et je me suis dit : "J'ai une femme devant moi qui est déterminée et passionnée. Passionnée de musique aussi ! Avec qui d'autre je peux faire ça ?". Et je me sentais prête aussi. J'ai atteint une maturité musicale et aussi en tant que femme. Donc je pense que je peux défendre ce qu'elle attendait, pour la France, devant l'Europe. Je ne vais pas rentrer dans le moule Dès le début, il y avait donc une vraie vision autour de La Zarra ?Alexandra Redde-Amiel : Ah oui ! Depuis qu'elle a sorti son premier titre ("Tu t'en iras", ndlr), j'ai eu le coup de foudre sur cette artiste. On l'a suivie. On savait que c'était une artiste avec une personnalité. Il a fallu la séduire, l'apprivoiser, lui expliquer, beaucoup lui parler. Elle prend des décisions réfléchies et non pas impulsives. C'était une très belle soirée qu'on a vécue ensemble, car finalement il n'y avait pas de tabou. J'ai pu lui parler de tout, de ce qui marchait, de ce qui était dur. Je ne voulais pas lui vendre du rêve ! C'est une artiste qui est dans la réalité, donc je crois que c'est aussi l'authenticité qui a fait marcher notre rencontre. Comment comptes-tu représenter la France ? La Zarra : Je vais le faire de façon authentique et sincère. Je ne vais pas essayer de me travestir, de rentrer dans un moule. La musique, c'est la raison pour laquelle je chante, j'étais portée par l'envie, c'était vital pour moi. J'ai appris à chanter comme ça. Je veux offrir mon âme à la France. Alexandra Redde-Amiel : C'est une artiste qui est extrêmement complète sur ce que l'Europe attend de la France. À la fois ce glamour et cette voix très iconique. Elle est intemporelle La Zarra, elle traverse les époques. Il y a un peu de Brel, de Barbara, de Piaf, mais aussi de Dalida, de Marilyn. Elle est comme ça, c'est une personnalité avec plein d'inspirations. Quand vous l'écouterez chanter la chanson, vous aurez les mêmes frissons que moi, j'en suis convaincue. Elle fait partie de ces artistes qu'on ne croise pas tous les jours. Le player Dailymotion est en train de se charger...
La Zarra, tu le disais durant la conférence de presse : petite, ta maman te chantait "L'oiseau et l'enfant". Tu connais bien l'Eurovision ? La Zarra : Je ne connaissais que la chanson de Marie Myriam parce que ma mère me berçait sur cette chanson. Quand j'ai été en âge de me renseigner, j'ai découvert l'Eurovision grâce à Internet. Après, il faut savoir que comme je suis Québécoise et qu'au Québec, ce n'est pas diffusé... Mais je connaissais quand même un peu, et en venant beaucoup en France, j'ai pu suivre ça de loin. Pour moi, l'Eurovision c'est maintenant un concours avec des artistes établis, assez qualitatif, on peut faire de très beaux tableaux. C'est le show à l'américaine. Et c'est fantastique d'avoir une chance d'étinceler et de représenter la France. C'est une chanson qui fera danser et pleurer Sans nous parler de la chanson, qui reste encore mystérieuse, elle a été créée spécialement pour l'Eurovision ?Alexandra Redde-Amiel : Ah oui bien sûr ! Il peut parfois y avoir des choses dans les tiroirs mais là c'est une pure création pour l'Eurovision. Ce qu'on peut dire c'est que c'est une chanson étonnante, avec toute la complexité et tous les genres de la Zarra. On peut à la fois pleurer et danser ! Je pense que toutes les émotions y passent. Le challenge pour la délégation, c'est quoi cette année ? À part gagner bien sûr ! La Zarra : Je veux un gros show ! (Rires) Alexandra Redde-Amiel : Le challenge, c'est déjà de mettre La Zarra au meilleur d'elle-même sur la scène de Liverpool. C'est à dire qu'on peut gagner ou on peut perdre, à partir du moment où on a tout donné. J'aime sa détermination et cette envie de gagner, et je sais mon tempérament aussi mais je ne réfléchis pas à la place. Je réfléchis au travail qu'on a à faire jusqu'à l'Eurovision, pour pouvoir se dire qu'on s'est donné tous les moyens de gagner. Après qu'on plaise ou pas, c'est le ciel qui décidera. J'y vais pour gagner mais j'ai peur d'être dernière ! La Zarra : Moi c'est sûr que j'y vais pour gagner. Mais c'est une de mes peurs, de ne pas réussir. Je leur disais : "Imaginez j'arrive en dernière position et que je fais honte à la France !" Ok je peux aller m'enfuir dans un autre pays et chanter en anglais. (Rires) Mais ça fait quand même peur. Mais ils m'ont rassurée et m'ont dit : "C'est impossible si les gens réagissent comme nous on a réagi en t'entendant". Je veux surtout qu'on soit fier du tableau qu'on va faire. Et si la France, même si on ne gagne pas, est fière et se dit qu'on a quand même gagné.... Un peu comme ce qu'il s'est passé avec Barbara Pravi, qui pour moi a gagné la première place, on ne rentrera pas les mains vides.Toi qui es une artiste mystérieuse, tu ne redoutes pas toute cette attention médiatique qui va être sur toi pendant quatre mois ? La Zarra : Non non. Ça m'inquiétait au début de ma carrière mais les gens viennent souvent avec de bonnes intentions. Même si parfois, on peut gratter à droite à gauche. Moi je considère que ma vie est ennuyante. Peut-être pas pour d'autres... Mais peut-être qu'un jour je dévoilerai tout ! (Rires) Podcast
13/05/2023
- A quelques heures de la grande finale de l'Eurovision, La Zarra, qui représente la France au concours, se confie à Purecharts sur la pression qui pèse sur ses épaules, les coulisses de sa performance, ce qu'elle espère pouvoir changer ou encore les critiques.
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